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 LISA RENFIELD ★ god's promise.

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Feu Ardent
Feu Ardent
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Feuille de Superheros/Supervillain - Mutant
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MessageSujet: LISA RENFIELD ★ god's promise.   LISA RENFIELD ★ god's promise. EmptyMar 20 Nov - 15:04



Lisa Theresa Renfield
featuring Amanda Seyfried
NOM(S) : Renfield. PRÉNOM(S) : Lisa Theresa. AGE : 23 ans (29/03). LIEU DE NAISSANCE : Los Angeles, California. NATIONALITÉ : Américaine. ORIGINE(S) : Américaines. ORIENTATION SEXUELLE : Hétérosexuelle. DES SOUCIS DE SANTÉ ? : Aucun, bien que ses ancêtres aient des antécédents concernant le cancer. SITUATION SOCIALE : En couple ... Pour le moment. SITUATION FINANCIÈRE : Richissimissime. SITUATION FAMILIALE : Une demi soeur (quelle slut c'te fille !) ainsi qu'un petit frère (il est benêt, ce niais minet !) ; mon papa est mort, ma maman est dépressive et mon tonton, c'est le meilleur ! *0* PLUS GRAND REVE : Ne plus jamais être malheureuse, pas même une seconde, dans ma vie, et ce, jusqu'à ma mort. PLUS GRAND CAUCHEMAR : Toi. What a Face VOTRE PROVERBE DE VIE : La persévérance vaincra là où la bonté échoue.
You know my name...
come on down to front and sit right here and don't be shy
Vous vous retrouvez en face de l'adjointe du Doyen pour l'entretien décisif qui vous donnera accès ou non à une place dans cette prestigieuse université qu'est l'UCLA... pesez vos mots et répondez-lui avec le plus de sincérité possible, car elle a un don pour deviner lorsqu'on lui ment pour l'impressionner ! Alors Monsieur/Mademoiselle, il semblerait que vous vous intéressez de près à UCLA, puis-ce que vous vous trouvez ici aujourd'hui. Commençons par de simples questions, voulez-vous ? Premièrement, j'aimerais en savoir plus sur votre parcours scolaire ainsi que sur vos connaissances linguistiques... résumez-moi donc les cursus que vous avez choisi et pour quelle raison.

Eh bien, pour commencer ... J'ai toujours étudié en école privée, à Los Angeles, dès ma plus petite enfance. Néanmoins, cela ne m'a pas empêché d'apprendre le français ainsi que l'espagnol par le biais de cours particuliers. J'ai décidé d'étudier dans les domaines de l'Oncologie et de la Radiologie afin de pouvoir essayer d'améliorer le monde à ma façon, ainsi que pour approfondir mes connaissances scientifiques.

Quelle carrière professionnelle envisagez-vous ?

J'ai envie d'être chercheuse dans le domaine de la cancérologie, ainsi que consultante aux patients souffrants de cette dure affliction. Le cas échéant, je pense que j'enseignerais ce que j'ai appris durant mes années d'études à d'autres élèves aussi motivés que je le suis actuellement.

Faisiez vous partie d'un club lorsque vous étiez au lycée ?

Oui ! J'étais dans le club sciences, le club danse, le club environnemental ainsi que dans le club des débats. L'on m'a toujours appris qu'il était important de réussir dans une multitude de domaines divers et variés, et c'est pour cet épanouissement global que je me suis résolue à entreprendre autant d'activités que possible.

Je vois... et sinon, avez-vous voyagé dans d'autres pays, par le passé ? Parlez-vous d'autres langues que l'anglais ?

Je suis allée au Canada, à multiple reprises, ainsi que dans plusieurs pays d'Amérique du Sud. Néanmoins, je n'ai jamais réellement eu l'occasion de voyager sur le reste du globe, si ce n'est lorsque nous sommes allés, en classe de troisième, en Angleterre pour un voyage scolaire.

Elle vous jauge du regard, pose à nouveau ses yeux sur votre dossier, puis continue. Hm... je suppose que vous êtes assez mature pour me parler de vous sans trop vanter vos atouts. Face à votre regard perplexe, elle soupire. Parlez-moi de vous, à présent. Votre caractère, ce que vous aimez... les activités sportives que vous pratiquez, vos hobbies.

De moi ? Eh bien ... Je pense que le plus important à savoir, sur ma personne, c'est que je suis une fille déterminée et prête à tout pour parvenir à ses fins. Je suis sérieuse, studieuse, posée et réfléchie, et je pense pouvoir traiter les situations de la vie courante avec assez de recul et de maturité pour ne pas être une nuisance à l'université, mon entourage, et même à moi-même. Je suis également passionnée par le domaine dans lequel je souhaite étudier, ce qui implique que je ne baisserais pas les bras tant que je ne serais pas parvenue à mes objectifs. En tout et pour tout, j'ai toujours eu un sens de l'organisation hors norme, ce qui m'a souvent permis de cumuler de nombreuses activités dans le même laps de temps.

Vous avez la légère impression qu'elle n'a pas écouté la moitié de ce que vous venez de lui raconter et pourtant son visage se redresse vers vous avec un sourire poli qui ne dit rien sur ce qu'elle pourrait penser de vous en réalité. Le stress monte d'un cran... Comme vous le savez, notre université possède une excellente réputation que nous souhaitons entretenir, je tiens donc à vous rappeler que nous nous montrons intransigeants envers ceux qui ne respectent pas les règles de l'institution ou n'obtiennent pas des résultats suffisants ... sa façon de vous fixer vous fait tout de suite comprendre qu'elle attend vos propres arguments en faveur de votre "potentiel d'étudiant" et de votre respect du règlement (que vous n'avez pas encore lu, en fait) Vous feriez donc mieux de raconter n'importe quoi sur votre prestigieux parcours académique.

Et vous m'en saurez bien grée. Néanmoins, si je puis me permettre, je pense que mes dossiers académiques pourront plaider en faveur quant au fait que j'ai mérité ma place ici, après de longues années d'acharnement. Si cela peut également calmer les moindres doutes que vous pourriez avoir à mon sujet, je n'ai pas de casier judiciaire à mon effectif et n'ai jamais pris part à un évènement digne de ternir une réputation en soi.

Hm ... très bien, très bien. Une dernière chose, à présent. Elle prend un air encore plus sérieux que tout à l'heure alors que vous ne pensiez même pas que cela était humainement possible. Vous ne pouvez être sans savoir qu'une fusillade a eu lieu ici-même, il y a maintenant sept ans ... je tenais donc à connaître votre ressenti vis-à-vis de cela.

Je pense que la fusillade était une mauvaise coïncidence, et que les personnes responsables de cet incident auraient dû recevoir l'aide professionnelle qu'elles méritaient. Maintenant, j'aimerais ne pas avoir à m'étaler sur le sujet. Il n'est jamais bon de remuer les morts ...

Et finalement, l'entretien se termine. Ouf ! Vous recommencez à respirer normalement et vous vous levez après avoir été remercié par l'adjointe que vous espérez ne plus revoir avant un bon moment. Elle vous serre la main fermement (et c'est à ce moment-là que vous vous rendez compte que votre paume est moite, et la sienne, glaciale), puis vous raccompagne à la porte avant de refermer cette dernière (à clef ... hein ?! ) une fois que vous l'avez passée. Woah ... eh bien, ce fut un échange fort en émotions, mais vous vous félicitez d'y avoir survécu. Le plus dur est, après tout, bel et bien terminé !


behind the character
better drink my own piss
PRÉNOM : Ferdinand. PSEUDO : Feu Ardent. ÂGE : 16 Ans. PRÉSENCE : 7/7 et plus si nécessaire :excited:. NIVEAU RP : 0/20, j'sais pas compter. (a) OÙ AVEZ-VOUS TROUVÉ LE FORUM ? Dans le lit de Jaden. 😏 COMMENT LE TROUVEZ-VOUS ? Amazeballs. :excited: Owi Owiiiii :excited: ANCIEN MEMBRE DE FRAT ? SI OUI, QUI (nom + avatar) ? Oui - Luke Larson (Colton Haynes) + Cheryl Renfield (Jessica Alba). CONFRÉRIE SOUHAITÉE : Gamma Psi. POSTE VACANT OU PERSONNAGE INVENTÉ ? (si PV, mettre le lien menant au poste vacant ; idem avec les scénarios) : Personnage Inventé. VOTRE PLUS GRANDE PEUR VIS-À-VIS DE FRATERNITIES : Qu'il ne marche pas autant qu'il le mérite ... Jokes, ça n'arrivera pas. :haaa: UN DERNIER MOT ♥️ ? "Mot". What a Face


Dernière édition par Feu Ardent le Ven 8 Fév - 20:05, édité 11 fois
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MessageSujet: Re: LISA RENFIELD ★ god's promise.   LISA RENFIELD ★ god's promise. EmptyMar 20 Nov - 15:04

« God promised to love me,
and to provide for all of my needs.
Well, God ? Where are you now ? »

« ACTE PREMIER ☂ l'âge de l'innocence »
→ que sera, sera, what will be will be. ←
scène numéro un, l'enfance, partie un.
- Lisa, qu'est-ce que tu fabriques encore ? Arrête de te regarder dans le miroir et viens manger ta soupe !

Des pas dévalèrent les escaliers, quatre à quatre, pas suivis d'un J'arrive ! étouffé par les rires de la gamine que j'étais. Une jolie blonde aux belles boucles ondulées, une jolie blonde de cinq ans qui venait de rentrer d'un anniversaire dans le voisinage, vêtue d'une robe de princesse rose - ou était-ce une robe de fée ? - une robe qui lui promettait un bel avenir. Toute petite fille rêve d'épouser un prince charmant avec un beau cheval blanc. C'est ainsi. C'est la vie. Et malheureusement, je ne peux pas prétendre, à présent, avoir eu cette chance. Arrivée au bas des marches de la belle maison suburbaine que notre père avait réussi à nous financer, cette véritable villa, cette forteresse inébranlable, je m'étais précipitée vers la table de la cuisine où se conduisaient nos petits repas de famille. Pour les grandes réceptions, il y avait la salle à manger ... Mais maman n'aimait pas trop se trouver dans cette salle lorsque nous étions tous les trois. Elle, Jacob et moi. Jacob mon petit frère que j'aimais plus que tout, il fut un temps. Jacob ma poupée vivante, la seule poupée du magasin qui respirait et grandissait en même temps que moi. La couronne en plastique encore présente sur mes cheveux, je m'étais mise à brailler, pleine de confiance en moi :

- Mommy, mommy !

La belle jeune femme qui aujourd'hui a été remplacée par cet être fébrile et impuissant s'était contentée d'incliner sa tête légèrement vers ma petite personne, sans pour autant s'interrompre dans ses activés, à savoir, la préparation du dîner. Je me rappelle de la couleur de sa robe, ce jour d'hiver ... Aussi longtemps que je puisse me souvenir, jamais ne semblait-elle avoir froid, hormis la rare fois ou deux ... Ses cheveux toujours élégamment attachés en un chignon simple mais pratique, elle auparavant travaillé dans des grandes entreprises ... Notamment celle où elle avait rencontré notre père. Il était plus âgé, elle était plus jeune. C'était le genre d'histoire d'amour qui produisait des étincelles, et brûlait si elle n'était pas prise avec des pincettes.

- Oui ? me demanda-t-elle alors, d'un ton distrait.

- Mommy, lui répondis-je, pleine d'enthousiasme, Mommy, Uncle Burke a dit que je serais la fille la plus jolie du monde un jour ! Et que j'aurais tous le jouet du monde et que toutes les grenouilles viendraient me voir parce qu'elles voudront être mon prince charmant !

- Les jouets, Lisa. On dit les jouets, quand il y en a plusieurs.

Faisant la moue, j'insistais, agrippant les pans de sa robe avec vigueur, sans me soucier des bols de soupe bouillants qu'elle portait d'un coin de la salle à son centre. J'avais toujours eu cet aspect égoïste, impatient et distrait de ma personnalité. Aspect dont le temps n'avait su que renforcer, en grande partie à cause des personnes de mon entourage. J'aurais pu la blesser, ainsi, ou me blesser ... Mais mon histoire semblait être plus importante que toutes les autres choses en ce bas monde. Elles le semblent toujours, d'ailleurs. Ce n'est pas de ma faute si j'ai tant de choses à dire, à raconter. J'insistais donc, tentant de piquer son attention par les paroles du voisin (qui, à ma plus grande ignorance, était un pédophile dont la véritable nature se ferait savoir lors de son incarcération, des années plus tard) :

- Mommy ! Il a dit que je serais la reine du monde si je le voulais !

Souriant abstraitement, ma mère, Madame Renfield, deuxième du nom, se contentait d'admirer l'innocence de son enfant, trop préoccupée par les infidélités de son mari pour pouvoir penser à autre chose. Je ne saurais jamais le démontrer, mais ... Je suis persuadée qu'elle s'est toujours demandé comment est-ce que sa prédécesseur, la mère de Cheryl, s'y était prise pour échapper aux mains du diable en personne. Certes, elle avait pris ses jambes à son cou ... Mais ce n'était pas si simple, et ce n'était pas faute d'avoir essayé. Une femme si belle, une femme si intelligente ... Une femme qui avait toute sa vie devant elle et qui se retrouvait anéantie à petits feux par une passion ravageuse qui nourrissait son mari en la consommant elle.

- C'est bien, Lisa, c'est très bien. Maintenant, range moi donc ton attirail d'impératrice et fais nous l'honneur de ta présence !

Trop heureuse de rendre fière ma génitrice, j'ôtai ma couronne, courant vers le bureau confortable que ma mère avait eu le droit - car il fallait toujours que notre père nous donne une autorisation avant qu'on ne puisse faire quoi que ce soit - de se mettre en place. Un divan confortable, une télévision face à celle-ci et une large table où elle pouvait dessiner, lorsque l'envie lui prenait, où écrire ses lettres, préférant le courrier manuscrit aux machines à écrire ou autres outils de correspondance de l'époque. Déposant ma couronne sur le divan avant d'ôter ma robe et d'en ramasser une autre que j'avais laissé là bas, plus simple et moins "importante" - à mes yeux, en tous les cas - je me rhabillais vite fait avant que mon frère ou une autre personne ne passe dans le coin ayant toujours été pudique, même enfant. Et pourtant, j'oubliais souvent de fermer les portes lorsque je ne voulais pas être dérangée. Une erreur que le temps et l'expérience a fini par me faire voir. De nouveau dans la cuisine, assise à la table basse qu'elle avait achetée exprès pour nous, ses chéris, les deux amours de sa vie, elle nous servit un bol chacun de soupe à la tomate aux pattes alphabets, et, mangeant sagement et en silence, nous la regardions nous regarder. Puis, arquant un sourcil en l'air, j'osai finalement lui demander :

- Mommy ? face à son expression qui m'encourageait à continuer, je me rappelle avoir enchaîné par : Ça veut dire quoi, une impératrice ?

C'est alors que ce magnifique brin de femme s'était rapprochée de nous afin de s'accroupir à mes côtés, de me caresser la joue, et de me dire :

- Une impératrice, Lisa, c'est la reine des reines. Elle a toutes les jolies robes qu'elle peut vouloir, des bals, beaucoup de bals et des fleurs à n'en plus finir ... Une impératrice est très heureuse, oh oui, extrêmement heureuse ... Presque aussi heureuse que je le suis d'avoir deux enfants aussi beaux et intelligents que vous deux.

Gobant une nouvelle cuillère du dîner Renfield "traditionnel" - enfants style - je me rappelle lui avoir demandé une autre question, une question qui, visiblement, m'importait énormément à l'époque et occupait une grande partie de mes réflexions de petite gamine plus mature que les autres de son âge. Accompagnant mon interrogation d'une moue à la fois perplexe et pleine d'espoir, je m'aventurais sur un champ de mines dont l'existence ne m'a été révélée que lorsque j'avais acquis un âge suffisant pour me rendre compte que je n'étais pas au courant de tout ce qu'il se passait chez moi.

- Mommy, c'est quand qu'il va revenir, Daddy ?

Elle s'était contentée de me sourire d'une manière énigmatique ... Un sourire qui la rendait davantage belle. Un sourire qui, je l'ai appris bien plus tard, signifiait "Si seulement je le savais, Lisa. Si seulement je le savais." Un sourire qu'elle m'avait inconsciemment transmis et dont j'abuse à présent plus que nécessaire, même si son sens premier n'a pas encore disparu et ne disparaîtra probablement jamais.


→ i knew you were trouble. ←
scène numéro deux, l'enfance, partie deux.
Ces rires ... Ces doux rires symboliques d'une époque où l'enfance était maître et les soucis les plus primordiaux nous semblent à présent futiles. Ces sourires dont les mâchoires incomplètes donnaient une impression d'innocence malicieuse dont mon frère savait si bien abuser. Jacob avait toujours eu le risque et la pitrerie dans le sang, tandis que moi, plus posée, avait toujours su me rendre discrète lorsque j'étais en quête de solitude. Malheureusement, sa recherche d'aventure au quotidien le dirigeait naturellement d'une manière quasi-permanente sur mon chemin, à la recherche d'une nouvelle expérience à conduire sur son cobaye personnel ... Mes belles boucles blondes en ont longtemps souffert, je peux vous l'assurer. À peine né, il les tirait déjà de toute sa force surhumaine, le petit chenapan, fasciné par une telle chevelure étincelante. Les années passèrent, il apprit à marcher, à grandir, mon petit frère adoré, mon doux protégé ... Et il se mit à découvrir les merveilleux outils que le monde mettait au fur et à mesure à sa disposition, à savoir, la colle, les ciseaux et les chewing gums. Heureusement que ma mère avait des ressources et le sens de la débrouillardise, sinon je n'aurais pas donné cher de mon moral à ce jour. J'avais donc passé la plupart de mes années d'enfance avec des cheveux courts, coupés jusqu'au menton. Une manière de s'assurer que Jacob irait emmener ses auras destructives ailleurs, loin de moi. Malheureusement, ça n'avait pas suffi pour le ralentir dans son élan, ce clown, ce chimpanzé ambulant.

Il fut un temps où l'on faisait tout ensemble. Du réveil au coucher, en passant par le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner, je voyais sont visage en permanence, et lui, le mien. C'était ainsi que les choses avaient été faites, et je ne les aurais pas voulues autrement. Bien que, naturellement, il y avait des périodes où cette généralisation était moins véridique que d'autres, nous avions toujours été très proches, l'un de l'autre ... Je pense d'ailleurs pouvoir revendiquer, avec preuves à l'appui, que Jacob avait pendant longtemps été mon meilleur ami ... Et comme dans chaque amitié, il y avait des moments de bonne entente, et d'autres, de désaccord.

J'avais entendu son rire, ce jour là. Un rire qui se voulait malicieusement machiavélique et qui ne présageait rien de bon. Âgée de sept ans, j'avais enfin ma propre chambre où je pouvais entreposer mes affaires sans avoir à craindre ses poussées de furies, ni ses illuminations divines où l'idée qu'il était Godzilla le frappait comme la foudre. Malheureusement, il arrivait toujours que notre petit animal domestique s'égare dans l'étendue de notre domaine et trouve refuge dans mon havre de paix et de sérénité ... Ma caverne d'Ali Baba, mon royaume anti-Jacob. Posters des Backstreet Boys, poupées Barbies et Kens et vêtements colorés étaient les mots clefs des trésors que je renfermais chez moi, un vif contraste avec les voitures métalliques et les crottes de nez que le gamin alors âgé de cinq ans semblait religieusement collectionner dans son manoir hanté. Marchant sur la pointe des pieds afin de ne pas l'interrompre dans ses entreprises démoniaques, réfugié en cachette dans le paradis de mon espace personnel, la porte grinçait lorsque j'avais légèrement appuyé sur celle-ci afin de pouvoir voir ce qu'il avait l'entreprise de faire.

Poussant alors un cri d'effroi digne de la cérémonie des Oscars, je me précipitais à ses côtés, furieuse. À l'heure actuelle, ce moment crucial et tragique dans ma vie de gamine me semble plus amusant qu'autre chose ... Mais je me rappelle, effectivement, que ma première réaction, lorsque j'avais vu toutes mes poupées, mes chères poupées, jetées au sol et mutilées de toutes parts, les bras en moins, les dents peintes en noir et les cheveux arrachés par poignées - notez l'obsession de Jacob avec les cheveux, toujours - ma première réaction ce jour là avait été de lui coller une gifle. Ma première véritable gifle. Surpris, le criminel coupable d'un génocide comparable aux plus sanguinolents des massacres qu'on ne trouve plus que dans les livres d'histoire ou dans les quartiers peu recommandables de la ville de New York, s'interrompit dans ses projets afin de porter lentement sa main à sa joue encore meurtrie par l'impact. Peu de temps après, les larmes se mirent à couler. Et déchirée entre des sentiments de satisfaction, de tristesse, de colère et surtout, de culpabilité, je m'étais finalement décidée à le laisser seul parmi le désordre qu'il avait occasionné.

- On ne touche pas. lui répétais-je pour la énième, et je l'espérais, dernière fois.

- C'est pas moi, c'est pas moi ! avait-il imploré. Je promets c'est pas moi !

Lui lançant un dernier regard moralisateur et effrayant comme seules les aînées de sept ans étaient capables de lancer à leur cadet facilement impressionnable, je me retournai sans bruit avant de claquer la porte derrière moi. Puis, embrassant finalement ma colère à pleins poumons, je poussai un cri strident qui avait alarmé ma mère. Je lui avais alors raconté l'incident en plein détails, et contre toute attente, avait été punie pour ma violence. Pas de télévision pendant un mois, pas de dessert pendant une semaine ... Moi qui avait cru être la victime, j'avais fini coupable, jugée par le regard accusateur de ma génitrice et accusée à tort par mon frère de sang. J'avais plus l'impression d'être une martyre qu'autre chose, mais passons. Depuis ce jour, Jacob a appris à respecter les affaires des autres comme si elles n'étaient pas siennes - étant donné qu'il ne savait pas conserver quoi que ce soit de sien sans le détruire, une habitude qui n'a malheureusement pas changée avec le temps - et j'ai compris qu'il faudrait, à l'avenir, que je sois plus prudente avec mes possessions et l'accès à ce qui m'était cher. Une leçon qui s'était révélée primordiale, avec le temps, et pour laquelle je ne pourrais que remercier à tout jamais l'imprudence d'un petit garçon décidément toujours "innocent".

Le soir même, tout penaud et encore désorienté par mon déploiement inattendu de brutalité qui m'avait moi même surprise, Jacob s'était présenté à ma porte, dans son léger pyjama bleu rayé, afin de me présenter ses plus plates excuses.

- Lisa, I'm sorry. avait-il bredouillé, deux-trois fois.

À ce moment là, je lisais mon livre préféré, ALIAS, l'arc en ciel des licornes - oui, j'assume. Levant lentement mes yeux furibonds des pagés colorées du tome illustré, je m'étais contentée d'agir en tant que bonne petite princesse arrogante et hautaine, le nez levé vers le haut, le torse bombé vers l'avant, mes cordes vocales peinant à prononcer l'acceptation de ses voeux les plus sincères :

- Je suppose que ça ira, pour l'instant. Mais en punition, tu seras mon serviteur pendant ... deux semaines. Pas un jour de plus, ni de moins. Allez file.

Il semblait prêt à se mouiller tant il était intimidé par mon aura ... Une réaction qui, évidemment, nourrissait mon ego au delà de l'inimaginable. Armée d'un sourire jusqu'aux oreilles, j'avais refermé le volume avant de me laisser tomber sur mon oreiller, éteignant par le même élan ma lampe de chevet rose, me laissant doucement sombrer dans une torpeur des plus profondes. La semaine d'après, notre père était rentré, avec une poupée revenue avec lui de son voyage en Chine pour nous spolier. Ça ne remplaçait pas les dégâts occasionnés par Jacob, bien sûr que non ... Mais c'était un bon départ, et j'ai encore cette poupée, bien enveloppée dans du papier de soie et rangée dans une belle boite de bois tant sa vue m'évoque ces "heureux" moments de famille.


→ like your sister. ←
scène numéro trois, l'enfance, partie trois.
- Daddy, daddy ! s'était enthousiasmée la fillette de neuf ans que j'étais alors, ses pas retentissants légèrement contre le froid carrelage blanc de la cuisine. Arrivée sur la moquette du salon, je ralentis, mes lèvres toujours décorées de ce sourire qui, décidément, ne quittait jamais, ou presque, mon triomphal visage d'enfant. Mon regard avait toujours été très expressif. C'était ce que papa, tonton Michael et Anthony s'étaient toujours plu à me dire. Si l'on me forçait, d'ailleurs, à contempler une scène de mon enfance, je pense que j'aurais été capable de lire la joie insurmontable qui débordait de moi chaque jour de chaque année. J'étais heureuse, alors, princesse de mon royaume domestique, servie par un pot-pourri de domestiques aimants et une mère réduite à l'espace limité du foyer peu avant ma naissance. J'avais toujours eu tout ce que je voulais, hormis la présence de mon père en ma vie. Et comme je m'en rendis compte plus tard, son amour également manquait au compte de mon bonheur. La seule chose qui m'avait empêché d'atteindre mon apothéose. La seule déception qui polluait le nuage arc en ciel de mes pensées. Une petite fille modèle scintillante aux yeux de tous mais privée de l'amour de son père. Malgré l'absence de pêchés dans mon tableau de bord blanchi, j'avais hérité de ceux de mon père lorsqu'il avait choisi le chemin de l'adultère, et je m'en étais ainsi vue châtiée et sanctionnée par un incident dont je n'étais point l'auteure mais uniquement la conséquence.

C'était le soir. Dix-neuf heures trente, si mes souvenirs sont correctes. Avec une amertume mal-placée, je me rappelle bien de ce que c'était, la chose dont j'étais si fier. L'objet sur lequel l'idée de voir ses chastes yeux se déposer me réjouissait au plus haut point tant j'estimais alors son regard pur et parfait, comme si tout ce que son regard touchait se voyait lavé de tout défaut. Et pourtant, autant que je le souhaitais, ses cils battaient comme des essuies-glace contre la lentille de sa cornée sans pour autant, jamais, balayer de moi mes cruelles faiblesses. Je le voyais peu, mais chaque rencontre était un échec. Il me souriait mais ses yeux trahissaient ses pensées. Ce soir là, il regardait la télévision. Mon père, Ô, idéal père adoré ! Ce soir là, comme à son habitude, il n'était pas à ma disposition, mon fidèle et dévoué serviteur, celui que je chevauchais comme une princesse médiévale à l'époque où je croyais encore en l'existence des fées.

Mon héros était las, mon prince, vaincu par la cruauté du temps. Sa vigueur n'était plus. Sa bonne humeur, hélas, non plus ! Ses lèvres dégageaient chaleur et affection sous des iris contaminées par la fatigue et le regret. Trop jeune pour discerner ces subtiles états d'âme, j'avais été incapable de comprendre que je n'étais point le fruit de ses désespoirs. La cause de ses malheurs. Un dommage collatéral, je rodais dans les parages, prête à valser au travers de la salle au plus léger des courants d'air. Affalé contre le canapé, mon paternel contemplait cette boite carrée dénommée télévision. Et dedans cette télé, objet magique où des gens vivaient, aimaient, tuaient et mouraient respectivement et en permanence, une fille était venue faire une apparition pour la première fois ... Mais certainement pas pour la dernière d'entre elles. Trop naïve et innocente pour comprendre la menace qu'elle représentait, je n'y prêtai pas attention. Trop impatiente et enthousiaste pour continuer ma route sagement et en silence malgré la flagrante attention que le père Renfield accordait à cet objet de divertissement, je réitérais mes implorations.

- Daddy, daddy ! Regarde ce que je t'ai fait !

Il ne broncha pas. Sa cage thoracique même ne se levait plus sous la compression et le relâchement de ses poumons. Un instant, je crus qu'il était mort. Mais cela aurait été trop demander au seigneur là haut. Et bien que je sois sa promesse, il ne m'a jamais tenu les siennes. Je ne lui en veux pas, mais il ne devra pas, non plus, m'en tenir rigueur si par sa faute il m'arrive de remettre sa foi en cause. Éventuellement, papa tourna de l'oeil. Et à travers l'obscurité, j'eus du mal à percer son regard. Je tremblais un peu, à présent. Son silence me faisait peur. Il m'opprimait. Je haïssais le silence. Et pourtant, ma curiosité et mon courage prit le dessus et son intimidation ne dura pas plus longtemps que ça.

- Daddy ... Ça, c'est nous.

Sur une feuille blanche immaculée, notre famille, au grand complet. Légendé, coloré, appliqué, ce dessin était alors ma plus grande fierté, mon oeuvre d'art. Il cligna des yeux, un instant, absorbant les données déposées sur le papier avant de me l'ôter des mains et de le poser de côté, sur la table basse, loin de mes mains douces et fragiles. Puis, mon père me souleva et me déposa sur ses jambes.

- C'est joli, Lisa. m'avait-il dit. Ce à quoi je me rappelle avoir tiré la moue, ne serait-ce que furtivement. "Joli ?" J'avais mis tout mon coeur dans ce que j'estimais être la plus belle preuve d'amour qui soit et la seule chose qu'il avait trouvé à me dire, c'était que c'était "joli" ? Ça, ça n'allait pas se passer comme ça, je m'en assurerais. Le fusillant du regard, j'adoptai une expression presque condescendante face à l'homme qui ne comprenait pas l'art derrière mon image. J'ouvris la bouche pour riposter ... Mais il me fit signe de me taire. Enfin, je remarquai la passion avec laquelle ses yeux dévoraient l'écran. Croisant des bras et faisant une grimace, je me retournai, dos contre son torse, déterminée à voir ce qu'était la concurrence que mon dessin s'était attiré dans le coeur de mon père. Cette fille. Encore et toujours cette fille. Et je l'aurais vu bien trop souvent depuis. Tant et si bien que je serais contente si nos regards ne se croisaient plus jamais, à présent.

- Tu sais qui c'est ça ? m'avait-il chuchoté doucement à l'oreille. Secouant de la tête afin de montrer mon ignorance, il continua de plus belle : Ça, c'est ta grande soeur. Elle est jolie, tu ne trouves pas ? Elle est vraiment douée ... J'espère qu'un jour, tu seras la moitié de la femme qu'elle est.

Faisant la moue, je me laissai tomber dans ses bras, incapable d'avoir la force de me tenir correctement, trop frustrée par les paroles de mon père. De quel droit prétendait-il que cette chose était ma soeur ? Je ne l'avais jamais vue de ma vie ! Si ça l'avait été, on m'en aurait déjà parlé, non ? Je m'assoupis, le coeur lourd, la tête remplie de questions, incapable de comprendre les paroles cryptiques qu'il venait de me dire. Mais ses mots restèrent gravés dans ma mémoire à tout jamais, dans mon coeur et dans mon sein. Le lendemain matin, mes parents se disputèrent. Encore. Ma mère ne voulait jamais entendre parler de Cheryl. Mais c'était plus fort que papa. Il m'aurait souvent prise à part par la suite pour me conter les exploits de cette soeur cachée de onze ans mon aînée, et, s'il m'arrivait un jour de déraper de la moindre manière, il me rappellerait à l'ordre en me disant que jamais, Ô grand jamais, cette sainte Cheryl n'aurait fait chose pareil. C'était la vache sacrée de son coeur. Sa plus grande fierté, son trésor national. Je n'étais qu'un lot de consolation à ses côtés. Un second choix. Son fantôme m'a poussée à devenir la meilleure où que ce soit, à exceller dans tous les domaines et à me surpasser dès que possible. Dorénavant, "mieux" n'était pas assez ; il y aurait toujours de la place pour l'amélioration et je serais damnée si j'osais imaginer qu'un jour, ce serait assez pour mon père. Irréprochable sous tous les angles, mon seul voeu fut toujours de le rendre fier. Autant dire que les choses ne se sont pas déroulées de telle manière.

- FIN DE L'ACTE PREMIER -


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MessageSujet: Re: LISA RENFIELD ★ god's promise.   LISA RENFIELD ★ god's promise. EmptyMar 20 Nov - 15:06

« All love ever does is
break and burn and end.
But then, it begins again. »

« ACTE SECOND ☎ l'arrivée du printemps »
→ boys will be boys. ←
scène numéro quatre, l'adolescence, partie un.
Aussi douce et subtile que le printemps, l'adolescence s'installa dans ma petite vie tranquille. Devenue autonome et plus ou moins indépendante, la forte relation fusionnelle que j'entretenais avec ma mère se dissous petit à petit, me libérant petit à petit de la sécurité du cocon familial. Jeune. J'étais devenue jeune, belle, élégante, conforme à l'image que je voulais que mon père ait de moi. La fille parfaite sous tout rapports. La fille modèle par excellence. Et malgré les légers problème de puberté, je me rappellerais toujours de cette phase de ma vie - ou tout du moins, de son début - comme d'un rêve merveilleux dont je me suis un jour éveillée trop brusquement pour pouvoir l'oublier, mais malheureusement, sans l'option de pouvoir un jour y retourner. Et malgré ma performance académique hors paire, ma popularité au lycée qui faisait de moi l'une des personnes les plus appréciées sans pour autant être des plus populaires ... Malgré mon entourage infaillible à qui je dois tout ce que je suis, aujourd'hui, il y aura toujours une brebis galeuse parmi le reste du troupeau capable de nuire à mon bonheur. Et dans mon cas, il y en avait, en réalité, deux. La première s'appelait Andrew. Il s'agissait de mon père. Quant à la deuxième ? Eh bien ... Parlons en, de Harlow. Ou comme moi je l'appelais, et moi uniquement, Clyde.

C'était ... Un amour innocent, empli de batifolages et de lettres enflammées. Des baisers brûlants, des caresses à en frémir et des étreintes à en perdre le souffle peuplaient alors mes jours lorsque j'étais encore avec lui. Oui, lui ! Mon premier amour, mon premier baiser ... Mon premier tout. Celui dont le nom sera à tout jamais gravé dans ma mémoire et dans une autre partie de mon corps que je garde à moi même, ne vous déplaise. Clyde aux cheveux châtains, au rire de bourrin et aux douces paroles ensorcelantes. Clyde, celui qui avait su être tout et n'importe quoi pour sa princesse. Notre relation a débuté vers le milieu de mes quinze ans, n'a cessé de fleurir depuis ce jour fatidique, culminant, exactement six mois plus tard, le jour de mon seizième anniversaire en un feu d'artifice de couleurs et d'émotions. Métaphoriquement parlant, évidemment. La question ne se pose pas !

Valsant, vrillant, dansant comme si je ne vivrais plus le lendemain, il m'avait trouvée, dans le studio.

- Tu vas finir par te fouler la cheville, un de ces jours. avait-il raillé, comme à son habitude.

- Tais-toi ! Ne vois-tu pas que je suis concentrée ? avais-je plaisantée, m'arrêtant immédiatement afin de me rapprocher de lui. Je parie que tu ne sais même pas ce qu'est une pirouette. N'est-ce pas ? J'avais toujours aimé me moquer de lui : c'était de la culture générale que de savoir qu'il n'était pas le plus cultivé d'entre nous, étant donné qu'il pratiquait un système de révisions fascinant mais malheureusement, inefficace : l'oubli de tout contrôle à réviser. Ce n'était pas qu'il n'était pas intelligent, non ... Il avait énormément de ressources sur lesquelles compter. Il n'avait simplement pas su les appliquer là où elles étaient le plus primordiales. Il les avaient gaspillées sur autre chose que son éducation, hélas !

- Oh ! Du calme ! Je suis venu pour passer la soirée avec ma chérie, pas pour me faire brimer sur mes connaissances ! plaisanta-t-il. Posant ses lèvres contre mon front, nous sortîmes, éteignant la lumière derrière nous. Je ne lui rappela pas mon anniversaire : je n'étais pas ce genre de fille, et il n'était pas du genre à oublier. L'interroger ne ferait que mettre de la lumière sur la surprise qu'il avait sans doute pris le soin de me préparer, et trop respectueuse de ses meilleurs efforts, je me sentais incapable de pouvoir nuire au bon déroulement de sa volonté. Nous partîmes donc, tels de vieux amis, au Château, l'un des restaurants les plus huppés de la ville. Le pauvre. Il avait sans doute dû y passer une bonne partie de ses économies et, si ses parents n'étaient pas de revenus approximativement pareils à ceux des miens (ou plutôt, celui de mon père, étant donné que ma mère avait abandonné toute tentative de carrière professionnelle depuis que son statut de mère était devenu un emploi à plein temps) j'aurais insisté plus que je ne l'avais alors fait pour payer ma part de ce régal royal.

Ce que j'ai oublié de mentionner jusqu'à présent, c'était que Clyde et moi étions voisins. Et ce, depuis notre plus jeune enfance. Il me remmena chez moi après une promenade des plus apaisantes dans le parc, m'embrassant sur les lèvres comme un petit ami se doit d'embrasser sa dulcinée. Puis, alors que je me retournai pour rentrer chez moi, émue aux anges, après lui avoir dit bonsoir ... Il me prit par la main et m'entraîna de force plus loin dans la route. Vers sa maison. Silencieuse, muette comme une tombe, je ne comprenais pas, au départ. Les lumières étaient éteintes tandis que nos semelles impures souillaient la moite verdure de pelouse qui recouvrait son état. Sur la pointe des pieds, nous entrâmes, tandis que lui me fit signe de garder le silence. Chuchotant, je lui demandai finalement :

- Clyde, je t'ai suivi jusqu'ici ... Ne veux-tu pas me dire ce que tu fabriques ?

Il m'emmena, pour simple réponse, à l'étage, vers sa chambre. Une salle que j'avais vue un bon millier de fois et qui ne recelait plus aucun mystères pour moi. Du moins, c'était ce que je croyais.

- J'ai encore une surprise pour toi, ma Lisa. Quelque chose de personnel ... De très personnel à t'offrir. Quelque chose que je ne pourrais offrir qu'une fois dans ma vie ... Mais pour cela, il faudrait que tu sois capable d'en faire de même.

Immédiatement, mon sang s'était glacé. Et là, je m'autorisai enfin à examiner la salle autour de moi. Il venait d'allumer quelques bougies, et je pouvais voir l'élégance, la finesse et la douce atmosphère qu'il avait tenté de créer juste pour moi. Des rideaux de soie blanche dont les pieds caressaient une douce moquette maternelle ... Des flammes dansantes, aussi élégantes qu'une ballerine et fascinantes que des divinités. Une odeur de pin et de roses dont l'origine n'avait aucun mystère : il s'agissait du pot-pourri déposé sur la table de chevet dans un bocal. Derrière moi, son souffle chatouilla ma nuque tel des plumes de faisans ... Frissonnant, je lui laissai glisser ma robe le long de mon corps fragile, entendant en plissant des yeux le froissement qu'elle effectua en se heurtant contre le sol. Ses lèvres moites vinrent caresser le berceau de mon cou tandis que ses mains glaciales trouvèrent logis sous ma poitrine. Je sentais sa force et sa vigueur voyager de lui en moi. En contrepartie, la mienne voyageait dans la direction opposée. Son étreinte étouffante me plaquait contre lui, et rien ne pouvait me donner l'envie de me défaire de cette emprise.

- Je t'aime.

Il dégrafa ensuite mon soutien-gorge, me laissant, cependant, l'impudeur d'ôter, moi-même, mes bretelles avec une certaine délicatesse qui voilait à peine mon émoi, les sentant glisser contre mon corps et frémissant de peur, d'anxiété et d'empressement face à cet évènement nouveau et différent que j'étais sur le point de vivre. Puis, je fus nue. Et rien ne me séparait plus de lui. Sienne. J'étais sienne, et il me connaissait sous toutes mes facettes, tous mes angles ... Le bon, le mauvais. Chaque rire, chaque soupir. Il me lisait comme un livre ouvert, et je venais de lui laisser éplucher les dernières couches qui le séparaient de mon essence même. Venant ensuite me faire face, il montra d'un geste de la main son lit drapé de lin blanc, lui aussi, un lit décidément bien plus grand que dans mes souvenirs.

Nous passâmes la nuit ensemble, tels deux amants enflammés, enlacés et unis pour l'éternité de cette soirée ... Nous passâmes la nuit ensemble, et rien ne nous séparait plus.

Je me réveillai aux aurores. Heureusement, ses parents n'étaient pas encore rentrés.

- Je t'aime. lui avais-je dit en souriant, tout simplement, mes yeux rivés sur son regard énigmatiquement mystérieux. Cette nuit ... C'était ... secouant de la tête, je ris alors, légèrement, euphorique et incapable de comprendre réellement que cela n'avait pas été qu'un rêve, pour une fois : Wow. Il me sourit à son tour, puis, nous nous séparâmes, selon les conventions. Notre couple fut épargné un mois encore. Et puis, le tragique vint prendre la place occupée par la passion, et je ne pus plus jamais regarder cet amour du même oeil. Hélas.


→ broken. ←
scène numéro cinq, l'adolescence, partie deux.
J'avais seize ans depuis un mois. Des larmes. Toutes plus lourdes les unes que les autres. C'en était fini. C'en était réellement, fini, de lui. Il était parti. Je n'arrivais pas à y croire, et pourtant ... Il n'y avait aucun doute là dessus. C'était bien son cercueil qui s'enfonçait six pieds sous terre. C'était bien lui qui faisait maintenant partie de l'au delà, où que cet endroit se trouve, peu importe quelle forme il avait réellement. Il n'était plus ici avec moi ... Avec nous. Il ne me ferait plus de sourires, il ne me caresserait plus les cheveux, et plus jamais n'entendrais-je le son de sa voix ... Et même aujourd'hui, encore, repenser à ce jour fatidique m'est difficile. Ah, triste destinée. Ah, sombres obsèques ... Et je n'étais pas la seule à pleurer, oh ça non. Soeurs, tantes, amies, cousines, collègues ... Tous avaient sortis l'artillerie lourde, tous brandissaient leurs mouchoirs de soie tels des trophées ou de papier pour les moins fortunés. Tous feignaient la comédie et personne ne savait que je voyais clair à travers leurs masques. Mais ma douleur faisait partie des seules présentes ce jour là qui étaient réellement authentiques. Il était donc normal, en contrepartie, que je puisse reconnaître l'hypocrisie des autres lorsqu'ils jouaient la mascarade et tentaient de faire croire aux autres que leur désarroi égalait le notre. De loin, oui. De très loin, même.

Mon père était mort. Mort, vous dis-je. Il ne viendrait plus jamais à mes galas, ne commenterait plus jamais sur mes bulletins scolaires, mes relevés de notes et aux réunions avec mes professeurs ... Je ne sentirais plus jamais son parfum masculin ni l'agacement que ses ordres autoritaires d'homme d'affaire trop souvent absent pour pouvoir faire une loi quelconque dans sa propre maison, me produisaient. Et si vous pensiez que j'avais été heurtée jusqu'au plus profond de mon être par cette triste nouvelle, quelle ne serait pas votre surprise d'apprendre que je fus la moins affectée de toute la famille ! Mon frère était devenu un jeune délinquant. Ma mère, une loque passée au delà de ce que l'on pourrait décrire. Ma demi-soeur, Cheryl ... Pleurait nuit et jour, comme une madeleine, dans la chambre qui lui avait été attribuée. Oui, même Cheryl, cette sainte-nitouche avait daigné nos offrir l'honneur de sa présence en ce jour de commémoration funéraire. Elle venait d'arriver en ville, "afin de rencontrer son père" nous avait-elle dit. Ironiquement, ce fut elle, la dernière a avoir eu la "chance" de le voir. Elle la dernière a lui avoir parlé. Il est mort dans ses bras. Et non les nôtres.

Le noir qui nous revêtait alors ne parvenait pas à cacher la pourriture qui l'avait enseveli. Le cancer. Cette créature sinistre capable de roder en les êtres en silence, avant de frapper au moment opportun. Cela faisait des années qu'il était affecté. Des années qu'il nous mentait à tous quant à la vérité sur sa santé. Et il eut fallu qu'il se soit retrouvé hospitalisé en soins d'urgences pour que l'on comprenne que quelque chose ... N'allait pas. Qu'il y avait un problème avec notre cher père. Un cancer. Ce mot s'accroche tellement à nos cordes vocales qu'il nous faut les cracher pour nous assurer qu'ils n'y resteraient pas en permanence.

L'enterrement fut solennel. Personne ne parla, personne ne dit un mot. Tous se contentèrent de nous observer, tels des animaux en cage, curieux quant à notre façon et notre manière personnelle d'assimiler et d'externaliser notre désarroi. Heureusement pour nous, leur plaisir ne fut pas assouvi. Hormis les quelques larmes qui s'échappèrent de nos yeux à tous, à nous, les quatre survivants, les quatre piliers restants de l'empire Renfield, lorsque son être fut renvoyé à Gaïa, notre mère, notre écorce terrestre, celle dont les entrailles nous avaient donné naissance à tous, personne ne se donna en spectacle de la sorte la plus déplorable qui soit. Nous étions Renfields, nous nous devions d'avoir un certains code d'honneur. Nous étions élégants, élevés dans la plus haute estime humaine et avec la plus grande dignité qui soit. Si une chose nous était commune, à tous, hormis la perte de notre être cher, c'était belle et bien notre fierté et notre honneur qui nous interdisait de craquer en ces temps éprouvants.

Andrew Renfield haïssait les clichés. Il les haïssaient tant et si bien qu'il sut, par un subterfuge que j'ignore, s'accorder un temps des plus harmonieux pour le jour de son enterrement, plutôt que de sombrer dans le stéréotype des films américains de l'enterrement effectué sous une pluie calme et constante. Trois bonnes centaines de personnes s'étaient réunies à la Chapelle où son oraison funèbre fut lancée, dont au moins les deux tiers se passaient de l'eulogie et étaient venus soit pour admirer la réaction de la femme et des enfants de leur "Cher Andrew", soit pour goûter aux délicieux petits fours et autres fines bouchées confectionnées par les mains les plus habiles de la ville de Los Angeles et payées par ma mère. Et bien qu'elle fut forcée de se remettre au travail, après seize années passées dans l'environnement sain et clos de sa bâtisse, je soupçonne fortement qu'elle aurait eu assez de moyens pour subvenir à ses besoins jusqu'à la fin de ses jours et que son retour au travail n'était réellement qu'un moyen, pour elle, comme tant d'autres, de se changer les idées.

Michael avait évidemment été de la partie. Le petit frère un peu loufoque de Papa, son petit frère adoré, et surtout, adorable ... Ma personne favorite au monde entier. Je crois même, si je me souviens bien, avoir, toute ma vie durant, eu plus d'affinités avec lui qu'avec mon père. Et bien que je le regrette, d'un certain côté ... Je suis plus qu'heureuse que lui soit encore là pour me tenir compagnie à travers les épreuves de la vie. Une véritable constante, Michael aurait été un père parfait. Je me rappellerais, d'ailleurs, toujours, de ce qu'il m'avait dit, ce jour là. Tant et si bien que je ne puis m'empêcher de rire dès que je m'en remémore :

- Bah, quoi ... Tu manges rien, gamine ? Fais pas ta Cosette !

M'étant retournée, surprise, je l'avais regardé, incrédule :

- Mike, crois-tu sérieusement que je sois d'humeur à manger ?

Il me regarda droit dans le blanc de l'oeil avant de me répondre :

- Et moi donc ? Tu crois que j'en ai envie ? Te connaissant, tu n'es pas non plus d'humeur à sourire à cette horde de harpies et de vautours, si ? Mais cette bouffe, elle est bien là, et elle est super bonne. Alors à défaut d'en avoir envie, force toi : et comme ça, ça fera taire les mauvaises langues. Ou alors, je n'ai pas du tout compris ce que toi, ta mère, ton frère et l'autre spécimen fabriquent depuis le début de la cérémonie.

Clignant de l'oeil de manière énigmatique, il me tourna le dos aussi rapidement qu'il était apparu, me laissant seule avec mes pensées. Puis, je ramassai un petit four que je savourai avec un enthousiasme faussé. Bien que je me dois de reconnaître qu'il était bon en effet.

- Lisa ? Qu'est-ce que tu fais ? Cheryl m'avait alors rappelé à l'ordre. Et la fusillant du regard, je lui répondis :

- Je fais ce que nous faisons tous depuis le début de la journée : je conserve ma dignité et je ne laisse pas croire aux autres que la mort de Papa m'empêche de vivre. Cela te pose-t-il un problème ? Je me suis retenue d'ajouter un "sale garce" à la fin de ma phrase, ayant jugé que cela aurait été trop d'émotions pour une seule et même journée. Non ... Celle-ci, je la lui réservais pour une date future. Oh, ça oui. Si papa avait pu s'en tirer avec tout ce qu'il m'avait dit sur elle, toutes les fois où ils nous avaient comparées pour me faire voir mes propres faiblesses et échecs, elle, n'était pas encore sortie de l'auberge. Ça, je me l'étais promis.

Deux semaines plus tard, je rompis avec Clyde. Il ne sut jamais pourquoi, et je crois que, moi même, je ne l'ai jamais réellement compris.


→ i hate cheryl. ←
scène numéro six, l'adolescence, partie trois.
Tonton Mike, c'était peut être l'homme le plus cinglé de la planète, après tout ! Il ne vivait que pour l'action et pour l'aventure et la vie ne pouvait être vécue qu'à son plein si l'on prenait des risques, à l'en écouter parler. La vraie vie, la vraie vie ... Je vais vous avouer quelque chose : il m'est bien arrivé plus d'une fois d'être prise d'une cinglante envie de l'étouffer avec sa "vraie vie" ! Néanmoins, s'il y avait bien un point positif aux weekends camping de tonton Mike, c'était que cela m'emmenait loin de l'environnement pourri qui trônait chez moi depuis le décès de mon père, cela me permettait de passer du temps avec mon oncle favori (en même temps, c'était un peu mon seul oncle) et surtout, de manger des guimauves assise près d'un resplendissant feu de camp. Bon, d'accord, c'était plus d'un point positif. Mais bon, ce n'est qu'un détail ! Le septembre de mes dix-sept ans, nous étions partis faire une sorte de mini excursion dans les montagnes du Downtown. Comme d'habitude. Dans son coin préféré à explorer. Fort heureusement, il s'avérait que c'était également le mien. C'était l'un des seuls hommes assez intelligents pour avoir trouvé une étendue plate recluse du reste du monde et assez mise en retrait pour que nous puissions camper sans être dérangés. Assis, comme d'habitude, autour du feu, l'un de chaque côté, nous entamâmes notre discussion régulière qui se résumait réellement à un bilan de ma vie au jour le jour. Il commençait toujours par la même phrase. Il faut donc dire que je ne fus pas surprise de l'entendre me la répéter cette fois, également. Je souriais, même : j'étais heureuse d'avoir acquis certaines habitudes depuis la mort de papa.

- Alors, à quel chapitre de l'histoire de Lisa Renfield est-ce qu'on se trouve ce soir ?

Clignant des yeux, je regardais vers le ciel, hésitant un instant et accompagnant cette hésitation d'un magnifique Uuuuuum ... qui m'était propre. Consternée par mon manque de nouvelles intéressantes à dire, un traître et pourtant léger rire nerveux s'échappa d'entre mes lèvres. Éventuellement, je me décidai à lui répondre ce que je lui répondais à chaque fois, moi aussi :

- Pas le même que la dernière fois ? Laissant s'échapper un autre rire, je développai : Je ne sais pas par où commencer. Pose tes questions, ça nous gagnera du temps !

Il se redressa, continuant par :

- Eh bien ... Ça se passe comment à la maison ?

Je soupirai.

- Oh, tu sais : comme d'habitude, dès que tu n'es pas là, bien sûr : maman passe son temps à me bassiner en me disant ce qu'il faut que je fasse et ce qu'il ne faut pas que je fasse, comme si, à mon âge, j'étais incapable de le savoir moi même. Jacob continue ses bêtises et ses écarts de tous genres et cela commence vraiment sérieusement à m'agacer donc je reste aussi loin de lui que possible. Et Cheryl, gardons le meilleur pour la fin, cette parfaite et extraordinaire Cheryl m'agace tellement que ma seule envie est de la jeter sur le premier avion pour Milan et de l'y laisser pour l'éternité. La routine, en somme.

Je me tus un instant, laissant le son du feu crépitant adoucir nos tympans, mes yeux fascinés par l'étrange lueur dansante de la flamme. Puis, je continuai sur ma lancée : Sérieusement, elle m'insupporte. J'ai du mal à voir tout ce que papa voyait en elle, et, je sais déjà ce que tu vas me dire, mais je t'assure que j'ai essayé autant que j'ai pu ! Et pourtant ... Je ne vois rien en elle de si spécial ! Haussant des épaules comme si c'était d'une légère importance presque négligeable, je détournai cependant mon regard de peur que celui-ci ne me trahisse. Et peut être ... Peut être bien aurais-je mieux fait de me taire, sur ce coup-ci. Mon oncle ne me répondait plus. Attendant patiemment qu'un son vienne briser l'apaisante atmosphère générée par la couleur rougeâtre et le doux crachotement du feu, je ne le regardais toujours pas dans les yeux. Puis, Michael reprit la parole ... Mais son regard resta fixé dans la braise.

Ton père et moi, on n'a jamais rien fait de la même façon. Tu vois, lui, y'avait pas besoin de lui dire quoi faire, il savait ce que les gens attendaient de lui et il s'adaptait en fonction de ça. L'a fait son université en choisissant la faculté la plus prestigieuse et tout pour que nos parents puissent être fiers de lui et aller se vanter de leur fils prodige auprès de leurs amis. Pendant un temps, j'ai voulu faire pareil que lui, mais ça a pas fonctionné aussi bien. Tu sais pourquoi ? Il inspira un instant. Silence. Puis, son regard se posa à nouveau dans le mien, et il me répondit d'une expression sérieuse : Parce que j'étais pas lui et que je serais jamais devenu lui. Alors je suis parti de mon côté et tout le monde était content en fin de compte parce que j'ai réussi à ma façon. Ce que je veux te dire ... C'est que ça sert à rien d'essayer d'être quelqu'un que t'es pas, Lisa. T'es bien meilleure que ta soeur dans plein de domaines, est-ce que tu t'en es rendue compte ? Il faut juste que tu t'écoutes un peu plus et tu verras, un jour ... Même ton père qui est plus là sera obligé de te remarquer. Je connais mon frère ...

Me mordant la lèvre, je baissai à nouveau mon regard. Nous avions longtemps et souvent parlé de Cheryl. En large, en long et en travers. Mais jamais Michael ne m'avait fait un discours aussi philosophique et juste. Cela me faisait mal. Il avait su voir au travers de moi comme j'en avais toujours été moi même incapable. Il avait su voir la source du problème. Que c'était moi, qui souhaitait ressembler à Cheryl. Que c'était moi qui avait l'impression que je devais suivre un exemple concret et distinct. Mais ... Il avait aussi compris que sans autorité souveraine et sans compréhension de ce qu'il y avait à prendre comme exemple en elle, je ne pouvais plus avancer. Et l'oncle Mike était intervenu. Le silence s'installa entre nous, pas un de ces silences maladroits, non, mais plutôt, un de ces paisibles silences qui nous réconfortait toujours. Me levant pour aller vers lui, je l'enlaçais dans une étreinte affective, une légère larme coulant au long de ma joue. Ma voix, inaudible, ne put que chuchoter un mot en ce moment d'émotions intenses :

- Merci.

Nous restâmes ainsi un petit moment, lui dans mes bras, moi dans les siens, écoutant les criquets et autres animaux et insectes nocturnes effectuer leur concerto quotidien. Le feu diminuait en intensité. Bientôt, il serait éteint. Le lâchant enfin, je séchai mes larmes, un petit rire gêné au coin des lèvres ... Nous nous sommes vus au moins une fois par mois, tous les mois, depuis. Néanmoins, plus le temps passait, plus je me rapprochais de Mike, et plus mon coeur se voyait alourdi par une interrogation presque blasphème : pourquoi ça n'avait pas pu être lui, mon père ?

- FIN DE L'ACTE SECOND -


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MessageSujet: Re: LISA RENFIELD ★ god's promise.   LISA RENFIELD ★ god's promise. EmptyMar 22 Jan - 14:52

« When the dust settles,
you'll kick up some more :
you don't know how to be happy. »

« ACTE TROISIÈME ✈ la fleur s’épanouît »
→ on my own. ←
scène numéro sept, l'âge adulte, partie un.
Les feuilles craquaient sous mes belles bottes hivernales tandis que, armée de mon sac à main favori, je m'aventurais dans ce prestigieux établissement. Ce n'était pas la première fois que j'avais affaire à UCLA, non, loin de là. Avant mon interview avec la "charmante" adjointe au doyen, avant même d'avoir envoyé mon application ... J'avais déjà entendu parler de cette prestigieuse université. Cheryl y enseignait. "Évidemment". Il fallait toujours que Cheryl passe mettre son grain de sel un peu partout. Sinon, ce n'était pas drôle. Et évidemment, il avait fallu qu'elle entreprenne une liaison avec l'un des enseignants qui était censé être un de mes professeurs, une fois que je reçus ma lettre d'acceptation. Sinon, c'était trop facile. Ma demi-soeur avait déjà eu plusieurs années pour mettre sa marque sur cette université et la rendre sienne. Ma demi-soeur avait déjà oeuvré à la destruction à ma réputation et à ma crédibilité estudiantine.

Je venais de franchir la grille d'entrée, cet espèce de portillon de haute-sécurité qui était censé vérifier qu'il n'y avait pas un revolver malencontreusement placé dans mes affaires. Ce serait dommage, si c'était le cas, non ? Et pourtant, l'air que j'humais sentait bon. Il était frais. Je tournais une nouvelle page, je vivais une nouvelle vie, et même si mon père était bel et bien mort depuis déjà deux ans, je prenais soin de ne pas me laisser affecter davantage par sa perte. Non. C'était un nouveau jour. Gravissant les marches d'entrée d'un des nombreux bâtiments sur le campus, j'heurtai de plein fouet l'un des autres étudiants, malgré moi.

- Ex ... Excusez-moi. balbutiais-je, à peine audible.

Un charmant jeune homme se retourna alors avant de faire scintiller en ma direction le plus scintillant des sourires Colgate, suivi, de près, par un :

- T'es nouvelle, ici, non ?

J'hochai de la tête en signe de confirmation, ce qui me valut, de sa part, une invitation qui venait tout droit du fond du coeur.

- Viens à la maison Delta Thêta, vendredi soir ! Il y aura une grande fête ! Ce sera génial, tu verras !

Rougissant alors, je lui répondis que j'y réfléchirais, avant de me remettre sur ma route, trop innocente et naïve, à l'époque, pour me rendre compte qu'il avait essayé de me séduire à cet instant précis. Continuant, ainsi, mon chemin, comme si de rien n'était, je pris un instant afin de pouvoir réellement m'imprégner de l'essence de ce lieu. Malgré tout, j'allais être heureuse, ici. Ça se voyait. C'était quelque chose dans l'air ... Ou alors, l'odeur des fleurs. Le chant des abeilles et des ailes des papillons. Quelque chose dans l'environnement sur lequel avait été construit les bâtiments de l'UCLA laissait émaner de lui la joie de vivre, à son état le plus pur. Ici, j'allais avoir de la confiance. J'avais réussi mes SAT, avec brio, qui plus est, et j'avais été acceptée dans l'une des plus belles universités de la côte dorée ... Et à partir de maintenant, une infinité de portes allaient s'ouvrir à moi, j'en étais persuadée, et bien consciente. Il ne me restait plus à présent qu'à choisir celle qui me plairait davantage. Mon choix avait été assez rapidement fait : j'allais trouver un remède contre le cancer. Non. Contre tous les types de cancer. J'allais aider toutes ces petites filles qui pourraient être privées du seul véritable homme de leur vie en trouvant remède à ce mal avant qu'il ne suffoque trop de monde. Ambitieuse, moi ? Peut être. J'avais surtout une détermination de fer, une mémoire photographique, et cause pour laquelle me battre. Une raison de vivre. Un désir. Que recherchais-je ? Ni célébrité, ni fortune. Bien que je ne renierais ni l'une, ni l'autre, si elles m'étaient présentées sur un plateau doré, évidemment. Non. Mon objectif principal était celui de guérir. Celui de sauver, de sauver des pères, des mères, des fils et des filles ... D'épargner des familles de la tragédie, de les empêcher de se dissoudre par une cause aussi anormale que celle-ci. Les gens me riaient au nez, auparavant, lorsque je leur disais avec une expression sérieuse que je souhaitais guérir toutes les victimes de cancer. Mais je me suis promise à moi même de ne jamais abandonner, ni de baisser les bras, tant que je n'aurais pas atteint mon objectif. Et s'il y avait bien quelque chose à savoir à mon sujet, c'était que je tenais toujours mes promesses. Absolument toujours.

Lorsque j'avais franchi le seuil d'UCLA pour la première fois, je me rappelle avoir eu la sensation qu'un monde nouveau s'ouvrait à moi, un monde qui m'appartenait, et dont j'hériterais, éventuellement, un peu plus loin dans l'ordre des choses. Un monde où ma mère névrosée et mon avorton de macaque de frère n'existaient qu'en théorie et qu'à travers des photographies et des e-mails. Un monde où les soucis étaient minimes tandis que les opportunités, elles, se contentaient d'être infinies, tant et si bien qu'il devenait difficile de savoir où donner de la tête. Un monde rempli de sujets extraordinaires dont l'ajout à ma vie jusqu'ici banale n'avait pu avoir que du bon. Ainsi, Émilie est rentrée dans le tableau. Une splendide rousse en médecine vétérinaire, je partageais avec elle mes désirs de voir surgir, hors de nulle part, un monde meilleur, où maladie et afflictions étaient proscrites. Et je me rappelle qu'une chimie quasiment visible à l'oeil nu s'était installée entre nous tant nous étions sur la même longueur d'onde sur tous les points. Au départ étudiantes dans le même bachelor, nous étions tout simplement inséparables, du matin au soir. Et bien que le temps ait occasionné une faible distance entre nous, notre amitié n'en reste pas moins forte. Aujourd'hui et demain, c'est Émilie, ma meilleure amie. Et jamais je ne l'oublierais.

Émilie, c'est celle qui rit en mangeant des glaces, pour aucune raison. Émilie, c'est celle capable de m'attendre pendant des heures, le temps que je trouve une tenue convenable pour sortir sans complexes. Émilie, c'est celle qui répondra toujours au téléphone, quelle que soit l'heure où j'essaie de la joindre, et qui ne me dirait jamais "non" si je lui demandais quelque chose ... Malheureusement, toute personne a ses défauts. Et si Émilie est parfaite à mes yeux, elle en exaspère plus d'un avec son enthousiasme prononcé dans tous ses propos ; propos qu'elle n'hésite d'ailleurs pas à clamer haut et fort. Si j'avais su, en m'engageant dans cette amitié, que l'accompagner dans un restaurant équivaudrait à l'entendre clamer une phrase de ce genre : "Et pourquoi y-a-t-il une mouche dans ma soupe, garçon ?" avant d'ajouter, après avoir payé la note, d'une voix bien audible : "Ah, mais qu'il est nul, ce restaurant ! On ne devrait pas revenir !", j'aurais peut être réfléchi à deux fois avant de m'engager dans cette proximité avec elle ! Mais non. Je ne regrette pas mon choix. Car avant tout, Émilie est mon amie. Je suis là pour elle, et elle pour moi. Et si je n'ai jamais eu le courage de lui parler de tous les démons intérieurs que j'avais hérité de "l'amour" de mon père, elle sait tout au sujet d'Anthony ... Ce cher Anthony ... Parlons en donc, d'Anthony !


→ back to basics. ←
scène numéro huit, l'âge adulte, partie deux.
Anthony fut une belle histoire à potentiel unique. Une histoire destinée, malheureusement, au désastre. Ses étincelantes perles azurées lui servaient de yeux, tandis qu'entre ses lèvres se cachait une grotte ornée de ses scintillantes dents. Si le chant des sirènes avait le don d'attirer les marins insoupçonnants dans leurs filets, son sourire à lui était largement suffisant pour que plus d'un coeur ne chavire en sa faveur. Contrairement aux histoires universitaires typique de premières rencontre, ma première rencontre avec Anthony fut ... Directe. Très directe. Il n'y avait, après tout, que lui d'assez intrépide et insouciant pour pouvoir dire à une fille que si elle était mal baisée, elle n'avait qu'à le lui dire ; qu'il se ferait un plaisir de lui rendre ce difficile service. Et non, là, je n'invente rien. Il était bel et bien ainsi, Anthony, la première fois que je l'ai rencontré ... Je vous le jure. Ce n'était pas un coup de foudre instantané, je d'ailleurs à le préciser, mais plutôt un amour qui, progressivement, s'est transformé du doute à l'évidence, au point de devenir à la fois insupportable et pourtant, indéniable. Jamais n'ais-je réellement pu comprendre Anthony, que ce soit ce qui avait pu le rendre aussi égoïstement insouciant ou ce qui le rendait, à mes yeux, toujours aussi irresistible. Je ne suis pas une fille facile, n'interprêtez pas mes mots de n'importe quelle façon. Mais je maintiens que du peu d'expérience que j'ai pu avoir, jusqu'à lors, jamais n'ais-je eu des nuits aussi satisfaisantes et passionnées que lorsque j'étais sienne. Et je me demande même si je serais capable, un jour, de retrouver une telle communion spirituelle ; une telle symbiose corporelle. Une part de moi le veut, avec ferveur. Une autre ne le veut pas, préférant garder d'Anthony ce mémorable souvenir d'amant enflammé. Au final, la conclusion reste la même, et, bien que je sois, depuis, passée à autre chose, une part de moi ne peut s'empêcher de me demander et re demander : "et si ?"

Et si Anthony avait été moins libertain ? Si j'avais été plus ouverte et compréhensive ? Si nous avions tous deux été différents ? Je ne le saurais, hélas, jamais. Je l'aimais vraiment, vous savez ? De tout mon coeur. De toute mon âme. Je l'aimais vraiment. Mais ... Ce fut inutile. Nous n'étions pas faits l'un pour l'autre. Et après une longue année passée ensemble, je me suis sentie dans le devoir de rompre avec lui. Le soir d'avant, je l'avais vu prendre son pied avec la fille du prof de théâtre ... J'avais vu ses lèvres se coller contre celles de cette guenon, j'avais vu ses mains lui caresser le derrière ! Ce soir là, nous rentrions d'un prestigieux restaurant, situé en banlieue. Ce n'était pas la première fois qu'il dérapait de la sorte. Et pourtant, je me sentais lasse. Fatiguée. Je n'avais plus la force, ni le courage, et encore moins la motivation, à le rappeler sur le droit chemin. Peut être que cette union était destinée à la ruine, après tout. Je me rappelle bel et bien avoir pensé cela. Restée silencieuse toute la soirée, ce n'est que lorsqu'il tenta de m'embrasser que je dis réellement quelque chose, pour la première fois en vingt quatre heures, après m'être dérobé de ses lèvres empoisonnées.

- Je ne t'aime plus.

Je venais de briser un silence enchanté qui pesait lourdement sur nos deux coeurs. Et brusquement, sans même me donner le moindre signe, le moindre indice, à ce qu'il allait faire ... Anthony freina la voiture, en plein milieu de cette route déserte.

- Attends, attends, quoi ?

Il me fixait. Je n'avais pas besoin de le voir pour savoir que c'était ce qu'il faisait, loin de là ... Un an ensemble. Un an dans le même lit. Je connaissais tous ses subterfuges et tous ses pièges, à présent. Et bien que nombreux le raillaient au sujet de l'arme secrète qu'il se trimbalait en permanence dans son pantalon, j'étais la seule assez rusée pour savoir qu'il n'y avait rien de plus destructeur, chez lui, que ses iris ensorcelées. Inspirant profondément, je ravalai ma salive, avant de répondre, à nouveau, aussi calmement que possible.

- C'est fini, Anthony. C'est fini.

Contenir la colère, l'amertume, la tristesse, mais surtout, le désespoir naissants en moi au moment où j'avais concrétisé cette notion en prononçant ces tristes mots se faisait de plus en plus difficile à la minute. Et pourtant, portant mon courage à deux mains, je me retournai subitement afin de le défier du regard, le fixant, à mon tour, droit dans le blanc de l'oeil. Confus, il ne semblait pas avoir compris ... Et il n'avait même pas bu, ce soir là. C'était sûr : nous n'avions rien à faire ensemble s'il était incapable de comprendre ce que je lui disais ! La communication en était réduite à néant, et c'était à peine si je parlais à un mur. Essayant de clarifier mon discours le plus possible afin de le tirer de son ignorance, je répétai, d'une voix rauque.

- C'est fini, je ne t'aime plus, je ne veux plus être avec toi, je ne veux plus être dans tes bras, je ne veux plus te revoir.

Et il me fallut invoquer une force Herculéenne pour dissimuler mes émotions, et dans la foulée, interdire à ces larmes traîtresses de franchir le seuil de mes yeux. Je devais être forte. Prévisible comme il l'était, il me caressa la joue, adoptant une douce voix, comme il avait toujours l'habitude de le faire lorsqu'il me savait contrariée.

- Lisa, chérie ... Dis moi ce qui ne va pas ... Ne crois-tu qu'on serait mieux à discuter de cela plutôt qu'à jouer les tragédies Shakespeariennes ?

Me mordant la lèvre, je le regardai, d'un air outré, voire, même, offusqué.

- T'es tellement égoïste, en fait, Anthony. T'es un véritable égoïste. Allez. Une bonne vie à toi et à ton ego sur-dimensionné. Pour ma part, j'abandonne le jeu. Je te souhaite bonne continuation dans toutes tes bêtises. Mais je me refuse de jouer la comédie une minute de plus. J'en ai eu assez, tu le comprends, ça ? Je ne veux plus être avec toi. Je veux une vie, un avenir, un bonheur ! Je ne demande qu'une belle maison, qu'un emploi stable, et qu'un petit ami aimant ! Et à la place, je suis rabaissée au grade de celle qui attend patiemment que son homme, rentre, se préoccupant de son état et ne vivant que lorsqu'il est là. Je ne suis pas née pour attendre que tu ouvre les yeux et que tu fasses demi tour. Alors tu veux faire la fête jusqu'à pas d'heure, toutes les nuits ? Cool. Je suis vraiment heureuse que tu as trouvé quelque chose qui te corresponde. Mais moi, ça ne me correspond pas. Et je n'ai plus envie d'être avec quelqu'un comme toi. Adieu.

Il tenta de négocier, de m'embrasser à nouveau, de risquer le tout pour le tout ... Mais à partir du moment où je lui avais dit que c'était terminé, quelque chose s'était brisé en moi. Et aussi rapidement que ça avait commencé, ça s'était terminé. Comme ça. Comme dans un claquement de doigts. Il voulait au moins me ramener jusqu'à chez moi, "par galanterie". Roulant mes yeux vers le plafond, je lui répondis finalement :

- Sérieusement, Anthony ? La galanterie ? Je parie que tu ne sais même pas écrire ce mot. Allez, tchuss'. Passe une belle vie. Je me débrouillerai seule pour rentrer chez moi.

J'avoue que ce ne fut pas la meilleure idée, à l'époque. Et pourtant, mon instinct m'avait poussé à le faire. Ainsi, ouvrant la portière, je me hissai hors du véhicule, au beau milieu de nulle part, sous un ciel bleuté décoré par de scintillantes constellations. Le symbole d'un nouveau départ. Je ne pris même pas la peine ni l'énergie de refermer la porte derrière moi ; une belle métaphore pour le manque d'énergie qu'il avait eu à essayer de sauver ce que nous avions. Je me mis alors à marcher, malgré les cris de protestation qu'il faisait dans mon dos, étant, lui aussi, sorti du véhicule.

- Lisa, attends ! avait-il crié.

Et pourtant, sous les étoiles, mes amies, je continuais à avancer, lui tournant fièrement le dos, mes talons résonnant contre le sol de la route.

- Lisa ... On ne peut pas juste ... Parler cinq minutes, tous les deux ?

Mais c'était inutile. Je ne l'écoutais déjà plus.

Lisa, attends, comment peux-tu me faire ça ! Tu me complètes ! avait-il hurlé, à la dernière minute, dans un élan final désespéré. Qu'est-ce que je vais faire sans toi ? ...

À ce moment, je ralentis le pas, momentanément, le coeur serré par ses derniers mots, judicieusement choisis. Mais je me retournai pas. Je savais bien qu'il avait raison. Et pourtant, je ne me retournai pas. Une larme glissa le long de ma joue, puis une deuxième. Mais je continuai ma route vers un distant horizon, persuadée qu'il était mauvais pour moi, abandonnant Anthony à son triste sort, seul, au milieu d'une route, au beau milieu de nulle part. Et plus jamais je ne lui reparla.


→ stronger. ←
scène numéro neuf, l'âge adulte, partie trois.
- Clyde ? Clyyyde ? appelai-je avec hésitation. Aucune réponse. Me faufilant au travers de la porte avec mes emplettes de Noël, je souriais à l'idée de regagner le logis familial, pour la première fois depuis ... Depuis l'hiver dernier, en fait. Et cette fois-ci, je ne rentrais pas seule. Clyde m'accompagnait. Mon Clyde. Celui que j'aimais au début, celui que j'aurais toujours dû aimer. Celui qui avait toujours et serait toujours là pour moi. Clyde, le magnifique jeune homme qui avait eu pour origine cet adorable petit garçon renfermé. Clyde qui malgré ses ressemblances avec Anthony, ne lui ressemblait au final, en rien. Le sapin que ma mère avait choisi était, comme à son habitude, majestueux ... Tant et si bien que cela me faisait toujours aussi mal au coeur de le décorer. Cette année-ci, nous étions en grand nombre, au réveillon du vingt quatre décembre ! Il n'y avait non seulement ma mère et Jacob, mais également les parents adoptifs de Clyde, qui avaient, malgré le décès de papa, entretenu leur forte amitié avec la famille Renfield à travers les bons moments, et les jours moins heureux. Sans oublier, évidemment, tonton Michael, qui ne pouvait s'empêcher de graviter autour de notre famille, à la fois terriblement attiré par elle tout en souhaitant garder ses distances de peur de se faire aspirer par tant de niaiserie humaine, en ces temps de bonheur collectif. Et finalement, Cheryl. Une bimbo qui s'était faite exporter à Hawaï, il y a bien deux ans, et que je tolérais à présent dû à la distance à laquelle nous vivions l'une de l'autre.

Venus plusieurs jours d'avance afin d'aider maman avec ses préparatifs, je me rappelle avec précision de sa réaction lorsqu'elle apprit que j'étais, de nouveau, avec Clyde :

- Et ... c'est pour combien de temps, cette fois-ci ?

... D'accord. Je dois avouer que je l'avais cherchée, celle-là. Mais il fallait avouer qu'hormis lui et moi, personne ne pouvait comprendre notre relation. J'étais Clyde. Et il était moi. Bien que nous ayons eu nos différends par le passé, bien que nos deux personnalités sont complètement différentes, bien qu'aucun lien de sang n'existe concrètement entre nous ... Il fait partie de mon âme. Et lui de la mienne. Il m'a toujours comprise, plus que n'importe qui d'autre ... Il a toujours su comment me redonner le sourire. C'était lui, ma première fois. Lui, et uniquement lui. Et moi ... Moi, j'étais la sienne. J'étais sienne. Non, je suis sienne. J'ai l'impression d'avoir besoin de lui, un peu ... Beaucoup ... Énormément. Tout le temps. Il sait tout ce que je ressens, avant même que je n'ouvre la bouche. Il comprend mes moindres gestes, mes moindres pensées. Il me lit comme un livre ouvert, et pourtant, il fait bien attention à ne pas corner mes pages.

Clyde n'était pas là, aujourd'hui. Il faisait ses emplettes, sans doute ... Et tant mieux : il verrait pas, ainsi, la surprise que je lui avais achetée, ce matin. Une montre Oméga résistante à l'eau. Il en avait bien besoin, étant donné qu'il devait sans doute être l'homme le moins ponctuel que je connaisse ! Montant jusqu'à la chambre dans laquelle j'avais vécu toute mon enfance, j'ouvris la porte dans un grincement qui me fit tressaillir. À chaque fois que je rentrais dans cette pièce, j'avais l'impression de renaître, intérieurement. Tous mes livres, tous mes carnets, toutes les babioles qui se trouvaient ici constituaient à eux seuls une véritable caverne d'Ali Baba capable de faire renaître en moi un florilège d'émotions explosives. M'asseyant sur le lit aux draps blancs, mes yeux balayaient la pièce de gauche à droite tandis qu'au travers de la fenêtre, le soleil brillait de plein éclat. C'était une belle journée, la fine surface de neige recouvrant les arbres à l'extérieur me faisant sourire de joie.

Je repensai alors à mon passé, à ma vie, à mon histoire ... Je me remémorai alors des derniers épisodes de ma vie, ainsi que des chapitres, légèrement plus anciens, qui ont tous contribué à créer la personne que je suis aujourd'hui. Une larme glissa lentement le long de ma joue ... Une larme témoignant de tout le bonheur, ainsi que de la tristesse, parfois insurmontable, qui ont gravé le chemin que j'appelle aujourd'hui ma vie. Et certes, les choses n'ont pas toujours été faciles ... Mais j'ai survécu. À travers toutes les épreuves et tous les ennuis, je me suis relevée, j'ai retroussé mes manches, et je me suis remise au travail, avec deux fois plus de persévérance. Parce qu'à la fin du jour, il n'y a que ça, qui compte. Il n'y a que ça de vrai. Il n'y a que ça d'important. Le fait d'essayer, du mieux qu'on peut. De se battre pour ce en quoi en croit, en ses idéaux. De ne jamais baisser les bras et de se dire qu'il y aura toujours une solution. À la fin du jour, c'est ça, la vie : c'est des baisers et des gifles, des coups et des poussées. On grandit, on mûrit, on s'assagit avec le temps, et nos expériences passées, réussies comme ratées, contribuent toutes à nous aider à nous améliorer au quotidien, pour éventuellement tenter d'atteindre un sommet de perfection. Au final, je pourrais fièrement monter aux cieux en me disant que j'ai fait de mon mieux. Que je ne me suis jamais laissée abattre, et que mes valeurs ont toujours été miennes. Que j'ai toujours vécu comme je souhaitais vivre, et que malgré mes débuts difficiles, j'ai fini par apprendre à ne plus me laisser marcher sur les pieds.

Je suis Lisa Theresa Renfield. J'ai vingt trois ans, je suis blonde aux yeux bleus, américaine de naissance et de culture. J'aime vivre, danser, aimer, travailler, et j'étudie dans les domaines respectifs de l'Oncologie et de la Radiologie. Mon père est mort quand j'avais seize ans. Ceci était mon histoire. Et maintenant, vous savez tout. Des questions ? Non ? C'est bien ce que je me disais. Alors accrochez-vous, car ceci n'est que le début.

- FIN DE L'ACTE TROISIÈME -
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