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 CYRIL BELCOURT ◑ mange le ravioli. vas y, mange le !

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Feu Ardent
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MessageSujet: CYRIL BELCOURT ◑ mange le ravioli. vas y, mange le !   CYRIL BELCOURT ◑ mange le ravioli. vas y, mange le ! EmptyMer 27 Mar - 16:53

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MessageSujet: Re: CYRIL BELCOURT ◑ mange le ravioli. vas y, mange le !   CYRIL BELCOURT ◑ mange le ravioli. vas y, mange le ! EmptyMar 2 Avr - 17:51



1989

CYRIL 23 ANS


CYRIL BELCOURT
The best-laid schemes o' mice an' men gang aft agley


☞ qu'est-ce qui t'as poussé vers ce choix de métier ?

RÉPONSE ϟ
Ma petite amie m'a suggéré de tenter ma chance, et j'ai décroché l'emploi. C'était ça ou le chômage ...

☞ depuis quand exerces-tu ton métier ?

2 ϟ
depuis quelques mois.

☞ si tu en es arrivé à ce stade aujourd'hui, c'est grâce à la chance ou au travail ?

4 ϟ
encore aujourd'hui, je me le demande.

☞ qu'est-ce qui t'intéresse tant dans la mode ?

2 ϟ
l'argent, faut voir tout le fric que je ramasse !

☞ as-tu un agenda chargé ?

4 ϟ
si je vous paye, vous m'engagez ?

☞ ARRIVES-TU À L'HEURE À TES RENDEZ-VOUS ?

1 ϟ
j'arrive même en avance !

☞ quel est ton point de vue sur les mannequins ?

3 ϟ
ils font leur boulot, je fais le mien et tout le monde est content.

☞ es-tu épanoui dans ton métier ?

2 ϟ
disons que le matin, j'y vais à reculons...

☞ c'est quoi ta journée typique en quelques mots ?

RÉPONSE ϟ
Je me réveille, toujours avant Rose, ou presque. Je prépare quelque chose à manger, et je grignote un peu en attendant ... Et puis, elle se lève et se dépêche tellement qu'elle n'avale presque rien. On se prépare, rapidement, et si on quitte la maison en même temps, il y a toujours quelque chose qui arrive qui fait qu'on n'arrive jamais au travail à la même heure. Parfois, elle me lâche en cours de route parce qu'elle a quelque chose à faire, parfois, je dois la quitter car un de ses collègues a besoin de mon aide. Le reste de ma journée se résume d'ailleurs essentiellement à être le larbin d'elle et de tous ses collègues. Autant dire que je rentre épuisé, juste avant elle ... Et parfois, on commande à manger. Parfois, par contre, je prépare le diner ... Puis, on parle un peu ou un regarde un film, même si souvent, on bosse. Et lorsque nous sommes tous deux fatigués, nous allons dormir. Le cycle recommence le lendemain. Il recommence toujours. Un cercle vicieux, si vous voulez mon avis ...

☞ si tu devais définir ta réputation dans le milieu professionnel ?

RÉPONSE ϟ
On me connait comme étant "L'Assistant". Je crois que ça répond à toutes vos questions.

☞ et quelle réputation préfèrerais-tu avoir, si la tienne ne te convient pas ?

RÉPONSE ϟ
La réputation, je m'en fiche un peu. J'aimerais juste qu'on me demande de faire moins de choses, et que ce soit demandé plus gentiment ... Et j'aimerais pouvoir ne plus avoir à être "l'inférieur" de ma petite amie, parce que ce n'est pas trop agréable, comme sentiment ...

☞ si tu devais donner quelques conseils à quelqu'un qui souhaiterait faire ton métier, ce serait ?

RÉPONSE ϟ
De ne pas le faire s'il peut trouver mieux, assurément. Mais de le faire tout de même s'il ne trouve rien. Et de persévérer. Encore et toujours.

☞ quels sont tes projets dans un avenir plutôt lointain (10/15 ans) ?

RÉPONSE ϟ
Fonder une famille. Je ne demande rien de plus, moi ...

nationalité
Français.
lieu de naissance
Laprade, Charente.
origines
Françaises.
date de naissance
02 Août 1989.
statut civil
En couple.
situation financière
Moyenne.
orientation sexuelle
Hétérosexuel.
rang
novice.

métier
assistant à canal +.
degré de célébrité
01/10

YOUR CAREER
yeah, I'm workin' To make butter for my piece of bun
Je ... Je suis assistant aux chroniqueurs de Canal +. Comment ça se fait ? C'est ... C'est Rose qui me l'a trouvé, ce métier. À la base, moi, je gère des hôtels ... Mais j'ai paumé mon job' y'a plus d'un an, déjà, et depuis, retrouver du boulot dans ce pour quoi j'avais été formé m'avait été impossible. Cela doit faire à peu de choses près six mois que je suis devenu assistant, donc, à Canal +. Si Rose est sympa, ses collègues, eux, ne le sont pas tous ... Et ils me demandent toujours tout plein de choses, tous en même temps. Ne me demandez pas comment j'arrive à satisfaire tous leurs besoins dans les courts délais impartis. Je dois faire le café, aller chercher tel ou tel article dans tel ou tel département, porter leurs sacs, même, parfois ... Enfin, je leur sers un peu de bonniche, parfois. Et je prends leurs rendez-vous, évidemment. C'est ironique que pour la première fois que mon téléphone se met a sonner toutes les minutes, les coups de fils ne me sont pas destinés ... Vous ne trouvez pas ?


Dernière édition par Feu Ardent le Dim 26 Avr - 18:20, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: CYRIL BELCOURT ◑ mange le ravioli. vas y, mange le !   CYRIL BELCOURT ◑ mange le ravioli. vas y, mange le ! EmptyMer 17 Avr - 14:57


ONCE UPON A TIME
queen of the gas station
Ça vous arrive, parfois, de sortir en boite et de vous sentir complètement perdu, là, au beau milieu d'une foule d'inconnus et d'une musique assourdissante, si assourdissante que vous terminez par ne plus l'entendre ? Ça vous arrive, parfois, de fixer quelque chose avec attention sans pour autant parvenir à concentrer votre regard sur l'objet dans votre ligne de mire ? Cette sensation de déstabilisation et d'isolation pure qui s'éprend de vous lorsque vous vous sentez noyé par des rires et des larmes mais que vous savez qu'aucun d'entre eux ne vous est destinés ? Ce sentiment d'impuissance éprouvé lorsque vous voyez tout le monde s'éclater autour de vous mais que vous ne parvenez simplement pas à vous mettre "dans l'humeur "hype"", malgré tous vos efforts ? Réfléchissez bien, maintenant. Revivez cette situation, et enlevez-moi tous ces éléments, un à un. D'abord, le vacarme dubstep Skrillexien. Ensuite, la foule agitée se trémoussant autour de vous comme si le mot 'demain' n'était plus qu'un amer arrière goût de la vie, à peine distinguable parmi les exotiques saveurs du présent. Finalement, enlevez les lumières aveuglantes qui balaient la pièce du regard. Il ne reste plus que l'obscurité. Mais le sentiment d'oppression et d'isolation reste le même. Et là, vous devriez le ressentir, ce malaise. Au plus fort de sa capacité. Car il ne reste plus rien pour vous en distraire. Vous la connaissez, cette douleur ? Oui ? Bien. Vous êtes ainsi en mesure de me comprendre. Moi. Mon histoire. Mon état d'âme, à l'heure actuelle.

À vingt trois ans, certains se vantent d'avoir reçu un Oscar, rencontré la reine d'Angleterre ou composé une chanson pour Beyoncé. Ceci n'est pas mon histoire, alors je vous conseille, de vive voix, de faire demi-tour si vous étiez en quête de strass, de glamour et de croustillants secrets. La banalité est de mise, lorsque l'on s'appelle Cyril Belcourt. Plus jeune, j'étais composé de passion, de rêves et d'ambition. Le monde brûlait autour de moi et j'étais l'oxygène qui raviverait, éternellement sa flemme. Mais je me suis transformé en monoxyde de carbone, et les rêves et les désillusions de grandeur ne sont plus du calibre de mon âge. Né de l'union d'Emmanuel et Daphné Belcourt, un quinze mai mille neuf cent quatre-vingt huit, l'absence de feux d'artifices à ce 'glorieux' événement exposait déjà la scène de la vie ordinaire que je mènerais. Un type banal qui ferait des études banales pour faire un emploi banal et vivre dans la plus barbante des banalités. Et cela me correspondait absolument. Car après réflexion, je n'ai pas l'impression d'être destiné pour marcher sur l'eau ou établir la paix intergalactique. Je n'ai ni cette prétention, ni ce désir, et je laisse hâtivement ma place à d'autres, plus qualifiés et à la hauteur de ces lourdes responsabilités. Car au final, devoir se gérer soi même et être responsable de sa propre vie est bien plus lourd qu'on pourrait le penser et bien plus épuisant sur le corps et la psyché qu'on ne s'y attendrait.

Lorsque l'on vient d'un petit village paumé tel que Laprade, en Poitou-Charentes, l'on se sent rapidement déstabilisé dans la grande métropole qu'est Paris. Je n'invente rien, là ; je ne fais qu'un constat basé sur des faits réels que j'ai vécu et dont je peux témoigner à la première personne. Et si j'ai appris, éventuellement, à me faire une vie ici ; si je suis parvenu à patauger aussi longtemps que je l'ai fait afin de garder la tête au dessus des eaux infestées de requins ... Ce que les grands philosophes disaient était vrai : il n'y a aucun endroit comme "à la maison". Et si je pouvais le faire, j'y retournerais, sans hésiter .... Ne serait-ce que l'espace d'une journée. Mais je suis réaliste, et ce jour ne viendra que trop tard, dans la grande idée des choses. Je n'ai jamais pu faire autrement que de me contenter de ce que j'avais déjà, plus jeune, et ce n'est pas dans l'institution Belcourt qu'il y aurait choses telles que la jalousie, la prétention et l'intolérance. Mes parents étaient bons chrétiens et bons citoyens. Toujours prêts à rendre service à leurs voisins, l'on peut dire d'eux qu'ils étaient de parfaits bons samaritains. Il va sans dire que leur enseignement s'est étendu à leur progéniture de par l'éducation qu'ils leur ont inculquée.

Andréa et Cyril, ça en jette, non ? En tous les cas, tous les habitants de Laprade avaient fini par entendre parler de ces deux chenapans de frères qui disparaissaient toujours à l'heure du goûter, faire des explorations dans les bois, et que les parents recherchaient avec acharnement et essoufflement des heures durant sans grands résultats. Dans un petit village comme Laprade, l'anonymat était rapidement jeté de côté afin d'adopter un mode de vie communautaire plus "intime" et moins discret, du moins, à mes yeux. À moins de vivre dans un trou, il était impossible de rester une semaine en passant inaperçu, à tout casser ... Et il faut dire que le poids des rumeurs circulant sur vos épaules finit, éventuellement, par se retrouver trop lourd pour un seul et même individu. Si les premières années de nos vies, à moi et à mon frère, s'étaient passées à une vitesse hallucinante, elles furent, cependant, comblées de joie et d'instants de complicité que je chérirais à tout jamais, malgré les trois années qui avaient décidé de nous distancer. J'étais son modèle, d'après mes parents. C'était à moi de montrer l'exemple ... Et, évidemment, j'étais un piètre exemple. Ce n'était pas drôle, sinon.

Assagi au fil des années, j'avais éventuellement appris à devenir un semblant d'exemple sur lequel Andréa pouvait se calquer s'il en exprimait le besoin, et ce, après une conversation révélatrice avec notre père. Il m'avait parlé du fils Blaise ainsi que de son overdose. Des bons exemples de conduite et des mauvaises exemples de conduite ... Du paradis et de l'enfer. Il m'avait demandé si je voulais qu'Andréa meure, lui aussi, d'une overdose ; si je voulais mourir, moi-même, dans de telles circonstances. Ce jour là, j'ai compris. Absolument tout compris. Et si nous continuions nos frasques, pour le plus grand plaisir des demoiselles, j'avais décidé de tenter, tout de même, de m'imposer une certaine discipline ... Et à travers ceci, de lui en imposer une, à lui aussi. Je me lavais les mains avant de goûter ; je faisais mes devoirs en rentrant de l'école, et pas avant. L'on pouvait jouer, mais pas trop non plus, et si le soir, nous discutions via nos lits superposés, il venait toujours un moment où je feignais la torpeur afin de lui offrir une parcelle additionnelle de sommeil sur l'addition de sa nuit. Les années passèrent ... Avec douceur, mais à allure hallucinante. Rien que d'y penser, j'en perds presque le souffle, pour vous dire. Vint alors un point où notre fine et fragile mère s'était retrouvée enceinte. "Un heureux évènement"; c'était ainsi que tout le village voyait sa grossesse. Moi, je n'avais que dix ans. Jaloux jusqu'au plus profond de mes entrailles, je refusais à ce que le moindre intrus ne vienne briser l'harmonie quotidienne dans laquelle je vivais. Je ne pouvais même pas concevoir qu'il faudrait que je partage quoi que ce soit avec une tierce personne qui, à mes yeux, ne méritait pas de partager les rares choses qu'Andréa et moi possédions déjà. Je ne voulais pas avoir à me soucier de deux cadets à la fois.

Malheureusement, cela n'arriva jamais. L'heureux événement se transforma rapidement en puissante tragédie Shakesperienne, complète, en cinq actes, avec des pleurs, des cris ... Des sanglots. Notamment ceux d'Andréa. Dire que la culpabilité me rongeait serait un euphémisme. Générée au plus profond de mes entrailles, elle se répandit lentement dans la superficie intégrale de mon corps, cherchant la moindre ouverture afin de s'échapper le plus rapidement possible. Éventuellement, celle-ci m'engloutit entièrement, jusqu'au point où je n'étais plus qu'un de ses prisonniers. Plongé au fond de mes pensées, hanté par les souvenirs de mon crime, je me rappelle vivement ne pas avoir voulu que cet enfant vienne au monde. Et mon souhait de gamin égoïste réalisé, je m'étais rendu compte qu'il m'avait coûté plus cher que si elle était simplement née. Je n'ai jamais, jusqu'à ce jour, pu dire à Andréa que j'avais en quelque sorte souhaité le décès prématuré de feu notre soeur. Je crains qu'il serait incapable de m'en pardonner, malgré nos maturités respectives développées avec le temps.

Autant dire que cette fausse joie douloureuse eut de nombreuses conséquences sur la douce vie familiale Belcourt. Et si Cyril et Andréa continuaient, aux yeux de tous, à vivres, insouciants ; si Daphné et Emmanuel semblaient toujours filer le parfait amour et continuaient à exercer leurs métiers avec la précision la plus exquise, la triste réalité était que notre famille s'était trouvée brisée à cet instant là précis. Recroquevillé sur moi-même, je m'étais légèrement senti effacé du reste du monde. Et si j'avais été contraint de faire comme si de rien n'était, en présence de mon frère, le poids de mes sombres pensées d'antan s'alourdissait de jour en jour. Mon père était tombé dans un cercle vicieux de deuil et d'alcool, deux choses qui n'allaient décidément pas bien ensemble. Les deux seuls astres encore présents dans cette famille d'étoiles déchues étaient ma mère et mon frère. Visiblement incorruptibles, face au décès d'Estelle, ils étaient ceux qui semblaient soutenir le poids de la famille entière sur leurs épaules. Ironique, étant donné que c'était papa et moi qui étions censés être les hommes de la famille, ceux qui protégeraient les autres de tout le reste. Et finalement, les seuls qui restaient étaient censés se protéger de nous, tant nous avions perdus nos contenances. Ironique, également, que celle qui avait été nommée après les astres s'était trouvée expirer la première. À peine avait-elle eu le temps de briller, dans ces cabinets médicaux, que déjà, elle avait disparue. Sans même effectuer son premier souffle. À sa place s'était déchaînée un froid glacial, un trou noir, aspirant dedans, lentement, tout ce que j'avais pu connaître auparavant, et, plus important encore, tout ce à quoi je tenais.

Vint un jour où l'inévitable se produisit ; le point de non-retour, comme l'on dirait. Le moment à partir duquel il était impossible de faire volte-face et de revenir un arrière. Une main. Une joue. Une dispute. Deux amants, unis par les lois consacrées du mariage, à la vie, à la mort, au travers des maladies et des pauvretés ... Un couple, brisé par la perte du troisième fruit de leur union. Ce n'était pas un jour normal. Le printemps venait d'entrer par toutes les fenêtres de la maison ; l'on pouvait le sentir, dans l'air. Et pourtant, les oiseaux ne chantaient pas. C'était l'après midi, l'heure où les voisins se plaisaient à arroser les tulipes de leurs jardins ... Et si le battement d'ailes de la moindre mouche avait la fâcheuse manie de se répandre dans l'intégralité de notre chambre, à Andréa et moi, cela n'avait pas suffi pour étouffer les cris provenant du salon. Les tons se haussèrent progressivement jusqu'à ce qu'un bruit sourd se fit entendre. Ni une, ni deux, je me précipitai dehors, inquiet vis à vis de tout ce raffut. Ma mère était à terre, mon père, la main en l'air. M'enfuyant rapidement, j'avais immédiatement refermé la porte de notre chambre à clef, sous le choc de ce que je supposais venait de se passer.

Le divorce fut prononcé le 15 avril 2001 ; quelques mois s'écoulèrent durant lesquels Andréa et moi fûmes confrontés au difficile choix de décider de notre avenir. Le juge avait accepté que chaque enfant parte vivre avec l'un des parents, plutôt que d'opter pour une garde alternée ... Il fallait dire que c'était ce que nos parents avaient souhaité, allez savoir pourquoi. Ainsi, je dus décider de mon avenir. Papa allait à Paris, maman restait à Laprade. Allais-je dire adieu à tout ce que j'avais jusqu'alors connu, ou me complairais-je à vivre dans le confort de la vie que j'avais toujours vécue jusqu'ici ? Si mon choix se porta rapidement sur ma mère car je ne pouvais plus regarder papa dans les yeux depuis qu'il avait osé lever la main sur maman, ce ne fut pas chose aussi aisée pour Andréa, alors âgé de neuf ans. Il fallait dire, en sa défense, qu'il n'était qu'un gamin influençable de neuf ans, à l'époque, et qu'entre choisir entre une mère célibataire et pauvre et un père sur la route de la richesse capable de lui offrir un appareil photo professionnel malgré son jeune âge, définir la ligne entre la meilleure décision pour lui et la pire ne fut pas facile. Et encore une fois, mon égoïsme était ressorti. Car plutôt que d'aller vivre avec mon père, que je considérais alors comme étant monstrueux et que je reniais avec virulence, j'avais accepté de lui offrir en sacrifice mon frère cadet dans le but de me préserver.

Le dernier jour de cohabitation avec mon frère se trouvait être mon douzième anniversaire. Nos parents ayant jugé le fait de nous séparer avant cette date cruelle, le déménagement avait été repoussé jusqu'au lendemain, le 03 août. Les bougies soufflées, le gâteau dégusté, les paquets ouverts et le dîner dégusté, nous fûmes autorisés, pour la dernière fois, à nous échapper dans la nature, tels les voleurs que les légendes rurales avaient pris le loisir de dépeindre à notre sujet. Il y avait non loin de là une prairie dans laquelle nous allions souvent, tous deux. Une prairie d'où l'on pouvait toujours voir au moins une étoile, perchée haut dans le ciel. Toujours la même ; notre étoile. Tous les soirs depuis, j'avais pris l'habitude de m'arrêter dans les parages afin de pouvoir me remémorer ce dernier été passé avec mon frère. Nous avions discuté, tels les meilleurs amis que nous étions, pour la dernière fois. Il m'avait souri, et moi de même. Puis, bercés par le souffle enchanté de Morphée, nos paupières s'étaient alourdies et nous dormions alors à la belle étoile. Le lendemain n'arriva que trop tôt, et je dus dire au revoir à mon frère, sur le quai de la gare. Ce fut sans doute à ce moment précis que notre relation changea à tout jamais, du moins, c'est comme ça que je le perçois. Je sais qu'il a gardé des albums photos de nos aventures, en guise de souvenir. J'aimerais bien les consulter, d'ailleurs, histoire de pouvoir revivre, ne serait-ce qu'un instant, ces instants de bonheur partagé ... Mais je n'irais pas toucher à ses affaires sans son consenti, et il ne m'a pas encore proposé de feuilleter ces précieux ouvrages, à mon plus grand dam.

Les années passèrent, et je ne revis que brièvement mon frère, entre deux vacances scolaires ; nos étés n'étaient, dorénavant, plus partagés, et j'avais le loisir de passer deux mois, seul, dans une mégalopole qui m'était entièrement inconnue, sous le toit d'un homme que je me retrouvais incapable d'aimer. Peu de mauvais souvenirs me restent, ainsi, de mes étés passés chez Papa à Paris. Il avait continué à boire, et je m'étais rapidement rendu compte que le meilleur moyen d'en tirer bon compte était de l'ignorer et de rester enfermé dans ma chambre. J'obtins mon brevet des collèges avec félicitations du Jury, et je fus enfin prêt à aller étudier au lycée de Montmoreau. Deux années et demi s'écoulèrent ; années passées à étudier comme un chien et à me retrouver effacé du reste de la société. Mes amis n'en étaient pas réellement ; mes ennemis, eux, se trouvaient être, malheureusement, fort redoutables. Si je n'étais invité à aucune fête, moi, cul-terreux paumé du premier village désert, je ne désespérais pas, pour autant, de trouver, éventuellement, le bonheur. Le départ de mon père m'avait offert un présent bien plus précieux que tout autre bien matériel qu'il aurait pu m'offrir, aurais-je choisi d'aller vivre à ses côtés : davantage de liberté. Ma mère n'avait plus à se soucier des besoins de toute une famille, et n'était plus effrayée des "frasques" que ses "terribles fils" allaient bientôt commettre. Il ne lui en restait plus qu'un sur les bras, après tout, et celui-ci s'était considérablement assagi avec les années.

Mais les rumeurs ne se turent pas pour autant. Et pour chaque villageois souriant que je rencontrais, j'entendais, en contrepartie, une glaciale rumeur infondée et injustifiée à mon propos. Lorsque les gens passaient leurs journées à ne rien faire, il était difficile de trouver autre occupation que celle de nuire aux autres, après tout. Et quelle cible était meilleure que le fils aîné d'une mère célibataire à la corpulence robuste et à l'apparence du parfait gentilhomme ? Question rhétorique, bien sûr, dans la mesure où il ne pouvait y avoir meilleur cible. Un jour, j'avais égorgé le poulet de monsieur Poirier. Le lendemain, c'était moi, le voyou qui s'était amusé à dessiner des phallus sur les murs de l'église. Un téléphone arabe s'était propagé, de bouche à oreille, issu des plus médisants des jeunes, et ensuite diffusé par le biais de leurs aïeuls. Cela en était rendu au point où, l'année de mes dix-sept ans, alors que je n'étais qu'un simple étudiant de terminale, j'étais l'objet d'un véritable tissus de rumeurs indémêlables et toutes plus absurdes les unes que les autres. Après tout, seule l'une d'entre elles était véridique. Malheureusement, ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

Jean "Jeannot" et Vivianne Garnier étaient les boulangers du village, et ce, depuis bien avant ma naissance. Je ne saurais pas compter le nombre de croissants, éclairs au chocolat et mille feuilles que j'avais acheté là bas, qu'ils aient été pour moi, Andréa ou la famille Belcourt au grand complet. Sans oublier les inoubliables carambars et malabars, symboles mêmes de mon enfance depuis trop longtemps oubliée. Si j'avais croisé leur petite fille, Elora, plusieurs fois par le passé, elle avait plus souvent été proche d'Andréa que de moi. Je ne me rappelais même plus de son visage, ce fameux novembre où tout avait dérapé, bien trop rapidement, bien trop loin. Il faisait froid, en même temps ... Même si je sais que cette excuse n'est pas très portante. Elle était venue passer deux semaines chez ses grand-parents, comme tous les ans. Néanmoins, ce fut la première année où elle s'était intéressée à moi ; vraiment intéressée à moi, et non juste pour avoir des nouvelles d'Andréa. À l'époque, je me rappelle avoir été bouleversé. Personne ne se rappelait jamais de moi. Au lycée, on me l'avait fait comprendre assez souvent : ma vie n'avait pas d'importance ; mon existence même en était rendue au stade de l'insignifiance. Mais Elora voyait en moi quelque chose qui, à mes yeux, n'avait jamais existé. Elora parvenait à me donner envie de donner le meilleur de moi-même, sentiment que je n'avais pas ressenti pendant des lustres interminables.

Elle était belle, avec ses boucles blondes, et ses lunettes lui donnait un charme intellectuel qui la rendait tout simplement irrésistible. Et tel les matelots d'Ulysse sur son navire du retour, je fus interpellé par le chant des sirènes et j'en ai perdu tout sens du devoir et de l'honneur. Nous nous étions promenés, près de la mairie, par un après-midi plutôt clément niveau climat, malgré les regards désapprobateurs de madame Fournier et de monsieur Lefèbvre. Éventuellement, nos mains se rencontrèrent, et je m'étais permis de faire durer ce contact que je n'avais alors jamais connu avec une personne du sexe opposé. J'aurais pu utiliser l'excuse du printemps comme complice à mon péché, malheureusement, nous étions en automne et j'étais donc seul fautif de mes pulsions. Il faut dire que les mecs au lycée n'avaient de cesse de me mettre la pression, et qu'à la longue, cela devenait lassant. "Alors, Cyrilou ? T'es encore puceau ? T'es pédé ou quoi, mec ? Ouais, ouais, fais pas genre." Entre autres. Ma mère était partie à Poitiers en stage pédagogique ; notre maison, déserte sans elle, m'appelait avec insistance.

Ni une, ni deux, nous avions à peine franchi le seuil de la porte, que déjà, je m'étais rué sur elle. Mes hormones hurlaient, à ce stade. Elles hurlaient pour elle. Pour son contact, pour son odeur ... Pour la chaleur de son corps. Je m'efforçai tout de même de verrouiller la porte derrière nous afin de ne pas laisser le hasard interrompre ma passion ravageuse, l'emmenant alors dans "ma" chambre, qui n'avait pas beaucoup changé depuis le départ d'Andréa. Il n'y avait toujours que deux lits simples superposés ... Et malheureusement, nous allions devoir nous contenter de ce strict minimum. Si plus jeune, je m'étais battu avec mon cadet pour le lit du haut (sans grand succès), son départ n'avait pas suffi pour me faire changer mes bonnes vieilles habitudes. Heureusement, aujourd'hui, la couchette du bas était celle qui m'arrangeait le plus. Par chance, j'avais encore des préservatifs qui traînaient de la fois où je m'étais entraîné, dans l'éventualité, justement, qu'un tel jour se présente à moi. Si je n'avais pas d'expérience en la matière, hormis ce que notre faible connexion internet par câble avait pu m'apprendre, une fois par semaine, lorsque ma mère partait faire les courses, je me rattrapais dans le domaine passionné, ayant, effectivement, donné tout ce que j'avais à cette pauvre jeune fille qui pourtant, ne semblait demander que cela. La tâche s’avéra laborieuse, mon corps en sueur une fois l'ordalie surmontée en étant une preuve concrète. Néanmoins, ce fut le premier plus grand instant d'euphorie que j'avais vécu de ma vie entière, et je m'étais dit qu'une fois sorti de ce coin perdu au beau milieu de nulle part, il allait falloir que je me trouve une petite amie. Ce que les types du lycée disaient était donc vrai : c'était tellement mieux, lorsqu'on le faisait avec quelqu'un.

C'est alors que ma mère rentra, plus tôt que prévu ... Ou alors, je n'avais pas vu le temps passer. En tous les cas, elle avait été plus qu'horrifiée du comportement "déplorable" de son "pourtant si illustre fils". Comprenez la : avoir une relation sexuelle avant le mariage était impensable en son monde. Imaginez donc son dégoût lorsqu'il s'était, en plus, agi, d'un "abus de pouvoir sur une gamine incapable de faire ses propres choix". Comme si Elora était innocente ... J'avais tout de même été forcé d'écrire une lettre d'excuse aux Garnier, et, par un moyen qui m'échappe encore à l'heure actuelle, le village fut rapidement mis au courant du "scandale Belcourt". Autant dire que c'était beaucoup à écoper pour un type banal comme moi. J'obtins malgré tout mon bac, suite à quoi je n'hésitai pas deux secondes avant de m'éclipser loin de Laprade et de son atmosphère pourrie. Dire que ma mère était heureuse de s'être alors débarrassée de moi serait être ton bon avec la vérité ; en réalité, elle m'avait pratiquement mis à la porte. Je n'avais que cent euros en poche et un ticket de train pour Paris, mais assez d'ambition pour équilibrer ce manque flagrant de fonds.

J'effectuai, ainsi, une première année d'études supérieures, logé dans un 4 pièces de 80 mètres carré grâce à un prêt étudiant effectué auprès de la BNP Paribas. Convenablement située dans le seizième arrondissement, le lycée qui me permettrait de devenir gérant d'hôtel. Un brevet de technicien supérieur. Un BTS. Mon père ne m'avait pas proposé d'aide sur le plan financier, et cela me comblait de joie, étant donné que j'aurais préféré mettre ma main au feu que d'accepter la moindre assistance de sa part. J'ai dû partager le même oxygène que lui pendant quelques courtes semaines, le temps de prendre mes repères dans la ville ... Mais une fois mon contrat de location signé, j'en ai profité pour me tirer afin de ne plus jamais revenir. Si Paris m'avait offert une opportunité de revoir Andréa, nous ne retrouvâmes jamais cette proximité qui nous définissait tant, plus jeunes. Je l'aimais ... Je l'aime. Avant tout, c'est mon petit frère cadet protégé ; celui pour qui je ferais n'importe quoi, et plus encore. Mais je ne pouvais pas rester trop près de lui. Plus le temps passait à ses côtés, plus je me rendais compte à quel point notre père n'avait pu avoir qu'une mauvaise influence sur lui. Et si j'avais quitté, tant d'années auparavant, un véritable phare d'espoir, sa lanterne s'était éteinte afin de laisser place à une obscurité alarmante. Il avait mûri, lui aussi, et cela lui avait coûté son innocence.

Si la ville parisienne était, et reste toujours un peu, une véritable énigme à mes yeux de par le fait que je n'ai jamais rien connu d'autres que Laprade, Montmoreau, Poitiers, et, vaguement, Nice, elle n'en demeurait pas moins intéressante à mes yeux. Les cours que je suivaient étaient certes toujours ennuyeux sur les bords ; néanmoins, je parvenais, à présent, à me concentrer lorsqu'ils se déroulaient, plutôt que d'effectuer de vulgaires gribouillages sur mes cahiers. Les professeurs étaient différents, et, visiblement, davantage qualifié. Une hausse de niveau flagrante avait eu lieu dans mon éducation, et il était maintenant en mon devoir de miroiter ce changement dans mes résultats de l'ordre académique. Malgré le sérieux avec lequel je prenais mes études, je me plaisais, de temps à autre, à rejoindre les rassemblements estudiantins lors des fêtes et autres soirées arrosées organisées par le reste de mes pairs. Mais malgré les plaisirs nouveaux des rassemblements et des fêtes, mon incapacité à ingurgiter plus d'alcool qu'il n'était raisonnable d'en prendre me donnait toujours l'impression d'être, en quelque sorte, de trop. Une espèce de paria à ces cocktails d'euphorie.

Septembre 2008. J'avais dix-neuf ans, et c'était la première fois que mon regard avait eu le loisir de croiser celui de Rose of Sharon. En y repensant, je me dis que la seule raison pour laquelle je n'avais jamais croisé son regard avant cet incident, c'était parce qu'elle avait toujours été entourée d'une horde d'adulateurs. C'était ça, Rose. Une fille pleine de ressource, pleine de bonheur ... Pleine de joie de vivre. Une fille qui radiait du bien-être et dont la simple proximité permettait à faire oublier aux autres le plus grand de leurs malaises. Il s'agissait d'une soirée improvisée dans le grand appartement luxueux de Jérémy, fils d'un prestigieux gynécologue et de sa femme, sexologue. Et si je n'ai pas pu adresser le moindre mot à Rose lors de cette première "rencontre", le souvenir de son visage hantait mes pensées nuit et jour. Un jeu de chat et de la souris avait alors début entre elle et moi ; une séduction innocente rendue réelle à partir du moment où j'avais enlacé mes bras autour de sa taille afin de déposer un baiser sur ses lèvres exquisement fermées. Il me fallut davantage de temps pour réussir à aller plus loin avec Rose, d'abord sur le plan sexuel, et, non loin après, sur le point relationnel. Car si chaque instant avec elle était un savoureux moment de bonheur baigné dans de la perfection, concrétiser notre histoire n'avait rien de court d'un exploit. Et pourtant ... Six mois plus tard, nous étions ensemble, et j'étais, sans doute, l'homme le plus satisfait du monde à ce moment là.

Je me rappelle, en particulier, du plus beau jour de ma vie. J'avais obtenu mon diplôme depuis plusieurs mois, à présent ; l'automne était revenu, et avec s'étaient éteintes les promesses de l'été. D'un bel avenir, d'une vie prospère ... Contrairement à ces gosses de riches qui s'étaient retrouvés à toujours tout recevoir sur un plateau d'argent, je n'avais que dix-neuf ans lorsque j'ai connu le chômage pour la première fois de ma vie. Assez impressionnant, comme âge, pour être bénéficiaire d'une allocation ... N'est-ce pas ? Il faut dire que peu de parisiens étaient capables de respecter le "p'tit bouseux plein d'espoir qui vient de sa cambrousse paumée avec son accent sudiste". Si je n'étais pas encore avec Rose, à l'époque, cela ne nous empêchait pas, pour autant, de nous embrasser, avec une régularité ponctuelle. Étant tous deux fans des anciens films des années 1950, il n'était pas rare qu'elle vienne passer ses vendredis à mes côtés. Et je dois avouer que parfois, lorsque mon esprit était particulièrement troublé, que mes hormones étaient particulièrement déchaînées et que je ressentais un fort manque physique de chaleur corporelle et de passion charnelle, je tentais de profiter de la situation pour glisser mes mains dans des endroits où elles avaient eu, jusqu'alors, interdiction de passage. Malheureusement pour moi - ou, plutôt, heureusement - Rose n'était pas une fille facile. Cela la rendait, à l'époque, davantage désirable, étant donné qu'elle m'avait, ainsi, prouvé sa valeur en tant que femme indépendante. Cela me rassure également aujourd'hui lorsque je me dis que n'importe quel homme ne serait pas capable de faire de moi un "cocu", comme l'on dirait.

Si ma première année universitaire m'avait permis d'expérimenter davantage avec la gente féminine peu de temps après mon aventure avec Elora, le jour de mon premier baiser avec Rose fut également celui où je fis un serment d'abstinence à moi-même, le temps de voir où cette romance fleurissante me conduirait. À la quête d'un emploi, donc, ma priorité était, à l'époque, de rembourser chaque centime de mes emprunts. De toutes manières, la prison m'attendait si j'étais incapable de respecter mes engagements. J'avais fait part à Rose de mes inquiétudes face à ma quête pour un emploi, et elle avait pris l'habitude d'hausser les épaules, me disant que quelqu'un verrait bien un jour que je n'étais pas que fait de défauts. Je savais qu'à sa manière, c'était un compliment, Cela n'empêche que cette phrase m'a profondément marqué. Si mes recherches s'étaient annoncées peu fructueuses pendant longtemps, je pense que Rose avait également commencé à devenir exponentiellement irritée face à mon impatience vis à vis de l'abstinence à laquelle elle me livrait. Voyez-vous, j'avais soif d'elle et de son corps, et j'avais la cruelle impression qu'elle le savait et savourait le plaisir de m'en priver par simple envie de me charrier. Un soir fut de trop ; elle était partie en claquant la porte derrière elle, laissant en son sillage un Cyril confus et désolé. Les jours passèrent, se transformant lentement en une semaine, puis deux. Éventuellement, elle accepta que je l'emmène déjeuner, à l'extérieur, et en public cette fois-ci, après nombreuses promesses de sagesse et plaidoyers de ma part. Mais à peine l'entrée terminée, j'avais déjà besoin de lui effectuer mon annonce. Je lui appris alors que j'avais trouvé un emploi dans l'hôtel, non loin de là où j'habitais. La paye n'était pas extraordinaire et la patronne ne me semblait pas particulièrement commode, mais c'était largement mieux que rien, et Rose semblait clairement être de mon avis.

Enchantée, elle m'avait dit qu'il faudrait que l'on fête cela, le plus rapidement possible. Je pense que ni l'un, ni l'autre, n'aurait pu penser que cela se serait terminé au pieux. Elle, car elle s'était livrée à tant d'abstinence et de restreinte qu'il m'était presque devenu impensable de lui faire l'amour. Moi, car je n'espérais plus de voir son corps nu et de le sentir contre le mien. Mais l'alcool avait la fâcheuse tendance de délier les langues et de dénouer les vêtements. Et si nous n'en avions pas consommé assez pour nous évanouir, ivre-morts, nos états d'ébriété étaient tels que la chaleur de l'été indien nous était rapidement monté à la tête et qu'une simple branlette avait pu rapidement se transformer en routine de gymnastique acrobatique conduite par la force et la vigueur de deux vaisseaux dénudés. Avec Elora, Rose devint ainsi la deuxième femme la plus mémorable de ma vie (après ma mère, bien sûr). Et si ce que nous avions fait en ce jour de Novembre n'avait rien eu de gracieux ni de particulièrement élégant, elle avait obtenu de ma part un respect dont elle ne pourrait jamais se déteindre. Elle m'avait certes fait attendre longtemps mais, bordel, ça valait tellement le coup !

Mars 2010. Cela se voyait-il, que j'étais nerveux ? Sans doute, étant donné que le père de Rose m'avait scruté avec un regard à la fois imposant et méfiant ; il avait su déceler en moi une pointe de peur, et était, à présent, parvenu à m'imposer une sorte de reconnaissance de son autorité et de supériorité. Et après, on me demande encore pourquoi est-ce que je ne supporte pas de rencontrer les parents d'une de mes petites amies. Bon, d'accord. Rose était la première qui avait senti le besoin de me présenter à ses parents, et, à ce que j'en avais compris, d'ailleurs, c'était la première fois qu'elle avait éprouvé cette nécessité. Et pour cause ! Si nous étions "officiellement ensemble" depuis le mois d'Octobre, nous avions finalement décidé de sauter un pas en avant et de tenter de passer à l'échelon supérieur. Contrairement à mon aventure avec Elora, cette progression d'événements me semblait naturelle et fluide ; nous ne brûlions aucune étape et nous contentions de vivre, heureux, à nos rythmes respectifs. La cohabitation était le prochain cap à franchir. La route était-elle parsemée d'obstacles ? Absolument. Elle n'était, après tout, que mineure, et ce, pendant encore un mois. Et si attendre sa majorité aurait facilité les choses, la patience ne figurait ni dans sa liste de vertus, ni dans la mienne ... Et étant donné qu'elle cohabitait encore, à l'époque, avec ses géniteurs, il avait fallu qu'elle me convainque de les rencontrer. "Afin de pouvoir leur montrer que tu n'es pas un dangereux psychopathe zoophile", avait-elle plaisanté.

Je m'étais alors retrouvé immergé dans un monde dont je ne connaissais pas l'origine et qui m'était et me serait toujours inconnu : le monde du luxe, de la richesse et du prestige. Lorsque l'on vient de la campagne et que l'on n'a jamais pu faire autrement que de vivre modestement, et ce, avec humilité, autant dire qu'il n'était pas chose aisée de s'habituer au train de vie "cinq étoiles" de la fille qu'on aimait. Jeté sur le plateau de jeu infernal de la famille de Rose, je tentais de survivre dans des eaux infestées de requins, menacé de me faire aspirer, à tout moment, dans la complexité de son univers sans jamais pouvoir en trouver une issue. Absorbé par un trou noir, les restes d'une étoile défunte. Bienvenue dans mon monde. Voici ma vie. Si le premier dîner passé avec le monsieur et la madame Hopkins avait bien débuté, je me rappelle avoir été affolé lorsque Rose avait choisi d'annoncer, pendant la dégustation du plat de résistance, qu'elle comptait emménager chez moi aussi promptement que possible. Ayant légèrement secoué ma tête de la gauche vers la droite, je lui avais alors lancé un regard réprobateur. C'est alors que sa mère avala de travers l'arrête de la sole qu'elle avait dévoré pendant trois bonnes minutes, manquant de s'étouffer et d'expirer sur place si son père n'avait pas réagi au quart de tour. Un véritable fiasco, quoi.

S'ensuivit alors une série de sérieux interrogatoires et "tests" de comptabilité avec Rose. Chaque jour qui passait était devenu une nouvelle épreuve, à moi, en tant qu'homme, ainsi qu'à nous, en tant que couple. Il avait fallu que j'apprenne la vie de Rose par coeur afin de pouvoir la réciter du haut de mes poumons, clamant haut et fort que je ne m'intéressais certainement pas à elle pour sa situation financière, mais pour son individu. Et si, une fois l'incident du poisson étoffé, sa mère était légèrement plus réceptive à ma présence, bien que toujours trop protectrice de son fille, ce n'était rien comparé à son père qui voyait en chaque visite de ma part une opportunité de me baisser plus bas que terre par ses railleries légèrement avilissantes. Si son coeur n'était que rempli de bonnes intentions pour l'intérêt de sa petite fille chérie, son sens de l'humour tordu l'avait poussé, par je ne sais quel démon, à m'emmener dans un club de strip tease, un soir, afin de discuter de cette cohabitation. Je savais qu'il cherchait à me tester. Cela se sentait à vingt kilomètres à la ronde. Mais ses procédés me déplaisaient au plus haut point. S'il m'était déjà arrivé, par le passé, de fréquenter de tels endroits, ce n'était pas devenu ni coutume, ni habitude, et m'y présenter ce soir là, avec lui, avait été une expérience ... Fort mémorable. Éventuellement, nous eûmes leur aval ; un jour avant le dix-huitième anniversaire de Rose, par "pure coïncidence". Je me demande, parfois, s'ils ont compris que leur petite fille adorée avait fini par grandir, avec le temps, où s'ils ne cesseront jamais de penser à elle comme à une poupée de porcelaine, sage, silencieuse, muette et fragile au plus haut point. Car Rose était tout sauf fragile, à mes yeux. C'était l'énergie de la vie incarnée, et ce, en un seul et unique "vaisseau".

Le temps passa et mon emploi se trouva être un moyen acceptable de vivre, pour le moment. Mais j'avais toujours mes dettes à rembourser, auprès de la banque, et un loyer à payer ; loyer que mon salaire de 2100 € par mois ne parvenait pas à couvrir, de peu. Mais mon emploi du temps chargé me permettait, toutefois, d'exercer en parallèle quelques petits boulots par ci par là afin de me permettre d'arrondir mes fins de mois. Je cherchais par tous les moyens de conserver mon toit sur la tête, et, indirectement, sur celle de Rose. Éventuellement, je parvins à me forger une situation relativement stable, bien que je dormais peu, la nuit, et, exténué, il m'arrivait parfois de me réveiller à peine avant le crépuscule lors de mes jours de congés. Tentant de mettre autant d'argent de côté que possible afin de blanchir mes relevés de compte à long-terme et commencer à m'assurer une certaine sécurité et stabilité financière pour l'avenir, ces années de ma vie furent épuisantes. Mais pas regrettables. Néanmoins, l'établissement dans lequel j'étais chargé de gestion était loin d'être idéal, croyez-moi, entre le patron irrespectueux auquel je m'efforçais de sourire, quotidiennement, et sa vautour de femme prête à me dévorer si je clignais des yeux. Elle m'aidait, parfois, à faire les livres de compte, et, au départ, j'avais cru que porter de grands décolletés faisait partie d'une de ses étranges coutumes. Ce n'est que lorsque j'étais venu par hasard, lors d'un des jours où j'étais censé être de repos, que j'avais compris son double jeu ; là, elle ne se faisait pas toute belle et souriante. Là, elle n'essayait pas de croquer au sang le premier jeune homme qui croisait son chemin.

Si au départ notre relation n'avait de plus qu'un échange professionnel, je remarquai, cependant, avec une rapidité alarmante, qu'elle cherchait, par tous les moyens, de briser ces barrières et d'aller au delà de cela. Entre les surnoms affectueux dont je ne voulais pas et les caresses déplacées qu'elles se permettait de me faire, je ne me sentais rapidement pas en sécurité, lorsque j'allais au travail. Le monde de la patronne était encore plus sombre et dangereux que celui des riches, et je n'oublierais jamais cette importante leçon de vie. Un jour, alors qu'elle croyait son mari parti en voyage, elle était venue me voir, derrière le comptoir, aux heures de l'après-midi dans lesquelles personne ne passait jamais dans les parages, afin de commencer à me faire des avances plus que flagrantes. Elle en alla même à commencer à me caresser ma masculinité, et si, lorsque Rose tentait de me mettre dans une humeur hors norme, j'appréciais ses efforts avec grande admiration, ce n'était pas du tout la même chose avec cette détestable femme. J'avais reculé contre le mur, cherchant à m'écarter au maximum de sa proximité malsaine. Et pourtant, elle continua d'avancer, encore et toujours, vers moi, bien décidée à réclamée une part de mon corps comme étant sienne. Je n'oublierais jamais le goût amer du tabac qu'elle consommait quotidiennement qui était venu ternir ma langue lorsqu'elle avait forcé mes lèvres à embrasser les siennes. Et si j'avais alors pensé que la situation ne pouvait pas s'empirer, son mari était revenu, pour bien compliqué le lot de choses.

Elle plaida, évidemment, non coupable, me mettant toute la faute sur le dos alors que j'aurais préféré me couper deux mais et un phallus plutôt que de la laisser me toucher. J'en sortis ainsi chômeur avec un oeil au beurre noir, démoralisé et apeuré par la tournure finale des choses. Si j'en avais ressenti l'envie, après tout, j'aurais pu porter plainte pour licenciement injustifié ainsi qu'harcèlement sexuel sur le lieu du travail .... Mais je n'étais pas vindicatif, et je préférais me morfondre dans mon coin que de revoir ces deux véritables déchets humains. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'appris, quelques mois plus tard, que mon ancien patron avait été incarcéré, quelques mois plus tard, après avoir avoué être le coupable du meurtre de sa femme ! Mais revenons en à nos oignons. Si je n'avais pu cacher à Rose le fait que j'étais, à présent, hors d'un emploi, elle ne saurait jamais que la véritable raison de mon licenciement était uniquement liée à la trop forte libido d'une mégère en manque. Nous étions, alors, en mars 2012, et si son salaire de Miss Météo suffisait à couvrir le loyer à lui seul, j'avais eu chance de bénéficier d'une allocation chômage au montant de 1350 euros par mois. Néanmoins, la recherche d'un emploi se montra toujours aussi peu fructueuse qu'auparavant, les refus ou tout simplement le manque d'ouvertures flagrant me renvoyant en plein visage un échec des plus flagrants.

Septembre 2012 arriva finalement, avec l'annonce d'un nouvel emploi pour Rose. Elle était censée devenir chroniqueuse de mode pour Canal+. Les mois défilèrent, lentement, tandis que l'impossibilité de me trouver un emploi me donnait une forte impression d'être à la fois inutile et impuissant. J'en étais même démotivé au point de vouloir reprendre des études, dans un autre domaine, cette fois-ci ... Et si je n'avais pas été avec Rose, je serais probablement reparti à Laprade, chercher un emploi artisanal là bas. Néanmoins, une opportunité se présenta alors grâce à moi, et de la source la plus inattendue qui soit. Un poste d'assistant s'était libéré pour l'équipe de Rose, et elle m'avait encouragé de postuler. "Vas y, Cyril. Tu seras plus utile à Canal+ qu'affalé sur le canapé à regarder la télévision ou ruisselant dans les métros de Paris à tenter d'arriver à l'heure à un énième entretien". Je décrochais éventuellement le poste, en décembre 2012, et cela fait maintenant environ trois-quatre mois que je me dois de faire des commissions pour tout un groupe de personnes qui ont bien mieux à faire de leur vie que d'aller se chercher le café ou de répondre au téléphone. Alors ? Vous n'êtes toujours pas convaincus ? Vous pensez toujours que je suis destiné pour un bel avenir et une vie prospère ? Moi non, donc au moins, ça fera l'un de nous deux. Je me contente de m'accrocher à tout ce qu'il me reste encore dans une ville éphémère ou tout change plus rapidement qu'en un souffle. Je me contente de tenter de survivre, plutôt que de vivre, dans un monde dont les lois ne sont jamais réellement respectées et qui se permet d'en ajouter certaines, injustes, sans préavis. Je me contente de me réveiller, chaque matin, dans un univers de possibilités limitées, incapable de prédire ce que le lendemain pourra m'apporter.

Voici mon histoire. Maintenant, vous savez tout.

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