LOGO

AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

Partagez
 

 hellchildren.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Feu Ardent
Feu Ardent
Admin



Messages : 682
Date d'inscription : 17/12/2009
Age : 27
Localisation : Sur le forum, en train de moderer vos paves de textes!

Feuille de Superheros/Supervillain - Mutant
Sexe: Masculin
Jauge de vie du Superheros/Supervillain - Mutant:
hellchildren. Left_bar_bleue0/0hellchildren. Empty_bar_bleue  (0/0)

hellchildren. Empty
MessageSujet: hellchildren.   hellchildren. EmptyVen 20 Déc - 4:13

Sydney Crowcombe a écrit:
sydney crowcombe
feat. christian hogue

ligne de vie 25 ans. Né le 31/12/93. ligne de cœur Une âme trop gangrénée par les ténèbres pour savoir céder place à l'amour. Le seul amour qui puisse exister est celui de la mort ; celle qui embrasse et qui nourrit. En service aux esprits, la seule vérité est celle de l'inévitable fatalité et de leur dominion sur le monde. provenance Américain depuis plusieurs générations, sa famille, originaire de Salem, s'est échappée vers la ville péninsulaire de Nahant, Massachusetts (population ~ 3,500) peu de temps avant la chasse aux sorcières de Salem. Au fil des années, la famille s'est coupée du reste du monde, faisant l'objet de nombreuses rumeurs et commérages. gagne-pain Fils aîné de la famille Crowcombe, enchanteur prodige, ensorceleur ultime en devenir. Asservi par les prophéties d'une grand-mère sourde, muette et aveugle, il sert les intérêts de son sang, qui le lui rendent bien. L'argent n'est pas un objet pour cette famille ayant bâti sa fortune sur l'infortune des malchanceux ayant un jour daigné croiser leur chemin. Son objectif est simple: maîtriser l'art de la sorcellerie pour un jour pouvoir régner totalement sur le monde des esprits. ligne de tête Un coeur plus noir que la nuit, une âme plus vide qu'un cadavre. Des rictus vicieux, des regards glaciaux. Un homme qui effraie, lorsqu'il ne parle pas. S'il ouvre la bouche, il charme et enchante les victimes naïves de ses paroles mielleuses. Ceux parvenant à prendre ses interventions avec une pincée de sel seront récompensés par la capacité de pouvoir discerner les nombreuses failles qui se présentent sous la surface. Entraîné à savoir se donner en performance sur la surface, il n'a jamais eu besoin à prétendre détenir la moindre substance. Que ceux avec des pelles creusent donc, à leurs risques et périls: derrière le voile, il demeure à vif, prêt à révéler toute la laideur de sa personne au reste du monde. Son seul objectif, dans la vie, est de réussir. Aucun prix n'est trop élevé ; aucun sacrifice, trop important. Le prix de son âme a déjà été payé lorsqu'à l'âge de six ans, il fut contraint de sacrifier l'usage de sa main droite pour invoquer un esprit maléfique sur la famille voisine. À présent nécrosée, elle est soigneusement dissimulée sous un gant de cuir noir. Ses doigts, paralysés, ne lui sont plus d'aucun recours. Depuis, il se retrouve contraint de vouloir concrétiser les desseins néfastes de son patrimoine: y renoncer serait s'avouer une vérité dont il préfère ignorer l'existence. boule de cristal acceptance.
phobie
hypégiaphobie (naissante)
Arrivé à Exeter il y a à peine trois nuits, sa phobie ne se révèle pas encore. Elle naît cependant au sein de ses responsabilités – notamment celle l'engageant à ramener sa soeur à Nahant afin qu'elle puisse enfin faire office de sacrifice pour rituel. Petit à petit, ses choix se révèleront être de plus en plus douteux ; il serait même aisé de penser qu'il fuira toute opportunité de retrouver sa soeur, et, si leurs chemins étaient amenés à se croiser, il trouvera probablement un prétexte quelconque pour la laisser s'échapper de nouveau. Il s'agit là d'un véritable cercle vicieux.

(para)psychologie 
don
Citation :
précognition - voir le futur (très) proche, capacité limitée à la journée et parfois à seulement quelques minutes dans l'avenir.

affection
Citation :
vous avez un don naturel pour la sorcellerie. les rituels vous sont faciles à apprendre et, lorsque vous les appliquez, ils fonctionnent (pratiquement) à tous les coups. cette particularité affecte aussi vos compères sorciers qui pratiquent la sorcellerie, si vous êtes à côté d'eux à ce moment-là. vous êtes aussi plus sensibles à la sorcellerie, c'est-à-dire que vous pouvez "sentir" une odeur particulière dans les lieux ou sur les personnes qui pratiquent la sorcellerie (rituels, divination, "magie" des plantes), qui ont été en contact avec un rituel ou qui en ont été la cible.
croyance(s) Les esprits existent, il en est leur premier serviteur. Persuadé que sa destinée est d'un jour apprendre à les maîtriser pour exploiter leurs pouvoirs à son profit, sa vie a été dévouée à l'enseignement des rituels et sortilèges ancestraux.

toi, t'es qui ? pour faire simple, hoeisme. atmosphère gesaffelstein   theme for jessie crédits vainglorious


code bottin:

Sydney Crowcombe a écrit:
le monstre en moi

disclaimer: concernant la prophétie de la grand-mère, je ne compte jamais la 'concrétiser'. Il est également totalement probable qu'elle soit fausse, le but n'étant pas de vérifier si elle est vraie ou non, mais simplement d'exploiter un personnage ayant grandi dans de telles circonstances.  :feeels:

vingt-huit ans auparavant, une jeune femme, naïve et innocente, rencontre un homme sous les chaleureuses lumières d'un bar à Salem, Massachusetts. Ses cheveux sont dorés. Ses yeux, eux, bleus, comme la mer, ou les cieux. D'apparence, il semble angélique. Son innocence la rend dupe, et elle tombe dans son piège. Je n'ai pas de famille, avait-elle annoncé. Elle attend des souliers de verre sans se douter de leur froideur, ni de leur rigidité. Je n'ai jamais connu d'homme, avoue-t-elle, imprudemment. Il s'agit là d'une erreur fatale. 

un an plus tard, par une nuit de printemps Un homme aime sa femme plus qu'il ne le devrait. Elle se plie à ses désirs, comme l'Église le lui a commandé. C'était une église sinistre, dans laquelle la cérémonie s'était conduite, quelques maigres heures auparavant. Un petit comité. Sa famille, à lui, exclusivement. Tous vêtus de noir, comme à un enterrement. Même lui. Même elle. Elle aurait du voir les avertissements, mais tout était voilé de noir. À présent, la voilà, mariée à un homme qu'elle ne reconnaît plus. Une fois leur union scellée, il lui révèle sa véritable nature. Le visage de l'ange explose dans des ricanements sinistres. Effrayée, elle perd tous ses repères. Il revendique qu'elle lui appartient. Elle cherche à protester mais sa voix se dérobe à elle. Sa langue se noue sur elle-même. Dans sa tête, elle se débat. Dans les faits, elle reste là, immobile. Il la prend en proie. Elle crie, un peu. Il lui murmure des mots étranges, à l'oreille. Des mots qu'elle ne l'a jamais entendu murmurer auparavant.

Plaintes perdues, esprit égaré. Trouve le salut au coeur de la mariée. Prends la comme une épouse, par sa nuit de noces. Ne forme qu'un avec elle, possède-la jusqu'à l'os.

Elle disparaît, quelques instants. À son éveil, il est parti. Les draps sont en sang. Elle, est en pleurs.

une nuit d'hiver, neuf mois après Usée, battue et désabusée, la demoiselle, devenue squelettique, pleure au fond d'une chambre sans fenêtres, mais personne ne vient à sa rescousse. Séquestrée contre son gré, dans cette maison isolée, ses tentatives vaines d'évasion ont toutes été anticipées. Attachée au mur, enfermée à triple tour, ses pleurs n'implorent plus de l'aide, mais de la merci. Elle désire mourir. La douleur, au creux de ses entrailles, est insoutenable. Elle va exploser, elle le sent.

31/12/93, 23:23 Des pleurs percent la nuit et elle soupire, de soulagement, de douleur, de fatigue, de détresse.

C'est une fille.

L'homme grimace, de mépris. La femme profite d'un moment de répit. Une deuxième intrusion lui provoque des hurlements hors de ce monde. D'autres pleurs, plus insistants que les premiers.

C'est un garçon.

Sur son visage, un sourire se dessine. Les prémonitions se sont avérées vraies. Son soleil et sa nuit. Deux forces destinées à se contrer.

Son visage, à elle, est mordu d'inquiétude. Qu'adviendra-t-il d'elle, à présent ?

deux semaines plus tard, ils portent discrètement le cadavre de cette jeune femme grisâtre hors de la chambre. La dissimulant dans une brouette, voilà qu'ils l'emmènent à la mer, pour l'y jeter. Elle ne manquera à personne: elle n'a pas de famille.

ils ont trois ans, maintenant. Deux enfants insouciants, qui jouent dans le jardin d'une vieille dame d'apparence fantomatique. Sa peau blanche semble recouverte de papier froissé. Ses vêtements, poussiéreux, sont rongés par les mites. Ses ongles, tranchants, poussent aussi sauvagement que les fleurs des rosiers. Au fond du jardin, un chien aboie allègrement. L'homme angélique s'approche d'eux, un sourire démoniaque aux lèvres.

Mes enfants adorés. Venez chercher vos cadeaux.

Au garçon, il tend un couteau tranchant. À la fille, une rose aux épines acérées. Elle refuse de la prendre, entre ses mains. Il insiste. Elle refuse encore. Sa voix s'élève, lui intimant l'ordre de prendre la fleur. Elle se plie à ses désirs, malgré elle. Des pleurs s'ensuivent alors que des gouttes de sang tombent au sol: les épines de la rose lui ont cisaillé les paumes.

Le garçon la regarde en silence. L'homme sourit.

une nuit d'été, deux années plus tard Un garçon observe silencieusement ce rassemblement circulaire d'individus tous vêtus de robes rouge bordeaux, teintées de sang humain.

Esprits égarés, esprits farouches. Nous faisons appel à vous pour votre sagesse, et votre résolve. Révélez-vous à nous, que nous puissions vous admirer.

Dans un feu de bois, au centre du cercle, un animal éventré brûle. Le garçon contemple son chien sans battre d'un cil. La fille est à sa gauche. Elle se mord la lèvre pour ne pas pleurer. Ses doigts cherchent ceux du garçon. Lorsqu'ils les trouvent, il se dérobe à elle. Elle se cache les yeux afin de ne pas avoir à regarder. Il contemple avidement le rituel.

Un sillon de fumée. Une apparition. Des exclamations, des exaltations, des soupirs de soulagement et d'euphorie. Puis, la disparition, presque immédiate. Un énième rituel manqué. Au fond du feu, le chien continue de flamber.

un an plus tard Une famille revient s'installer dans la maison de vacances ancestrale. De l'autre côté de la route, l'homme blond aux yeux bleus les regarde avec insistance. Ils semblent beaux, soudés et heureux. Le genre de famille parfaite qu'on ne voit que dans les films. Le genre de famille parfaite qui n'a pas sa place, à Nahant.

les jours défilent sans que la famille ne parvienne à se faire une place au sein de la commune. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Les tartes fait maison, offertes à volonté. Les visites amicales, étalées à travers la péninsule. Un soir, leur hospitalité dépasse les limites lorsqu'ils témoignent d'une scène qu'ils n'auraient jamais dû témoigner. Ils auraient pu repartir en silence, sans que personne ne remarque leur présence, mais la mère a ressenti le besoin de crier. Des interrogations ont suivi, tentant vainement d'assimiler ce qu'il venait de se passer sous leurs yeux. Ils ont essayé de les rassurer, mais le mal était déjà fait.

Pensif, l'homme reste en retrait. Quelques heures plus tard, il présente son plan au reste de la commune. Celui-ci se voit rapidement approuvé, et mis en oeuvre.

cesse donc de pleurer, tu me fais honte. La voix de l'homme angélique au regard diabolique cingle tandis que le gamin se mord les lèvres au sang. Ses yeux se fixent sur sa main droite, rendue immobile par le sortilège qui vient de se terminer. Plus il se retient, plus les larmes semblent vouloir couler. L'homme perd patience, lui assenant une violente claque sur la joue gauche. Sous le choc, l'enfant cesse de pleurer.

deux semaines passent. La famille est retrouvée, après trois jours de recherche. La femme a deux yeux en moins, son mari est tombé sur son couteau. Les enfants, enfermé dans le grenier, ont pleuré sans que personne ne vienne à leur recherche.

Homicide-suicide. Affaire classée. Quel salopard ferait chose pareille à sa propre famille ?

Le soir, en rentrant, l'homme tape affectueusement le dos de son fils.

Félicitations. Je suis fier de toi.

Le garçon ne répond pas. Il regarde sa main droite, pensivement. Sa soif de pouvoir commence ici.

cinquante tentatives pour six réussites C'est un bon taux pour le coven, qui se réjouit de ses manigances. Le garçon observe assidument. On lui prévoit des belles choses. C'est les rêves qui l'ont prédit. Tout ce qu'il a à faire, c'est de travailler avec diligence. Obsédé par la réussite, ses pensées le hantent, parfois, jusqu'à l'insomnie. Pour l'instant, sa seule réussite lui a coûté sa main droite. Ses autres tentatives ont été vaines. Le sacrifice n'a probablement pas été suffisamment important. La prochaine fois, il y remédiera. C'est décidé.

Syd ... Non, par pitié, ne fais pas ça ! Un visage effaré et criblé de larmes, le meilleur ami d'enfance incrédule face à la sombre réalité. De l'autre côté du cercle, son père regarde en silence, tandis que le garçon lui plante un couteau dans le ventre sans flancher. Le meilleur ami perd ses mots sous l'emprise du choc, se laissant lentement tomber au sol.

Je croyais que nous étions amis.

En silence, le garçon regarde le jeune homme se vider de son sang. La fille n'est pas présente au rituel. Consciente du programme, elle a trouvé un énième prétexte pour y manquer.

un jour comme un autre, dans une maison rustique au plancher grinçant

Elle se débrouille plutôt bien, pour une gamine de quatorze ans.
L'homme hausse des épaules. Elle se débrouille. Le garçon entend tout. La jalousie s'éprend alors de lui, ainsi que le désir d'éclipser les accomplissements de sa soeur. Il ne comprend pas pourquoi elle réussit tant si lui est l'élu. Alors qu'il éponge échec sur échec, elle collectionne les réussites. Soins, lotions, infusions ... Rares sont les fois où ses doigts de fée se sont trompés dans la préparation. Le garçon ne comprend pas, et cette incompréhension s'est dangereusement fermentée au fil des années afin de se transformer en véritable rancoeur. Il ne s'agit pas là d'une soeur, mais d' une rivale, à neutraliser à tout prix. Il attrape l'une des plantes.

Sydney, qu'est-ce que tu fous ?

Effrayé, voilà qu'il repose les herbes sur la table.

Tu n'es pas une femmelette. Laisse donc ta soeur travailler en paix.

Oui, père.

Un regard noir est envoyé dans la direction de la jumelle, qui reste concentrée sur sa tâche. Consciente des conséquences de l'échec et de la faible probabilité de réussite, elle ne peut rien laisser au hasard. Elle ne veut plus se retrouver enfermée dans ce cachot sombre où elle parvient étrangement à se sentir à la fois isolée et observée en permanence.

30/12/2011 – la veille de la dix-huitième bougie

Mon fils, je t'appelle ici aujourd'hui pour te faire part d'un secret.

La gorge nouée, les yeux rivés vers le sol, il se dresse de façon solennelle.

Oui, père.

Dressé pour lui obéir, au doigt et à l'oeil, le garçon vénère l'homme satanique. Il voit en lui un modèle à suivre et un héros à impressionner.

Approche.

Oui, père.

Le jeune homme s'avance.

Il y a presque trois décennies, commence-t-il, grand-mère Agatha a eu une intuition.

Le jeune homme n'interrompt pas. L'homme hoche de la tête. Il n'y a pas de doute: sa discipline est à toute épreuve.

Les cartes lui ont parlé d'une femme pure, non-souillée par le toucher d'un homme. Il poursuit alors, d'une voix austère. Cette femme rencontrerait un homme, qui la rendrait sienne. La nuit de leur noces, un esprit s'emparerait de son corps tandis que l'homme s'emparerait de son innocence. De cette union macabre naîtraient deux enfants. Une fille ... Et un garçon. Lorsque la fille serait en âge de perdre, elle aussi, son innocence, son frère la sacrifierait pour maîtriser l'au-delà.

L'homme s'interrompt alors un instant. Le jeune homme, confus, daigne finalement relever ses yeux pour regarder son père.

... Demain soir, ta soeur sera en âge de perdre son innocence. Comprends-tu ce que je te dis là ?

Le jeune hoche de la tête.

Il est bientôt temps de dire au revoir à ta soeur.

Silence.

Mon père, si je puis-je ... ?

Un regard assassin lui est envoyé, mais, pour une fois, l'homme ne proteste pas. Ayant reçu le signal, le jeune homme poursuit sur sa lancée, avec précaution.

Grand-mère Agatha ne s'est-elle pas trompée, à de nombreuses reprises, dans ses divinations ?

Il se souvient des divinations hasardeuses, des rituels échoués et des prédictions d'avenir ne s'étant manifestement jamais concrétisées.

Silence ! L'homme siffle entre ses dents. Tu oses remettre en question le savoir de tes aïeuls ?

Le jeune homme baisse de nouveau son regard. Son corps se crispe, comme tétanisé par la terreur.

Non, mon père. chuchote-t-il finalement, malgré lui.

Le rituel prendra place dans trois aubes. Tâche de ne pas me décevoir, cette fois ... fils.

... Oui mon père.

la nuit Il observe le plafond, l'esprit embrumé par des questions. Comment devait-il interpréter les paroles de son père ? Qu'adviendrait-il de sa soeur ? Devrait-il la prévenir ? Interfèrerait-il avec le destin ? Sa nuit est peuplée de questions auxquelles il ne trouve aucune réponse.

Lorsque l'aube se lève, il a pris sa décision.

Le pouvoir avant tout.

elle

se promène avec discrétion.
marche d'un pas léger, par peur d'être repérée.
se sent comme une étrangère dans cette ville isolée.
se sent si seule dans cette ville si froide.
voit les regards qui la dévisagent.
entend les murmures qui suivent son arrivée.

sent que depuis l'aube, une ambiance étrange pèse sur la ville.
sent que quelque chose a changé.
sent qu'elle est en danger.

part dans la cuisine.
jette des feuilles au fond d'une tasse.
fait chauffer de l'eau.
la verse dans la tasse.
part se cacher, dans le confort de sa chambre, son seul espace de sécurité.
attend que l'eau refroidit.
boit le thé, hâtivement.
part aux toilettes car elle a trop bu.
revient finir la tasse après s'être lavé les mains.
prend soin de laisser un fond d'eau.
remue la tasse trois fois.
vide le fond d'eau par la fenêtre.
regarde le tracé des feuilles.

la tasse tombe au sol, se brisant en mille morceaux.

syd ! syd ! ouvre la porte, je t'en supplie. Se réveillant lentement, le jeune homme se frotte les yeux avant de se lever. Ses pieds nus tombent lourdement contre le sol, comme une terrible sentence, impossible à éviter.  Sa main s'abat sur la poignée. La porte s'ouvre abruptement.

Il tourne ses yeux vers celle qui vient de parler. C'est Sydney, maintenant. Il se passe quoi ? Elle l'implore, de son regard. On n'a pas de temps à perdre, Syd. Il faut qu'on parte d'ici. Je t'en supplie. J'ai besoin de toi. Seule, je n'aurai pas la force ... Le jeune homme soupire bruyamment. Il est vraiment trop tôt pour ça ... Il souffle finalement. Elle s'agenouille alors. Je sais comment père peut être. Crois-moi, je l'aime, moi aussi. Mais il faut qu'on s'en aille: j'ai lu les feuilles. Nous sommes en danger, ici.

Ses sourcils se froncent.

Tu as lu les feuilles ?

Elle bégaie, à présent, rendue nerveuse par la terreur.

O-oui, j-j'ai l-lu d-dans m-mon t-thé ...

Lorsque le regard impassible et vidé de vie du jeune homme s'abat sur elle, elle se rend compte qu'elle vient peut être de commettre une erreur.

Tu as encore lu tes putains de feuilles de thé ? T'es complètement débile ou quoi ? T'as oublié ce qu'il s'est passé la dernière fois que t'as essayé de faire des divinations ?

Elle regarde ses pieds. Des larmes perlent le long de ses joues lorsqu'elle se rend compte que c'est trop tard, et que son frère ne l'est uniquement que par le sang. Malgré tout, elle persévère, compte tenu de ce fichu espoir qu'elle ne parvient pas à effacer d'elle, alors que sa vie n'a pas eu de cesse d'essayer de le lui dérober.

Syd ... Sydney ... Je t'en supplie ... Je sais que les choses n'ont jamais été faciles entre nous, mais tu es mon frère et je ne peux pas t'abandonner seul, ici. Alors s'il te plait. Viens avec moi. Je ne t'ai jamais rien demandé. Tu sais que c'est la seule solution qui fait sens.

Il soupire alors.

Soit ...

Soulagée, elle inspire profondément.

Oh, Syd ... Mon Syd ... Je savais que tu comprendrais. Peut être bien qu'il reste de l'espoir, pour nous ...

Lorsqu'elle reporte son visage vers lui, son espoir se retrouve instantanément remplacé par l'effroi.

Syd ... Qu'est-ce que tu fais ?!

... Je ne voulais pas qu'on en vienne à ça, mais tu ne me laisses pas d'autre choix. Je suis désolé.

Et avant même qu'elle ne puisse hurler, il l'attrape par les cheveux pour la cogner contre le mur.

Syd ...

Elle rampe un peu, vers la porte. Sa vision se trouble. Puis, elle perd connaissance.

consignes du rituel

#1 – attacher le sacrifice sur un pilier, au coeur de la clairière
#2 – se rassembler en cercle, autour du pilier
#3 – tendre un couteau aiguisé au garçon
#4 – laisser le garçon s'ouvrir la main sur la lame
#5 – laisser le garçon enfoncer la lame ensanglantée dans le coeur du sacrifice
#6 – réciter la prière pendant que le sacrifice se vide de sa vie
#7 – jeter une torche au centre de la clairière
#8 – laisser le garçon marcher au coeur des flammes

la prière

Esprits sains et malsains,
Maîtres des ténèbres, serviteurs de la nuit,
Acceptez notre offrande de cette innocente et de sa pureté.
Rassasiez vous de sa chair, de son sang,
De ses entrailles, et de sa peur.
Nourrissez-vous de son âme.
Devenez qu'un avec elle,
Scellez votre destin avec celui qu'elle appelait frère.


le soir du rituel, on lui propose de faire ses adieux à sa soeur. Le jeune homme refuse. Elle ne représente plus rien, à ses yeux. Depuis l'autre jour, il ne l'a pas revue.

On descend la chercher. Il attend, près du pilier. Lorsque les autres hommes et femmes, drapés de rouge, reviennent les mains vides, il les interroge. Où est-elle ?

Des haussements d'épaules, perdus dans la nuit. Comme la soeur, disparue, égarée. Elle aussi, perdue dans la nuit.

L'homme diabolique jure, hurlant de colère.

Le jeune homme glacial fronce des sourcils.

Je te retrouverai.

la chasse

Elle semble s'éterniser, avec le temps.
Secondes deviennent minutes.
Minutes deviennent heures.
Heures deviennent journées, qui deviennent nuits, qui deviennent semaines.
Semaines deviennent mois, qui eux, deviennent années.
Jeune homme devient homme.
Frère devient chasseur. 
Soeur devient proie, chassée, à travers le pays.
De village en ville en état, il cherche sa trace, sans jamais parvenir à la trouver.
Jusqu'à maintenant.

Exeter.

Il lui a fallu huit années, mais enfin, le voilà proche du but.

Et lorsqu'il l'aura retrouvée ... 

Alors, plus rien ne pourra l'arrêter.
Revenir en haut Aller en bas
https://dc-marvel-rpg.forumactif.com
Feu Ardent
Feu Ardent
Admin



Messages : 682
Date d'inscription : 17/12/2009
Age : 27
Localisation : Sur le forum, en train de moderer vos paves de textes!

Feuille de Superheros/Supervillain - Mutant
Sexe: Masculin
Jauge de vie du Superheros/Supervillain - Mutant:
hellchildren. Left_bar_bleue0/0hellchildren. Empty_bar_bleue  (0/0)

hellchildren. Empty
MessageSujet: Re: hellchildren.   hellchildren. EmptyVen 20 Déc - 15:44

le monstre en moi

disclaimer: concernant la prophétie de la grand-mère, je ne compte jamais la 'concrétiser'. Il est également totalement probable qu'elle soit fausse, le but n'étant pas de vérifier si elle est vraie ou non, mais simplement d'exploiter un personnage ayant grandi dans de telles circonstances.  :feeels:

vingt-huit ans auparavant, une jeune femme, naïve et innocente, rencontre un homme sous les chaleureuses lumières d'un bar à Salem, Massachusetts. Ses cheveux sont dorés. Ses yeux, eux, bleus, comme la mer, ou les cieux. D'apparence, il semble angélique. Son innocence la rend dupe, et elle tombe dans son piège. Je n'ai pas de famille, avait-elle annoncé. Elle attend des souliers de verre sans se douter de leur froideur, ni de leur rigidité. Je n'ai jamais connu d'homme, avoue-t-elle, imprudemment. Il s'agit là d'une erreur fatale. 

un an plus tard, par une nuit de printemps Un homme aime sa femme plus qu'il ne le devrait. Elle se plie à ses désirs, comme l'Église le lui a commandé. C'était une église sinistre, dans laquelle la cérémonie s'était conduite, quelques maigres heures auparavant. Un petit comité. Sa famille, à lui, exclusivement. Tous vêtus de noir, comme à un enterrement. Même lui. Même elle. Elle aurait du voir les avertissements, mais tout était voilé de noir. À présent, la voilà, mariée à un homme qu'elle ne reconnaît plus. Une fois leur union scellée, il lui révèle sa véritable nature. Le visage de l'ange explose dans des ricanements sinistres. Effrayée, elle perd tous ses repères. Il revendique qu'elle lui appartient. Elle cherche à protester mais sa voix se dérobe à elle. Sa langue se noue sur elle-même. Dans sa tête, elle se débat. Dans les faits, elle reste là, immobile. Il la prend en proie. Elle crie, un peu. Il lui murmure des mots étranges, à l'oreille. Des mots qu'elle ne l'a jamais entendu murmurer auparavant.

Plaintes perdues, esprit égaré. Trouve le salut au coeur de la mariée. Prends la comme une épouse, par sa nuit de noces. Ne forme qu'un avec elle, possède-la jusqu'à l'os.

Elle disparaît, quelques instants. À son éveil, il est parti. Les draps sont en sang. Elle, est en pleurs.

une nuit d'hiver, neuf mois après Usée, battue et désabusée, la demoiselle, devenue squelettique, pleure au fond d'une chambre sans fenêtres, mais personne ne vient à sa rescousse. Séquestrée contre son gré, dans cette maison isolée, ses tentatives vaines d'évasion ont toutes été anticipées. Attachée au mur, enfermée à triple tour, ses pleurs n'implorent plus de l'aide, mais de la merci. Elle désire mourir. La douleur, au creux de ses entrailles, est insoutenable. Elle va exploser, elle le sent.

31/12/93, 23:23 Des pleurs percent la nuit et elle soupire, de soulagement, de douleur, de fatigue, de détresse.

C'est une fille.

L'homme grimace, de mépris. La femme profite d'un moment de répit. Une deuxième intrusion lui provoque des hurlements hors de ce monde. D'autres pleurs, plus insistants que les premiers.

C'est un garçon.

Sur son visage, un sourire se dessine. Les prémonitions se sont avérées vraies. Son soleil et sa nuit. Deux forces destinées à se contrer.

Son visage, à elle, est mordu d'inquiétude. Qu'adviendra-t-il d'elle, à présent ?

deux semaines plus tard, ils portent discrètement le cadavre de cette jeune femme grisâtre hors de la chambre. La dissimulant dans une brouette, voilà qu'ils l'emmènent à la mer, pour l'y jeter. Elle ne manquera à personne: elle n'a pas de famille.

ils ont trois ans, maintenant. Deux enfants insouciants, qui jouent dans le jardin d'une vieille dame d'apparence fantomatique. Sa peau blanche semble recouverte de papier froissé. Ses vêtements, poussiéreux, sont rongés par les mites. Ses ongles, tranchants, poussent aussi sauvagement que les fleurs des rosiers. Au fond du jardin, un chien aboie allègrement. L'homme angélique s'approche d'eux, un sourire démoniaque aux lèvres.

Mes enfants adorés. Venez chercher vos cadeaux.

Au garçon, il tend un couteau tranchant. À la fille, une rose aux épines acérées. Elle refuse de la prendre, entre ses mains. Il insiste. Elle refuse encore. Sa voix s'élève, lui intimant l'ordre de prendre la fleur. Elle se plie à ses désirs, malgré elle. Des pleurs s'ensuivent alors que des gouttes de sang tombent au sol: les épines de la rose lui ont cisaillé les paumes.

Le garçon la regarde en silence. L'homme sourit.

une nuit d'été, deux années plus tard Un garçon observe silencieusement ce rassemblement circulaire d'individus tous vêtus de robes rouge bordeaux, teintées de sang humain.

Esprits égarés, esprits farouches. Nous faisons appel à vous pour votre sagesse, et votre résolve. Révélez-vous à nous, que nous puissions vous admirer.

Dans un feu de bois, au centre du cercle, un animal éventré brûle. Le garçon contemple son chien sans battre d'un cil. La fille est à sa gauche. Elle se mord la lèvre pour ne pas pleurer. Ses doigts cherchent ceux du garçon. Lorsqu'ils les trouvent, il se dérobe à elle. Elle se cache les yeux afin de ne pas avoir à regarder. Il contemple avidement le rituel.

Un sillon de fumée. Une apparition. Des exclamations, des exaltations, des soupirs de soulagement et d'euphorie. Puis, la disparition, presque immédiate. Un énième rituel manqué. Au fond du feu, le chien continue de flamber.

un an plus tard Une famille revient s'installer dans la maison de vacances ancestrale. De l'autre côté de la route, l'homme blond aux yeux bleus les regarde avec insistance. Ils semblent beaux, soudés et heureux. Le genre de famille parfaite qu'on ne voit que dans les films. Le genre de famille parfaite qui n'a pas sa place, à Nahant.

les jours défilent sans que la famille ne parvienne à se faire une place au sein de la commune. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Les tartes fait maison, offertes à volonté. Les visites amicales, étalées à travers la péninsule. Un soir, leur hospitalité dépasse les limites lorsqu'ils témoignent d'une scène qu'ils n'auraient jamais dû témoigner. Ils auraient pu repartir en silence, sans que personne ne remarque leur présence, mais la mère a ressenti le besoin de crier. Des interrogations ont suivi, tentant vainement d'assimiler ce qu'il venait de se passer sous leurs yeux. Ils ont essayé de les rassurer, mais le mal était déjà fait.

Pensif, l'homme reste en retrait. Quelques heures plus tard, il présente son plan au reste de la commune. Celui-ci se voit rapidement approuvé, et mis en oeuvre.

cesse donc de pleurer, tu me fais honte. La voix de l'homme angélique au regard diabolique cingle tandis que le gamin se mord les lèvres au sang. Ses yeux se fixent sur sa main droite, rendue immobile par le sortilège qui vient de se terminer. Plus il se retient, plus les larmes semblent vouloir couler. L'homme perd patience, lui assenant une violente claque sur la joue gauche. Sous le choc, l'enfant cesse de pleurer.

deux semaines passent. La famille est retrouvée, après trois jours de recherche. La femme a deux yeux en moins, son mari est tombé sur son couteau. Les enfants, enfermé dans le grenier, ont pleuré sans que personne ne vienne à leur recherche.

Homicide-suicide. Affaire classée. Quel salopard ferait chose pareille à sa propre famille ?

Le soir, en rentrant, l'homme tape affectueusement le dos de son fils.

Félicitations. Je suis fier de toi.

Le garçon ne répond pas. Il regarde sa main droite, pensivement. Sa soif de pouvoir commence ici.

cinquante tentatives pour six réussites C'est un bon taux pour le coven, qui se réjouit de ses manigances. Le garçon observe assidument. On lui prévoit des belles choses. C'est les rêves qui l'ont prédit. Tout ce qu'il a à faire, c'est de travailler avec diligence. Obsédé par la réussite, ses pensées le hantent, parfois, jusqu'à l'insomnie. Pour l'instant, sa seule réussite lui a coûté sa main droite. Ses autres tentatives ont été vaines. Le sacrifice n'a probablement pas été suffisamment important. La prochaine fois, il y remédiera. C'est décidé.

Syd ... Non, par pitié, ne fais pas ça ! Un visage effaré et criblé de larmes, le meilleur ami d'enfance incrédule face à la sombre réalité. De l'autre côté du cercle, son père regarde en silence, tandis que le garçon lui plante un couteau dans le ventre sans flancher. Le meilleur ami perd ses mots sous l'emprise du choc, se laissant lentement tomber au sol.

Je croyais que nous étions amis.

En silence, le garçon regarde le jeune homme se vider de son sang. La fille n'est pas présente au rituel. Consciente du programme, elle a trouvé un énième prétexte pour y manquer.

le rituel ne fonctionne pas Le meilleur ami, défunt, est mort, en vain. Le garçon ne verse pas une larme.

Ça fonctionnera la prochaine fois, se promet-il en silence.

un jour comme un autre, dans une maison rustique au plancher grinçant

Elle se débrouille plutôt bien, pour une gamine de quatorze ans.
L'homme hausse des épaules. Elle se débrouille. Le garçon entend tout. La jalousie s'éprend alors de lui, ainsi que le désir d'éclipser les accomplissements de sa soeur. Il ne comprend pas pourquoi elle réussit tant si lui est l'élu. Alors qu'il éponge échec sur échec, elle collectionne les réussites. Soins, lotions, infusions ... Rares sont les fois où ses doigts de fée se sont trompés dans la préparation. Le garçon ne comprend pas, et cette incompréhension s'est dangereusement fermentée au fil des années afin de se transformer en véritable rancoeur. Il ne s'agit pas là d'une soeur, mais d' une rivale, à neutraliser à tout prix. Il attrape l'une des plantes.

Sydney, qu'est-ce que tu fous ?

Effrayé, voilà qu'il repose les herbes sur la table.

Tu n'es pas une femmelette. Laisse donc ta soeur travailler en paix.

Oui, père.

Un regard noir est envoyé dans la direction de la jumelle, qui reste concentrée sur sa tâche. Consciente des conséquences de l'échec et de la faible probabilité de réussite, elle ne peut rien laisser au hasard. Elle ne veut plus se retrouver enfermée dans ce cachot sombre où elle parvient étrangement à se sentir à la fois isolée et observée en permanence.

30/12/2011 – la veille de la dix-huitième bougie

Mon fils, je t'appelle ici aujourd'hui pour te faire part d'un secret.

La gorge nouée, les yeux rivés vers le sol, il se dresse de façon solennelle.

Oui, père.

Dressé pour lui obéir, au doigt et à l'oeil, le garçon vénère l'homme satanique. Il voit en lui un modèle à suivre et un héros à impressionner.

Approche.

Oui, père.

Le jeune homme s'avance.

Il y a presque trois décennies, commence-t-il, grand-mère Agatha a eu une intuition.

Le jeune homme n'interrompt pas. L'homme hoche de la tête. Il n'y a pas de doute: sa discipline est à toute épreuve.

Les cartes lui ont parlé d'une femme pure, non-souillée par le toucher d'un homme. Il poursuit alors, d'une voix austère. Cette femme rencontrerait un homme, qui la rendrait sienne. La nuit de leur noces, un esprit s'emparerait de son corps tandis que l'homme s'emparerait de son innocence. De cette union macabre naîtraient deux enfants. Une fille ... Et un garçon. Lorsque la fille serait en âge de perdre, elle aussi, son innocence, son frère la sacrifierait pour maîtriser l'au-delà.

L'homme s'interrompt alors un instant. Le jeune homme, confus, daigne finalement relever ses yeux pour regarder son père.

... Demain soir, ta soeur sera en âge de perdre son innocence. Comprends-tu ce que je te dis là ?

Le jeune hoche de la tête.

Il est bientôt temps de dire au revoir à ta soeur.

Silence.

Mon père, si je puis-je ... ?

Un regard assassin lui est envoyé, mais, pour une fois, l'homme ne proteste pas. Ayant reçu le signal, le jeune homme poursuit sur sa lancée, avec précaution.

Grand-mère Agatha ne s'est-elle pas trompée, à de nombreuses reprises, dans ses divinations ?

Il se souvient des divinations hasardeuses, des rituels échoués et des prédictions d'avenir ne s'étant manifestement jamais concrétisées.

Silence ! L'homme siffle entre ses dents. Tu oses remettre en question le savoir de tes aïeuls ?

Le jeune homme baisse de nouveau son regard. Son corps se crispe, comme tétanisé par la terreur.

Non, mon père. chuchote-t-il finalement, malgré lui.

Le rituel prendra place dans trois aubes. Tâche de ne pas me décevoir, cette fois ... fils.

... Oui mon père.

la nuit Il observe le plafond, l'esprit embrumé par des questions. Comment devait-il interpréter les paroles de son père ? Qu'adviendrait-il de sa soeur ? Devrait-il la prévenir ? Interfèrerait-il avec le destin ? Sa nuit est peuplée de questions auxquelles il ne trouve aucune réponse.

Lorsque l'aube se lève, il a pris sa décision.

Le pouvoir avant tout.

elle

se promène avec discrétion.
marche d'un pas léger, par peur d'être repérée.
se sent comme une étrangère dans cette ville isolée.
se sent si seule dans cette ville si froide.
voit les regards qui la dévisagent.
entend les murmures qui suivent son arrivée.

sent que depuis l'aube, une ambiance étrange pèse sur la ville.
sent que quelque chose a changé.
sent qu'elle est en danger.

part dans la cuisine.
jette des feuilles au fond d'une tasse.
fait chauffer de l'eau.
la verse dans la tasse.
part se cacher, dans le confort de sa chambre, son seul espace de sécurité.
attend que l'eau refroidit.
boit le thé, hâtivement.
part aux toilettes car elle a trop bu.
revient finir la tasse après s'être lavé les mains.
prend soin de laisser un fond d'eau.
remue la tasse trois fois.
vide le fond d'eau par la fenêtre.
regarde le tracé des feuilles.

la tasse tombe au sol, se brisant en mille morceaux.

syd ! syd ! ouvre la porte, je t'en supplie. Se réveillant lentement, le jeune homme se frotte les yeux avant de se lever. Ses pieds nus tombent lourdement contre le sol, comme une terrible sentence, impossible à éviter.  Sa main s'abat sur la poignée. La porte s'ouvre abruptement.

Il tourne ses yeux vers celle qui vient de parler. C'est Sydney, maintenant. Il se passe quoi ? Elle l'implore, de son regard. On n'a pas de temps à perdre, Syd. Il faut qu'on parte d'ici. Je t'en supplie. J'ai besoin de toi. Seule, je n'aurai pas la force ... Le jeune homme soupire bruyamment. Il est vraiment trop tôt pour ça ... Il souffle finalement. Elle s'agenouille alors. Je sais comment père peut être. Crois-moi, je l'aime, moi aussi. Mais il faut qu'on s'en aille: j'ai lu les feuilles. Nous sommes en danger, ici.

Ses sourcils se froncent.

Tu as lu les feuilles ?

Elle bégaie, à présent, rendue nerveuse par la terreur.

O-oui, j-j'ai l-lu d-dans m-mon t-thé ...

Lorsque le regard impassible et vidé de vie du jeune homme s'abat sur elle, elle se rend compte qu'elle vient peut être de commettre une erreur.

Tu as encore lu tes putains de feuilles de thé ? T'es complètement débile ou quoi ? T'as oublié ce qu'il s'est passé la dernière fois que t'as essayé de faire des divinations ?

Elle regarde ses pieds. Des larmes perlent le long de ses joues lorsqu'elle se rend compte que c'est trop tard, et que son frère ne l'est uniquement que par le sang. Malgré tout, elle persévère, compte tenu de ce fichu espoir qu'elle ne parvient pas à effacer d'elle, alors que sa vie n'a pas eu de cesse d'essayer de le lui dérober.

Syd ... Sydney ... Je t'en supplie ... Je sais que les choses n'ont jamais été faciles entre nous, mais tu es mon frère et je ne peux pas t'abandonner seul, ici. Alors s'il te plait. Viens avec moi. Je ne t'ai jamais rien demandé. Tu sais que c'est la seule solution qui fait sens.

Il soupire alors.

Soit ...

Soulagée, elle inspire profondément.

Oh, Syd ... Mon Syd ... Je savais que tu comprendrais. Peut être bien qu'il reste de l'espoir, pour nous ...

Lorsqu'elle reporte son visage vers lui, son espoir se retrouve instantanément remplacé par l'effroi.

Syd ... Qu'est-ce que tu fais ?!

... Je ne voulais pas qu'on en vienne à ça, mais tu ne me laisses pas d'autre choix. Je suis désolé.

Et avant même qu'elle ne puisse hurler, il l'attrape par les cheveux pour la cogner contre le mur.

Syd ...

Elle rampe un peu, vers la porte. Sa vision se trouble. Puis, elle perd connaissance.

consignes du rituel

#1 – attacher le sacrifice sur un pilier, au coeur de la clairière
#2 – se rassembler en cercle, autour du pilier
#3 – tendre un couteau aiguisé au garçon
#4 – laisser le garçon s'ouvrir la main sur la lame
#5 – laisser le garçon enfoncer la lame ensanglantée dans le coeur du sacrifice
#6 – réciter la prière pendant que le sacrifice se vide de sa vie
#7 – jeter une torche au centre de la clairière
#8 – laisser le garçon marcher au coeur des flammes

la prière

Esprits sains et malsains,
Maîtres des ténèbres, serviteurs de la nuit,
Acceptez notre offrande de cette innocente et de sa pureté.
Rassasiez vous de sa chair, de son sang,
De ses entrailles, et de sa peur.
Nourrissez-vous de son âme.
Devenez qu'un avec elle,
Scellez votre destin avec celui qu'elle appelait frère.


le soir du rituel, on lui propose de faire ses adieux à sa soeur. Le jeune homme refuse. Elle ne représente plus rien, à ses yeux. Depuis l'autre jour, il ne l'a pas revue.

On descend la chercher. Il attend, près du pilier. Lorsque les autres hommes et femmes, drapés de rouge, reviennent les mains vides, il les interroge. Où est-elle ?

Des haussements d'épaules, perdus dans la nuit. Comme la soeur, disparue, égarée. Elle aussi, perdue dans la nuit.

L'homme diabolique jure, hurlant de colère.

Le jeune homme glacial fronce des sourcils.

Je te retrouverai.

la chasse

Elle semble s'éterniser, avec le temps.
Secondes deviennent minutes.
Minutes deviennent heures.
Heures deviennent journées, qui deviennent nuits, qui deviennent semaines.
Semaines deviennent mois, qui eux, deviennent années.
Jeune homme devient homme.
Frère devient chasseur. 
Soeur devient proie, chassée, à travers le pays.
De village en ville en état, il cherche sa trace, sans jamais parvenir à la trouver.
Jusqu'à maintenant.

Exeter.

Il lui a fallu huit années, mais enfin, le voilà proche du but.

Et lorsqu'il l'aura retrouvée ... 

Alors, plus rien ne pourra l'arrêter.
Revenir en haut Aller en bas
https://dc-marvel-rpg.forumactif.com
 

hellchildren.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
They Coined It :: Banque de persos RP de Feu Ardent-