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 DANTE + +la finesse en dents de scie

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Feu Ardent
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Feuille de Superheros/Supervillain - Mutant
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MessageSujet: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 9 Sep - 21:35

Dante Baldassarefeat. ferran calderon
vnglrs - dans la vingtaine
( Ton personnage est...? ) Scenario de @Sam Kavanagh
( Comment est-ce que tu as trouvé le forum ? ) bazz' la base
( Pourquoi avoir choisi de t'inscrire ? ) Votre réputation vous précède, trop des kings/queens  Cool  
( Quelles sont tes disponibilités ? ) Je viens quand je le peux mais mon temps libre est assez vaste ces jours-ci.
( Si tu devais définir ton style, quel genre de joueur es-tu ? ) Sur les bancs des remplaçants, ma constance fait ma force.  CUTE
( C'est quoi ton dinosaure préféré ? ) Robert De Niro, parce que cette bouille quoi
( Un dernier petit mot ? ) On ne dit pas "mot" mais "petit mot", voyons. (Je vous aime déjà.  I love you Surtout Maël)
Carte d'identité
Âge et date de naissance : 15 octobre, 33 ans et des rêves
non-concrétisés s'effaçant peu à peu au fil des années.
Lieu de naissance : New York, New York.
Origine et nationalité : Né d'une mère italienne appâtée par la promesse d'une vie meilleure et du glamour du American Way of Life, il n'a jamais connu son père, qui, d'après les légendes, aurait été un grand poisson dans l'océan infesté de requins qu'est le show-biz. De sa mère, il n'en a fait qu'une bouchée, et l'on pourrait aisément dire que la madame n'a jamais réellement su s'en remettre. Leur faiblesse est le fléau des Baldassare, et ce qui finit inévitablement par tous les perdre. Malgré tout, son droit du sang et du sol lui confèrent la double-nationalité: et ainsi, le conflit intérieur entre ses rêves et la réalité fut né.
Job ou occupation : Danser encore pour briller toujours, tomber encore pour se relever mieux, tel est le mantra d'un homme si battu par la vie que chaque nouveau coup le heurte avec la douceur d'un baiser. Issu d'une mère ravagée par des la folie des grandeurs, son succès modeste reste une victoire pour sa lignée maudite. L'on dit pourtant qu'il possède ce fameux je-ne-sais-quoi propre aux icônes les plus colossales du show business : il se cache dans l'étincelle au coin de ses yeux et le sourire mutin dissimulé au coin de ses lèvres. Vedette d'une troupe de théâtre, son domaine de prédilection en dit long sur son arrogance (et ses insécurités) : Dante, c'est l'homme qui s'ouvre au monde nuit après nuit, représentation après représentation, perpétuellement mis à nu dans la sincérité de son art, comme pour donner au monde le défi de trouver toutes les failles qui criblent son existence. Un choix risqué qui n'est pas sans mérites, son public n'y voit que du feu. S'il est d'avis que tout ce qui en vaut la peine se doit d'être mérité, il joue un jeu dangereux en mettant constamment en péril les insécurités cachées derrière la façade. Autrefois, il suivait le parcours laissé par sa mère en faisant du ménage pour la compagnie dans laquelle elle s'est retrouvée contrainte de travailler entre ses rares auditions pathétiques. Cela lui semble si lointain à présent, comme s'il s'agissait d'une autre vie et d'un autre lui ... Et si Dante n'est pas prêt à crouler sous l'or, la gloire et les paillettes, il peut au moins se satisfaire de la fierté de pouvoir enfin vivre de son art.
Orientation sexuelle : Une véritable fascination pour les femmes l'anime dès sa plus tendre enfance. Tout psychologue spéculerait qu'il s'agit en réalité là de son Œdipe qui n'aurait jamais réellement trouvé de résolution, et ils n'auraient pas forcément tort. Aussi loin qu'il puisse s'en souvenir, sa mère a toujours été le centre de son univers. Que ce soit lorsqu'elle s'occupait de lui ou lorsque lui s'est inévitablement retrouvé à porter son poids sur ses épaules tremblantes, il n'a jamais eu à s'imaginer une existence sans elle ... Jusqu'à son décès, duquel, profondément ébranlé, il ne s'est jamais réellement remis. La femme, c'est l'idéal. La représentation de la grace, de l'élégance, de l'innocence et de la douceur, de tout ce qui est bon, et juste, et digne d'amour. La femme est sur un piédestal auquel il se refuse l'accès. Pour lui, il n'y a que les hommes. Ce sont les seuls qu'il peut réellement se permettre d'aimer sans avoir peur de les abimer.
Mensurations :
HAUTEUR 1m85
TOUR DE TAILLE 48-38
POINTURE 44,5
Son de sa voix : Le chant de mille anges enrobé dans du vinaigre. Il y a toute la profondeur d'une cascade et la richesse du velours dans sa voix teintée par le charbon nocif d'une vie ravagée par l'échec. Fluide, douce, épaisse et visqueuse, elle graisse les oreilles comme de l'huile dans un moteur et délecte les tympans avec la tendresse d'un macaron à la fleur d'orange, ou d'une berceuse chantée par une maman.
Statut civil : Émotionnellement indisponible, son coeur a toujours appartenu à une seule et même personne. Lorsque ses yeux se sont posés sur Maël la première fois, son coeur s'est immédiatement braqué : il ne lui inspirait aucune confiance. Sauvage comme une louve, il a longuement résisté avant de se laisser apprivoiser. Maintenant, tel un husky perdu, il erre sans son maître, désespéré à l'idée de se prouver qu'il mérite l'amour tout en étant parfaitement conscient que lui-même serait incapable d'aimer en retour. Telle est la malédiction de l'homme au coeur enfermé dans une histoire de dépendance toxique.
Crédits : hoodwink. I love you

Caractère : Évasif, indéfinissable, opportuniste, docile, conciliant, rêveur idéaliste, cynique, brisé comme un disque rayé, femme fatale au destin tragique, têtu, discipliné, résigné, déterminé, romantique, loyal, fidèle et sincère, candide, territorial, patient et téméraire.



je suis un voisin
paisible
je possède un appartement plus ou moins rangé dans le homewrecker


Raconte ta vie
VERVE

La vague sur laquelle est misée une vie déchirée entre le devoir et l'ambition. Une promesse effectuée auparavant de ne jamais sombrer dans les bras de la pire des maitresses lui a toujours permis de garder pied ferme malgré sa proximité alarmante avec tous les pires déchets de la société. Malgré tout, sa génitrice reste l'épave qu'elle était. Élevé par ses propres principes et sa force de caractère, il ne pourra jamais prétendre à être l'homme parfait.

FANTASQUE

Une réalité que lui-même peine à déchiffrer, le voilà à se condamner à suivre le destin que lui a réservé sa mère. Est-ce de l'orgueil ? De l'arrogance ? Un désir tragique de sauver celle qui, pour lui, a tout sacrifié ? Des analyses approfondies pourraient être rédigées des années durant sans pour autant qu'une conclusion définitive n'en soit tirée. Tout ce qui importe, c'est que son heure de gloire, il la cherche dans la richesse de son talent et non de ses attributs. Faire frémir et vibrer des coeurs est sa façon de compenser pour l'indolence qu'il ressent au plus profond de lui même, dont la saveur fade ternit tous les frissons de son existence. Désabusé par son passé, il demeure, stoïque, engourdi jusqu'à la moelle face au futur.

EXISTENTIALISME

Qui être, qui devenir, quelle est son essence ? Des questions, posées à la pelle, à longueur de journée, à travers la nuit, pour chercher un sens à sa réalité sans pour autant en trouver. Affligé par un cerveau doté de réflexion, sa voix intérieure est son fléau, le bourreau de ses actions et le nid de toutes ses insécurités. Il s'agit de la voix intérieure qui hurle "ne fais pas ça" avant chaque décision, bonne ou mauvaise, celle qui l'angoisse et qui l'opprime au moindre basculement de son quotidien routinier.

EXTRAVAGANCE

Plus grand que la vie elle-même, sa personnalité en impose par sa retenue. Impassible et évasif, impossible de savoir ce qu'il se cache derrière ces iris aussi piquantes que profondes, aussi brûlantes que salvatrices. Son regard contient dix mille secrets chuchotés dans des langues que personne n'a jamais su décoder. Un brin de narcissisme, un brin d'altruisme, les douces contradictions de l'ambivalence caractérisent l'équilibre de son identité.

ÉQUILIBRE

Le yin et le yang. Le soleil et la lune. Le jour et la nuit. Le bien et le mal. L'existence n'est que l'harmonie entre ces pôles inversés. Dante n'est que l'harmonie entre ses extrémités. Tantôt froid, tantôt chaleureux, un regard de glace, un sourire ensoleillé, il est aussi indéchiffrable qu'il est insaisissable. Quiconque croit le connaître se trompe amèrement, et ceux qui le comprendront s'en délecteront inévitablement. L'obsession que lui voue Samaël n'est que le fruit de son ambivalence : le fait de ne jamais savoir ce qu'il se passe dans son crâne lui donne l'ambition de réussir à le décoder, jour après jour, mystère après mystère ... Une lutte sans fin où tout échec n'est que partie remise.

SOPHISTICATION

Après avoir vu l'épave échouée qu'est devenue sa mère, une chose était sûre et certaine : ce ne serait jamais lui. Il ne se ridiculiserait jamais, ne se rabaisserait jamais au statut de loque et ne se dégraderait certainement jamais au point de tenter d'user de ses charmes pour avancer dans le milieu. Dante, c'est un gentleman, un véritable. Le respect des autres (en particulier des femmes) est une valeur qui lui a été férocement inculquée et qu'il ne compte pas mettre de côté, que ce soit pour avancer sa carrière ou sa vie personnelle.

AUTHENTICITÉ

Malgré ses côtés plus opportuniste, Dante n'en reste pas moins un homme authentique. En harmonie complète avec ses instincts les plus primitifs, il sent au plus profond de ses entrailles si une décision est bonne ou mauvaise, et préfère se fier à ses pressentiments qu'aux conventions que cherche à lui imposer la société. Malgré tout, il lui arrive parfois de faire de mauvais choix, lorsque sa raison et son coeur ne s'alignent pas à la perfection. C'est à un de ces croisements que Samaël est entré dans sa vie, lorsque son coeur s'est mis à résonner alors que son cerveau lui disait de prendre la fuite. Son côté opportuniste est ce qui a fait pencher la balance en la faveur de l'homme auto-destructeur, l'italien ayant vu en lui tout le glamour et la notoriété à laquelle il aspirait. Maël représente à la fois tout ce qu'il désire être et tout ce qu'il méprise, une douce contradiction qui justifie la fascination destructrice qu'il lui réserve.

CALCULATRICE

Il ne s'agit pas là de l'appareil, mais de la cervelle qui informe tous ses choix. Dante a l'âme calculatrice. Derrière ses airs de stoïque silencieux et impassible se cache un véritable maelstrom d'idées qui mesurent systématiquement le pour et le contre derrière chaque décision. S'il y a bien une chose qu'il sait faire, c'est réfléchir avant d'agir, et ceci explique pourquoi il ne revient que rarement sur ses décisions.

L'ENFANT OUBLIÉ

Tout le monde oublie l'enfant qu'il était autrefois, lui compris. Malgré tout, les spectres de son passé restent bien présents sous la surface et le hantent de façons insoupçonnée. La relation malsaine qu'il entretenait avec sa mère est à l'origine de nombreuses de ses défaillances, et s'il est le premier à assumer les dommages qu'elle aurait pu occasionner sur la personnage, l'impact qu'elle a su avoir sur lui reste complètement hors de sa portée. Il reste inconscient des complexes qui criblent son âme jour après jour, bercé dans la naïveté de l'innocence de sa jeunesse.

L'AMOUR AVEC UNE GRANDE Q

Lorsqu'il l'a finalement avoué, il ne mentait pas. Je t'aime. Deux mots, si timides, et pourtant, si courageux. Il ne les avait jamais prononcés auparavant et n'a jamais su les prononcer depuis. C'est lui qu'il aimait. C'est avec lui qu'il s'imaginait évoluer, c'est à ses côtés qu'il voulait mourir. Pourtant, une vérité plus profonde que toutes ses lubies inconscientes restait impossible à nier : un avenir avec lui serait impossible, et signe d'une destruction mutuelle et irréversible. Il ne pouvait plus supporter les excès de colère, la volatilité de ses ardeurs, la promiscuité de son métier et les dangers de son addiction. Au départ persuadé qu'il serait en mesure de le sauver, lorsque Dante a compris que Maël était au delà de tout salut, il n'avait plus d'autre choix que de lui tourner le dos. S'il se sent lâche d'avoir abandonné l'homme de sa vie au moment où il avait le plus besoin de lui, le cadavre gisant de sa mère a suffi à le convaincre qu'il n'aurait pas la force de revivre cela une deuxième fois. Pourtant, il reste là, dans les parages. Tentant de se reconstruire une vie dans les ruines de celle à laquelle il a renoncé, tel un fou, voilà qu'il tente en vain de se reconstruire avec les briques oubliées de cet amour qui brûlait autant qu'il guérissait. Il n'a pas besoin de laisser l'eau couler sous les ponts pour savoir qu'il ne se remettra jamais de cette histoire. Maël avait su toucher son essence même, l'empoisonnant avec tout le charbon et le venin de son existence morne et macabre.

( C'est comment, chez toi ? ) décrire son appart, son mode de vie, comment ça se passe avec la famille Petit et étouffant, son appartement n'est pas de ceux dans lesquels l'on pourrait se prélasser une journée entière sans rien faire. Il s'agit avant tout d'un pied à terre, un endroit où loger, où fermer les yeux le temps d'une nuit afin d'oublier le poids de tous ses soucis. Malgré tout, cela ne veut pas dire qu'il est impersonnel ou froid pour autant ... Ou du moins, cela ne veut pas dire que Dante ne s'y est pas installé comme dans un véritable chez lui. Certes, la décoration moderne et stérile peut donner une allure de froideur et de distance, renforcée par les quelques touches de noir et de vert émeraude parsemées par ci et là ... Une demeure à l'image de sa personnalité : élégante dans sa fugacité. ( L'immeuble d'en face, la rivalité tout ça, tu en penses quoi ? ) décrire son avis sur les histoires de voisinage Le voisinage ne l'intéresse guère, au contraire. Il connait peu de gens dans son immeuble, et tout aussi peu de gens dans celui d'en face. Tout ce qui lui importe véritablement, c'est les frères Kavanaugh et l'emprise qu'ils ont sur sa vie. L'un son confident, l'autre son pire tourment, il n'a pas su se sauver lorsqu'il en était encore temps. Happé au piège du poison qu'est Samaël, le voilà emprisonné dans sa propre dépendance, une affliction pour laquelle n'existe aucun centre de réhabilitation. Son mécanisme de défense a cherché en vain à le sauver de l'autodestruction en le convainquant d'émigrer à l'immeuble d'en face, bien que cela ne restait en réalité qu'un prétexte pour garder sa proximité avec l'homme qui hante ses nuits tout en cherchant à lui prouver que sa vie n'est que mieux sans lui. Un véritable échec, compte tenu du fait qu'il n'arrive pas à le sortir de ses pensées, malgré tous ses efforts les plus vains. comment s'imagine finir ton personnage ? Dante n'imagine pas son avenir : il le construit. Quoi qu'il obtienne, ce ne sera jamais assez. Issu d'un milieu dans lequel il n'avait jamais rien, la flamme qui anime ses désirs de grandeur ne sera jamais étouffée, il y veille bien.

En bref, ça donne quoi ?
gif
Si tu devais résumer le personnage en quelques mots ? Un ange aux ailes brisées, une statue de glace qui aime jouer avec le feu, un homme hanté par ses démons. Entièrement défini par sa relation avec sa mère, il recherche à la fois ce qu'elle ne lui a jamais donné tout en se retrouvant à retomber dans tous les pièges de son enfance. Son désir n'est pas celui de gloire, mais celui de réussite. Le succès qu'il recherche, cependant, excèdera toujours celui qu'il obtiendra.


Béton armé
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 2 Déc - 1:56



le mystère de l'absurde,
théâtre du somptueux.


comme
la main
de midas.





Samsam a écrit:
Dante est une adolescente qui ne veut plus de leur amour, sa froideur est leur pilule du lendemain.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:49

was it me ? was it you ? questions in a world of blue.

Face au miroir, le script à la main, le voilà, à s'entrainer, le beau, le fabuleux, le majestueux Dante. Même le dimanche, ses cheveux sont soigneusement coiffés. Alors que certains s'évertueraient à profiter de cette belle journée au temps (certes, morne, mais tout de même) doux et apprivoisable, lui s'entraine à réciter ses répliques. Comme tout jour ordinaire, somme faite. Les mots que sa nonna, paix à son âme, lui avait offerts tant d'années auparavant ne se sont jamais effacés de ses pensées, au contraire :

Il futuro appartiene a coloro che si alzano presto.

Alors, tous les matins, à sept heures et demie, il se réveille, sans cérémonie. Selon le temps, il part courir dans le park local, le temps d'une petite heure ou deux. Les jours pluvieux, c'est à la salle de sport qu'on le retrouve, en train de travailler sur ses biceps, ses triceps et ses abdominaux. Dante n'a jamais eu la prétention de vouloir devenir bodybuilder, s'exerçant davantage par plaisir et par soucis de bonne santé physique que pour attirer les regards sur son corps à la musculature tonique. Après sa course matinale, il se récompense à l'aide d'un café, la seule « drogue » avec laquelle il se permet véritablement de danser. Maintenir un rythme de vie aussi exigeant et soutenu que celui qu'il a choisi de s'imposer nécessite un peu d'aide, et là où certains auraient pu choisir un assortiment de poudres ou de pilules d'origines douteuses, lui préfère la constance rassurante de la caféine. Généralement, la première tasse ne lui suffit d'ailleurs pas. Il cherche toujours à changer cette fâcheuse manie, se promettant que ce matin-ci, il n'en prendra qu'une, et une seule, et puis ce sera tout, tout en sachant pertinemment au fond de lui que cette promesse est vaine. Sa seule consolation est de se dire qu'il y a de pires afflictions. En sa défense, quatre ans auparavant, il n'avait pas besoin de boire autant de café. Il faut croire que ses nerfs ont fini par avoir le meilleur de lui.

Après cette routine matinale (et une bonne douche pour bien entamer sa journée comme il se doit) se trouve l'heure administrative, comme il aime tant l'appeler. C'est une heure, ou deux, ou trois, ou parfois même cinq, selon les circonstances, pendant lesquelles il s'occupe de tous les détails techniques de son quotidien : lecture de courrier, réponses d'emails, paiement des factures, relevés de compte, démarchage de théâtres ... Ainsi que des coups de fil parfois nécessaires à la gestion de ces tâches monotones.

Ce n'est qu'après tout ce rituel qu'il peut se permettre de réciter ses répliques, lorsqu'il n'a pas besoin de se rendre à une répétition. Celles-ci se déroulent souvent le soir ou les weekends, par ailleurs, afin d'accommoder au maximum les emplois du temps des uns et des autres. Lorsqu'il nettoyait encore des maisons pour gagner sa vie, cela l'arrangeait bien particulièrement. À présent que ses revenus de comédien lui suffisent (de justesse) à assurer son indépendance financière, cela lui importe peu. Habitué à ce rythme dans lequel il s'était retrouvé des années durant, il ne voyait aucun mal à poursuivre sur la même lancée.

Ainsi commence ses entrainements. Il relit une première fois ses textes afin de bien se les remettre en tête. Puis, il les relit une deuxième fois, pour se rafraichir la mémoire. Ce n'est qu'après ces deux lectures qu'il se positionne calmement face au miroir avant de se regarder dans le blanc des yeux. Il se racle ensuite la gorge, et commence à articuler ses premières phrases. Lorsqu'il perd le fil de ses pensées, il se réfère au script. Lorsqu'il hésite, ou pense avoir fait une erreur, il se réfère au script. À la fin d'une scène, il la relit en entier, afin de s'assurer qu'il l'avait correctement mémorisée, jusqu'à la moindre virgule. Ce processus peut aisément durer des heures, tant et si bien qu'il lui arrive souvent de déjeuner à heure tardive. Cela lui importe peu : quand on aime, on ne compte pas.

Ce dimanche, la pièce qu'il répète l'inspire particulièrement. Il s'agit d'une interprétation d'un classique italien, une oeuvre qu'il avait pu lire, une fois ou deux, lorsqu'il était encore jeune et insouciant. Le fait de pouvoir donner vie à ces lignes qui le rappellent à son enfance est un privilège à ses yeux, et si sa routine de répétition semble particulièrement corsée de manière générale, elle ne le sera que doublement à présent. C'est pourquoi après une légère pause déjeuner (tardive, bien entendu, et pendant laquelle il s'autorise un demi avocat, une omelette et quelque cuillerées de taboulé), Dante décide de s'y remettre de plus belle au lieu de profiter de la pause lecture quotidienne qu'il chérit pourtant tant. Dernièrement, il s'était mis en tête de (re)découvrir tous les classiques littéraires mondiaux, qu'ils soient britanniques, russes, italiens ou français. L'oeuvre qu'il garde actuellement sur son chevet est signée Tolstoy, et se nomme Guerre et Paix. Il en est à la page 231. Cela ne fait que trois jours qu'il l'a entamé.

La suite ne sera cependant pas pour tout de suite. Dante inspire profondément avant de se mouvoir vers la chambre. Remettant en place une mèche rebelle ayant décidé de sortir de ses rangs, le voilà sur le point de se racler la gorge lorsqu'il se retrouve interrompu par la sonnette. Interpellé, le voilà qui se recoiffe une dernière fois avant de se diriger, doucement, avec toute la grace et la légèreté d'une colombe, vers la porte d'entrée.

Un instant s'il vous plaît ! annonce-t-il, le temps de faire le tour de son petit appartement et d'atteindre la porte d'entrée. Il se demande bien quel excentrique pourrait bien chercher à déranger la quiétude de son appartement par un samedi après-midi. Le facteur ? À seize heures ? Impossible. La voisine, peut être ? Ou un mystérieux inconnu, beau et ténébreux ? On peut bien rêver. C'est probablement la voisine. Trop confiant, trop désabusé, il ne prend pas la peine de se servir du Judas pour épier son visiteur. Lui qui, pourtant, a la réputation de murement étudier chaque parole et chaque action semble agir de façon plutôt impulsive, à présent – une impulsion qu'il se retrouve presque immédiatement à regretter. La porte s'ouvre subitement, laissant face à un visage qu'il ne connait que trop bien, et qu'il ne reconnait même plus.

Ah ... C'est toi. Difficile à dire si sa voix semble déçue ou agacée. Un mélange des deux, sans doute. Avec désinvolture, ses yeux survolent le minois de Samaël, qu'il reconnait malgré lui, et surtout, malgré les ravages que toutes les cochonneries qu'il peut bien consommer ont fait à son corps. À l'heure actuelle, il se demande si Samaël est toujours véritablement présent, ou s'il n'y a qu'une coquille vide là où autrefois trônait un Homme. Il se demandait bien pourquoi ces dernières semaines avaient été si délectables et agréables, sans la moindre interruption de la part de ce fantôme de son passé. Un instant, il s'était même demandé si celui-ci n'avait pas succombé au baiser fatal de la mort, avant de se convaincre que si ç'avait été le cas, son frère se serait bien empressé de l'en informer. Force est de constater que Samaël n'est pas mort, bien qu'il soit le seul à être assez perché pour penser que cela durera encore longtemps. Dante n'est pas dupe. Plus maintenant.

Il s'apprête à refermer la porte sans lui demander son reste lorsque le texan lui dit quelque chose qui l'interpelle.

J'ai tes affaires.

Un instant, Dante se demande bien ce que ces mots peuvent vouloir dire, avant de voir la valise qu'il brandit et lui tend, comme un rameau d'olivier.

... Effectivement. Je ... Il s'apprête à dire quelque chose de sec et de cinglant, avant de se retenir. En vérité, Dante sait exactement ce qu'il aimerait dire. Il a toujours su quels mots il aurait aimé que Sam comprenne dans ses nondits, les paroles qu'il aurait du voir au travers de ses actions pour comprendre la plaie profonde qui avait gangrené leur histoire. Mais le moment n'avait jamais été propice, les circonstances non plus et au final, Dante était resté sur ces non-dits de l'amertume, ces mots qui pourrissaient tout espoir qu'il aurait pu avoir d'un jour vivre autre chose, de plus beau, de plus fort, de plus pur. Au lieu de cela, il se contente de soupirer.

... Merci, c'est gentil.

Il ne se permet pas de dire que c'est trop peu et trop tard, que sa garde-robe a depuis bien changée et qu'il l'a déjà réapprovisionnée à multiples reprises. Il ne se permet pas non plus de l'inviter, comme au bon vieux temps lorsque l'amour et les ardeurs dominaient encore leurs échanges et qu'ils étaient incapables de passer vingt quatre heures sans se voir ou communiquer. Il ne se permet pas non plus de lui claquer la porte au nez comme un malpropre, car Dante a plus d'élégance et de prestance que ça. Alors il reste là, comme un imbécile, la valise à la main, le regard baissé pour éviter, à tout prix, de se noyer dans les iris ravagées du texan. Ce n'est pas la première fois qu'ils se revoient depuis ... Personne ne parle plus vraiment de ce jour où ... Enfin, c'est dans le passé à présent. Ce n'est donc pas la première fois que leurs chemins se recroisent, depuis, mais le véritable harcèlement dont il a été victime ne lui a pas permis de véritablement apprécier ces échanges. Il ne faut pas croire qu'il n'a aucune part de responsabilité dans toute cette affaire : c'est bien lui qui a pris la décision de rester dans les parages alors qu'une ville entière s'ouvrait à lui. Entièrement lui. Parce qu'il n'y a aucun meilleur compagnon que les ingrédients de sa propre perdition. Samaël a choisi les drogues. Lui a choisi Samaël.

La gorge nouée, il laisse le silence l'envelopper tel une armure, s'installant entre eux avec toute l'autorité d'un chaperon.

Tu ... Tu veux du thé ? Se permet-il finalement de demander. Une question qu'il regrette sitôt qu'il l'a formulée. Il ne veut pas voir Samaël. Il ne veut pas passer une minute de plus avec Samaël. Mais il ne peut pas se passer de Samaël: Samaël, c''est son addiction.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:50

La gorge nouée, le cou tendu. Les mains moites, le regard ferme. Dante a déjà mis les pieds dans ce territoire, maintes et maintes fois. Samaël aura même eu la chance de le voir dans ses moments d'introspection, qui n'ont fait que de se multiplier depuis ... Personne ne parle plus de ce moment, en vérité. Du coin de l'oeil, il enregistre la présence de la valise (qui n'est, bien entendu, pas la sienne), tentant vainement de se remémorer ses contenus tout en sachant pertinemment que cela ne servirait à rien. Son cerveau fait constamment le vide pour créer de la nouvelle place. En tant que comédien, l'importance de ses lignes n'est pas à prendre à la légère. S'il était acteur de cinéma ou de télévision, peut être que les choses seraient différentes. Mais il ne l'est pas. Dante est un comédien, et un comédien sérieux : il est de ceux qui passent leurs journées à répéter pour offrir à son public une représentation sans failles. Chaque ligne se doit d'être mémorisée, jusque dans les moindres détails, car nuit après nuit, le voilà sur scène, à se livrer, à s'ouvrir, à se mettre à nu, à offrir sa vulnérabilité à une foule d'inconnus qui n'en feront qu'une bouchée s'il venait à faillir.

Alors non. Les contenus de la valise, il n'a pas cherché à se les remémorer. S'il lui avait manqué un col roulé, il s'était racheté un col roulé, depuis. S'il lui avait manqué quelques slips et des chaussettes longues, il les avaient également remplacées dans sa penderie. Pour tout dire, il n'est même pas sûr qu'il lui reste la place (ni même l'envie) de réintégrer ces souvenirs oubliés à son train train quotidien. Samaël a beau être face à lui aujourd'hui, il a beau avoir le luxe de le voir sortir de son immeuble depuis sa fenêtre, lorsque Dante avait fait la décision de lui tourner le dos, il s'était promis que ce serait décisif et que le passé resterait dans le passé. Une part de lui désire brûler la valise et ses contenus afin de l'oublier à tout jamais. Une autre part a envie de s'enfermer dans sa chambre et de les toucher, de les sentir, car il s'imagine que Sam a dû passer des nuits entières à dormir avec ses chemises ou à porter ses pulls lorsqu'il avait froid une fois l'hiver. Une autre part de lui, encore, désire vider la bagage afin de pouvoir le lui rendre sur le champ et passer à autre chose. Il y a également l'envie de la garder, jusqu'à ce que le temps soit propice, non pas par désir de se venger, mais afin d'avoir un prétexte bien pratique pour s'infiltrer de nouveau dans sa vie, ne serait-ce que le temps de quelques minutes (comme Samaël vient tout juste de le faire, d'ailleurs). Et puis, il y a l'indifférence, ou plutôt, l'indolence. Celle qui ne se manifestent que chez les personnes engourdies par la souffrance, incapable de réfléchir sur le tas et d'être impulsives tant leurs sentiments conflictuels les tirent dans des directions divergentes.

Dante sait qu'il ne devrait pas inviter Maël, ne serait-ce que pour prendre le thé. Il sait qu'il ne devrait pas lui tendre la main et lui dire "viens, attrape la et entre dans ma vie". Pourtant, cela ne l'empêche pas d'agir avec toute la sottise d'un enfant de cinq ans qui reste persuadé que le père Noël viendra s'il attend toute la nuit au pied de l'escalier, dans le noir. Il se doute que le parasite s'étouffera sur chaque détail de sa demeure afin de s'en construire une copie conforme dans ses souvenirs, histoire de pouvoir revenir aussi souvent qu'il le désire, aussi longtemps qu'il le souhaite. Il sait que tout aspect de sa vie sera passé au peigne fin : comment elle semble plus calme et plus ennuyante, sans lui pour l'animer. Comment elle semble plus froide et triste, dans ce petit F2 pourtant somptueusement décoré. Un coin de sourcil s'arquera en tombant sur des choses qu'il ne s'attendrait pas à trouver là, telles que les capsules de café qu'il avait commencé à stocker depuis leur séparation ou encore les lunettes posées sur le bout de son nez, un symbole de sa vue défaillante et des ravages que le temps ne tarderait pas à faire sur son corps, comme il le faisait avec Samaël actuellement, comme il l'avait fait avec sa mère, il n'y a pas si longtemps. Le temps est une véritable enflure.

À la réflexion du brun, la condescendance dissimulée dans la réponse de Dante est à peine masquée. C'est parfait: moi non plus, donc ce sera rapide. Son soulagement n'est qu'égalé par sa peine. Il aimerait bien que ce moment s'éternise. Mais il ne faut pas que ce moment s'éternise. Sur ces mots, Dante jette un dernier coup d'oeil désinvolte à la valise avant de se diriger vers sa cuisine, avec toute la fluidité et la légèreté de mouvement qu'on attribue si facilement à l'élégance de sa corpulence. Fréquents sont ceux qui le méprennent pour un danseur tant son corps exude une mélodie silencieuse au rythme de laquelle il semble se mouvoir, bien qu'il n'a jamais vraiment compris pourquoi. (Force est de constater que Dante, malgré toutes ses qualités, danse comme un pied.) Il choisit d'ignorer le regard de Sam, qui le suit à la trace, le toise de haut en bas, le dévore intensément. Il sent les brûlures de chaque nouveau coup d'oeil mais les cache entre chaque inspiration, consciencieux de ne pas retomber dans les démons passés. Depuis leur rupture, leur passion n'a jamais été ravivée, pas une seule et unique fois. Dante a bien pris soin de ne laisser aucune porte ni fenêtre ouverte à Maël, qui, il le savait, se serait servi de la moindre opportunité qui lui était présentée pour se frayer un nouveau chemin vers le coeur du comédien. Et Dante ne pouvait pas laisser cela arriver

Une fois arrivé à la cuisine – ouverte sur le salon, comme sa mère en avait toujours rêvé – Dante active la bouilloire qui se met à gargouiller et à gronder avec violence. Ce n'est qu'alors qu'il se retourne vers Maël, une main posée de chaque côté du plan de travail pour s'apporter un appui. C'est pour bientôt, elle est étonnamment rapide. déclare-t-il doucement. Deux ans de séparation, deux ans passés à se côtoyer avec politesse et courtoisie (du moins ... la plupart du temps), et toujours, Dante se surprend à empirer en matière de conversation de comptoir. Lorsque Maël reprend la parole, le comédien se surprend à immédiatement regretter la conversation de comptoir, beaucoup moins maladroite et inconfortable que les tentatives désespérantes (et désespérées ?) que Samaël fait pour communiquer avec lui.

Merci. J'aimerais pouvoir t'en dire de même. Mais nous savons tous deux que ton état s'empire de jour en jour et que bientôt, tu ne seras plus que le fantôme de tes erreurs passées. Brutal ? Peut être. Glacial ? Assurément. Cruel ? Un peu. Mais faux ? Absolument pas. Dante n'est pas un menteur. Il a passé une vie entière à décoder ceux d'une mère trop amoureuse de ses bouteilles pour avoir le courage de s'en séparer. Lorsqu'il a tenté, en vain, de l'inciter à arrêter de boire, ça avait marché, quelques temps ... Du moins, c'était ce qu'il croyait avant de ne se rendre compte qu'elle lui avait menti et s'était simplement contentée de déménager ses bouteilles de l'étagère au dessous de son lit.

Ses sourcils se froncent légèrement, creusant davantage de rides dans son front autrefois si lisse et soyeux (un des autres composants de la fameuse liste de raisons pour lesquelles leur relation était vouée à l'échec, à savoir que les tendances autodestructrices de Sam ne se contentaient pas de dévorer sa jeunesse et sa santé, mais également de ronger Dante avec l'inquiétude et, parfois, la peur, que son ancien compagnon avait su éveiller en lui. Et Dante n'aime pas les rides. Du tout.), lorsqu'il se rend compte que Sam se cramponne à une commode. Il ne sait pas quel appel est le plus fort, entre le désir de lui coller une paire de claques et celle de le prendre dans ses bras et de l'aider jusqu'à une chaise. Face à tous ces sentiments conflictuels, la réaction qu'il choisit est l'ignorance : agissant comme s'il n'avait rien vu, cela fait un moment qu'il se fait violence pour ne pas trop s'impliquer dans la vie de Sam. C'est mieux ainsi. Évidemment que cela reste douloureux, mais c'est toujours mieux ainsi. Pourtant, malgré tous ses efforts, il ne peut pas se forcer à oublier l'inquiétude qui, même depuis leur séparation, continue de le ronger quotidiennement. Celle de rentrer d'une représentation, un soir, pour découvrir Jephté, en larmes, sur le seuil de sa porte. Dante s'est toujours dit que le jour où cela arriverait serait le jour de la mort de Sam. Un jour qui lui semble toujours tellement plus cruellement proche qu'il ne l'est véritablement ... Du moins, c'est ainsi qu'il cherche à se le rationaliser, mais ça ne le convainc pas particulièrement, lui non plus. Ce n'est que lorsque Maël a l'audace d'agir comme si de rien n'était que l'irritation de Dante revient au galop – son caractère fantasque est l'un des rares héritages de sa culture italienne – avant qu'il ne la bride, à nouveau, comme toutes les autres fois. Un jour, peut être qu'il ne parviendra plus à la contenir.

Très bien, merci. Il se retourne alors, les mains toujours appuyées contre le comptoir de cuisine, toujours pour se soutenir. Le visage face aux briques blanches en acrylique du mur, il cherche à contenir tous les mots qu'il brûle de dire à cet instant précis. Ce n'est ni le temps, ni le moment pour de tels excès de passion, il le sait. Ce temps et ce moment n'ont jamais existé (et n'existeront probablement jamais). La bouilloire gronde une dernière fois, comme pour l'avertir qu'elle ne peut plus l'aider longtemps, avant de s'éteindre dans un déclic sec.

C'est bon. souffle-t-il finalement, tentant de rassembler ses esprits, tant bien que mal. Il ne prend pas la peine de lui demander quel genre de thé il désire, conscient que Sam n'a jamais été réellement en état de savoir lequel choisir. Il sait également que les rares fois où le texan retrouve un brin de lucidité, il reste incapable de choisir, et Dante s'était donc habitué à faire tant et tellement de choses sans son aide. C'est peut être l'une des reproches les plus profondes qu'il ressent à l'égard de son ex : le fait de toujours s'être senti si seul et effrayé dans leur relation, le fait de ne jamais avoir l'impression d'avoir quelqu'un avec qui ... Partager. Il sait maintenant que cette relation n'était qu'une (des nombreuses) manifestations du complexe de sauveur que sa mère lui avait involontairement offert dès sa plus tendre enfance, mais cela ne rend pas la pilule plus facile à avaler. Sortant deux tasses du placard, le voilà qui dépose un sachet de bergamote dans chacune d'entre elles. Le thé que Dante boit semble exquis et prétentieux, mais n'est en réalité rien de plus qu'un produit industriel acheté dans un magasin un brin plus chic que le supermarché du coin. Se dirigeant vers la table basse blanche, il pose les deux tasses sur un dessous de verre avant de s'installer sur une chaise, laissant le canapé à la disposition de Samaël.

Je ne m'attendais pas à ce que tu viennes. avoue-t-il finalement, davantage pour se parler à lui-même que pour communiquer avec Sam. Une part de lui aurait préféré qu'il ne vienne pas. Quelles sont donc ces palpitations qui animent son coeur ?

Et toi ? La vie ? Le travail ? La famille ? Les amours ? Ce ne sont pas réellement des questions importantes, dans la mesure où Jephté lui aurait probablement raconté tous les détails de la vie de Samaël de manière plus lucide qu'il en semble capable, mais quitte à avoir une conversation de comptoir, autant l'avoir jusqu'au bout.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:50

Les regards insistants que Samaël lance en sa direction s'abattent sur lui comme des coups de poing. Il aimerait pouvoir échapper à ces yeux vitreux sous le microscope desquels il devient tant de choses à la fois. Dante, l'énigme. Dante, l'erreur. Dante, le rescapé. Dante, le briseur de coeurs. En vérité, cela fait bien deux ans que Dante ne parvient plus à soutenir le poids du regard de Samaël, si ce n'est plus. Il y a trop de souffrance et de douleur dans ces iris pour qu'il puisse trouver le courage de s'y aventurer. Au lieu de cela, Dante se contente de regarder ses souliers, comme si ceux-ci pourraient essuyer l'océan de regrets qui le noient dès que Samaël revient au galop. J'aurais dû être plus ferme et mettre fin à tout ça définitivement. J'aurais dû partir plus loin, j'aurais dû m'échapper. J'aurais dû être plus honnête, j'aurais dû dire la vérité. J'aurais dû davantage essayer.

Suffit. Si Dante voulait se ressasser le passé, il se serait acheté un magnétoscope. Alors il déglutit et il assume ces regards qui ne font que le mettre mal à l'aise. C'est sa punition pour la faiblesse dont il a fait preuve. Celle qui justifie son incapacité à essayer davantage avec Maël, ou l'incomplétude de la rupture qui s'ensuivit. Mais lorsque par chance, Sam se retrouve à ne pas le lorgner, c'est au tour de Dante d'observer son ancien amant. Ses yeux s'arrêtent toujours, bien évidemment, sur ce visage ravagé par les saloperies auxquelles il se rend victime. Dante n'a rien besoin de demander à Maël : son visage parle de lui-même, lui donnant toutes les réponses aux questions qu'il aurait bien pu avoir. En vérité, s'il avait véritablement eu envie de savoir, il aurait pu remarquer très rapidement que quelque chose n'allait pas chez le texan irlandais. Certes, il y a quatre ans, sa liaison dangereuse avec sa neige empoisonnée n'avait pas encore marqué son territoire comme au fer rouge, mais les signes avaient toujours été bel et bien présents. Avec du recul, Dante a pris conscience que Maël semblait un peu trop souvent être enrhumé, avec ces fameux reniflements intempestifs qui avaient le don de mettre le comédien hors de lui. Mais enfin, c'est si difficile que ça d'agir comme n'importe quelle autre personne civilisée et d'aller te moucher ?, lui avait-il souvent reproché. Sa naïveté d'antan lui semble bien sotte, à présent.

Lorsque Sam se rapproche pour attraper le thé que Dante lui avait si négligemment préparé, l'italien ne peut s'empêcher de constater la maigreur de "l'acteur". Il se demande comment d'autres parviennent à être si aveugles (le sont-ils réellement ?) face aux tendances auto-destructives de Samaël. Il ne sait pas si cela l'impressionne davantage que ça ne l'écoeure. En ce qui le concerne, le voile qu'il s'était collé sur la face s'est effacé il y a bien longtemps, lorsque le confort de l'amour de Samaël avait été remplacé par l'éventualité d'une éternité à ses côtés. Car au final, malgré tous les problèmes sous-jacents de leur relation et tous les mondes qui les séparaient, Dante avait fini par supporter les excentricités de Sam et par les traiter comme moins graves ou sérieuses qu'elles ne l'étaient réellement. Peut être avait-il besoin de se sentir valorisé, après une vie passée à soigner une mère qui ne remarquait même pas son existence. Peut être avait-il aimé cette impression de se sentir vu, et désiré, et désirable. Peut être avait-il eu besoin de sauver quelqu'un d'autre, aussi, à défaut d'avoir pu sauver sa mère. Peut être voyait-il en Samaël un échappatoire : la riche vedette de l'industrie des films X capable de concrétiser tous ses rêves en le tirant de sa misère héréditaire.

Au final, quelles qu'étaient les motivations l'ayant poussé dans les bras de Samaël, celles qui l'auraient empêché de partir pouvaient se résumer par un simple concept : celui de l'habitude. Si Dante avait offert deux années entières de sa vie à Maël, c'était par habitude. Habitué à l'odeur de sa sueur, les matins en été, à la chaleur de son corps, les nuits en hiver ; habitué au goût de ses lèvres, à la forme de son sexe, au son de sa voix et à la chaleur de son sourire, si espiègle et, pourtant, si chaleureux, Dante avait su se convaincre que les défauts de Sam étaient compensés par les qualités qu'il avait su lui révéler. L'on dit bien que nul n'est meilleur acteur que celui qui parvient à se leurrer lui-même. Dans tel cas, Dante est probablement le meilleur comédien ayant jamais mis les pieds sur terre.

Mais toute comédie se doit d'avoir une fin, et la tragédie finit toujours par prendre le dessus. Lorsque Samaël lui avait ouvert la possibilité d'un "toujours", à ses côtés, la vigueur de ses bras ne rimait plus qu'avec les abus que ceux-ci seraient capables de faire si Dante se refusait à coopérer et à se soumettre aux moindres lubies du texan. Son sourire ne rimait plus avec ce quelque chose de rassurant qui rappelait toujours le foyer, ce fameux endroit qui nous ramène toujours à lui pour nous ressourcer de l'intérieur, mais avec ses rires et ses cris de fanatiques, lorsque la cocaïne prenait la mainmise sur sa vie et lui dictait tout un tas d'inepties dont il ne se souviendrait plus le lendemain. Tout à coup, l'idée d'une éternité aux côtés de Samaël ne lui semblait pas improbable : elle lui semblait tout simplement impossible.

Malgré tout, le brun lutte tant bien que mal avec cet attachement féroce qui se refuse à partir. Ce sentiment de bienveillance à l'égard de Maël refuse de mourir en lui, et pour cela, il l'en tiendra toujours responsable. Il l'attribue à la naïveté du caractère de Maël, celle qui explique pourquoi il reste persuadé que Dante a tourné la page car il s'était lassé de lui et désirait trouver mieux : une conclusion qui n'était pas fausse, en elle-même, mais qui rendait Dante l'unique responsable de l'échec de leur relation : aux yeux de Sam, il n'avait rien à se reprocher, après tout. Du moins, c'est l'histoire que Dante se plait à se rappeler. Celle qui lui permet de mieux avaler la pilule afin de pouvoir avancer. Sauf que contrairement à Samaël, les pilules qu'il avale ne sont que métaphoriques, et, de plus, ne rendent pas euphoriques. Au contraire, elles engourdissent ; enveloppent son coeur dans une armure et le rendent imperméable. Elles le ferment au monde afin de soigner la plaie si profondément ancrée qu'elle n'a aucun véritable espoir de pouvoir un jour se résorber.

En remarquant l'air contrarié de Samaël lorsque celui-ci porte la tâche à ses lèvres, Dante se rappelle qu'il a oublié de le mettre en garde.

Attention, c'est brûlant. J'aurais dû te prévenir. constate-t-il finalement, non sans amertume. Il se demande si Samaël cherche volontairement à confirmer pour lui toutes les raisons pour lesquelles ils n'étaient vraiment pas faits l'un pour l'autre : en se cherchant un homme, il ne lui serait jamais venu à l'idée de devenir sa mère. Pourtant, parfois, il se demande bien comment Samaël le percevait : était-il son égal, ou une pseudo-figure maternelle dont il avait besoin pour assouvir ses névroses ? Plus souvent que le contraire, Dante s'était retrouvé à s'occuper de Sam. Il lui bandait la main lorsqu'il se coupait distraitement avec un couteau trop aiguisé. Il lui massait le cou et les omoplates après une journée de tournage trop intense. Il lavait sa vaisselle sale, rangeait son linge propre et nettoyait son appartement lorsqu'il quittait le logis. Samaël devait probablement se dire que son appartement s'entretenait comme par magie. Aux yeux de Dante, c'est en tous les cas le genre de pensées dont il serait capable. Dante préfèrerait mourir que d'aspirer cette infâme poudre blanche. Il n'en connait pas les effets, au delà de ce qu'il a pu lire lors de ses recherches approfondies sur le sujet. Mais ce n'est pas pareil. Ce n'est jamais pareil. Alors il se contente de se dire que Samaël est devenu débile. Ça lui permet de ne pas avoir trop de regrets. Ça lui permet de panser la douleur lorsqu'il se surprend à penser à lui avec trop de tendresse et de langueur. Plus que tout, ça lui permet de se consoler lorsqu'il se demande pourquoi le texan n'a pas fait ce qu'il avait à faire pour le garder. Sam lui avait toujours laissé penser qu'il était la meilleure chose qui aurait jamais pu lui arriver. Il s'était tellement engagé à perpétuer cette illusion qu'il avait même cherché à lui demander sa main en mariage. Après le refus, toutes ces belles paroles auraient bien pu être prononcées dans le vent. Certes, le comédien est un peu sévère avec cet ex qui n'a jamais cessé de le harceler de messages vocaux, écrits, et de visites impromptues. Mais ce n'était jamais assez pour l'homme qui avait été blessé dans son amour par l'incapacité de l'autre à comprendre tous ses besoins.

Lorsqu'il tente de poursuivre leur conversation lamentable, tant bien que mal, Dante se heurte à l'attitude réfractaire de Samaël. Il y a encore quelques mois, l'ignorance du texan aurait pu lui sembler attendrissante. À l'heure actuelle, elle lui donne simplement envie de lui coller trois paires de baffes. Est-il ironique lorsqu'il affirme ne pas être venu pour lui pourrir la vie, ou est-il simplement trop con (et narcissique ?) pour réaliser que chaque pas de plus qu'il fait vers Dante est un pas qui le tire vers le fond alors que tout ce qu'il cherchait, c'était à désespérément se hisser hors du marécage brumeux que représente leur histoire à ses yeux ?

En tous les cas, Dante ne sait comment réagir. Se cramponnant à sa tasse pour masquer les frissons qui lui parcourent les doigts, du pouce à l'annulaire, en passant par l'index et le majeur, l'Américain tente de garder le contrôle sur ses émotions qui menacent d'explorer comme une bombe nucléaire. Son regard, figé vers le sol, n'est qu'une façade vitreuse derrière laquelle il se cache, le temps de réagir. La temps lui paraît long. Interminable. Le silence pèse comme du plomb. Il se sent oppressé dans sa propre demeure, et ça lui déplait. Alors, Dante fait la seule chose qui lui semble rationnelle : au lieu d'ouvrir le dialogue, il se renferme, comme à chaque fois. En ce qui le concerne, pour lui et Samaël, le temps aux paroles était terminé depuis bien longtemps à présent.

Ok, je pense que c'est bon pour aujourd'hui. déclare-t-il finalement, en se levant soudainement. S'enfuyant vers la cuisine, il part vider sa tasse dans l'évier, tout en continuant de s'expliquer, à un volume audible : Je te remercie pour ta visite et pour mes affaires, c'était très gentil de ta part. Et merci également d'avoir pris tant de temps pour le faire, petit con. Sur ce, je te souhaite une excellente fin de journée. Je te rendrai ta valise quand je n'en aurai plus besoin, ne t'en fais pas.

Si Samaël pensait pouvoir s'immiscer chez lui pour l'agresser, Dante ne se priverait pas de lui laisser savoir où il pouvait aller se fourrer son doigt, que ça lui plaise ou non. Il avait autre chose à faire que de gérer les crises paranoïaques et les caprices infantiles de son ex. Si Samaël cherchait la guerre, il n'avait qu'à regarder son propre reflet.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:50

Comme d'habitude, Samaël est incapable de rester quelque part plus de cinq minutes sans trouver une façon de tout gâcher. Que ce soit en débarquant en retard à un mariage, les yeux complètement injectés de sang et les veines complètement irriguées de coke, en frappant à sa porte en plein milieu d'un rendez-vous galant ou là, aujourd'hui, en l'agressant pour aucune raison, il creuse lui même la tombe dans laquelle il cherche désespérément à les pousser tous les deux, alors que tout ce que Dante avait toujours voulu, c'était qu'il prenne la main qu'il lui tendait, tout simplement, et qu'il la saisisse pour se sortir du gouffre dans lequel il s'était terré. Depuis, il avait cessé de tendre sa main au vide et s'était contenté de se hisser, seul, hors du trou. Mais Samaël tient bon. Une main autour de l'ourlet de son pantalon, il le tient par le cheville, le menaçant d'une chute qui se voudrait fatale si le Baldassare se retrouvait à retomber au fond de son piège.

Mais la patience de Dante n'est plus ce qu'elle était par le passé. Stoïque, il l'est toujours, certes. Malgré tout, il ne s'autorise plus à subir le caractère de Maël en silence, sans broncher, en restant là, dans un silence des plus mélancoliques et réfléchis, à se questionner sur le sens même de sa vie. Si son naturel italien s'était retrouvé profondément enfoui au fond de ses entrailles, il l'avait retrouvé au détour d'une indignation, un jour, et ce naturel n'était jamais reparti depuis. Ce jour là, Samaël avait été particulièrement cru et désobligeant, tant et si bien que Dante avait été incapable de se retenir de lui donner sa première gifle de sa vie. Si cela ne s'est jamais reproduit depuis, la poigne ferme avec laquelle il s'est promis de gérer leur relation n'a pas disparue, ce qui explique pourquoi il est si expéditif à essayer de le chasser de chez lui. Lorsque Samaël se lève, le rythme cardiaque de Dante s'accélère. Il n'est cependant pas animé par la frayeur, mais bien par la colère. Il ne l'avouerait jamais à personne, certainement pas à lui-même, mais il en voudra toujours énormément à Samaël de lui avoir coûté la plus belle histoire d'amour de sa vie. Il avait toujours su que c'était lui, l'homme pour lui. Celui qu'il aimerait, jusqu'à en perdre le souffle, jusqu'à en mourir, s'il le fallait, et ce, jusqu'à son dernier souffle. Il l'avait toujours su, dès lors que Samaël lui avait effleuré la main pour la première fois, un geste si innocent, et pourtant, si chargé de sens, sans perdre de sa douceur, qu'il n'y aurait pas d'autre homme pour lui. Il l'avait dans la peau depuis ce premier contact fatidique. Samaël, c'est comme la deuxième moitié de son essence même. Le yang à son yin, la lune à son soleil, l'hiver à son été. Sans lui, son existence même ne fait plus sens ; sans lui, le voilà condamné à une vie absurde, sans finalité certaine et sans aucune possibilité d'un jour retrouver le bonheur. Et si Dante n'ose pas se l'avouer, ne serait-ce qu'à voix basse, il ne peut pas s'empêcher de ressentir de la rancoeur envers cet homme à l'égoïsme sur-dimensionné. Pendant des mois, il s'était même demandé s'il n'était pas la cause du problème : s'il n'était pas assez clair, assez ferme, ou tout simplement, assez. Il s'était mis à se remettre en question. À se demander s'il n'était peut être pas trop mince au goût de Dante. S'il n'était pas assez beau, ou trop cultivé pour lui. Peut être étais-ce l'âge ? Peut être avait-il fini par passer sa date d'expiration ? Ou alors, peut être que sexuellement, il ne parvenait pas à le satisfaire correctement ? Ça aussi, ça avait tôt fait de le complexer : l'idée de ne jamais pouvoir être à la hauteur d'un homme qui était littéralement payé pour faire passer un bon quart d'heure à son ou sa partenaire du jour, et à tous leurs spectateurs. Pendant longtemps, il s'était demandé où il avait faillé, où il n'avait pas su être suffisant. Car quelle autre explication pouvait-il y avoir à l'egoisme de Samaël ? Pourquoi donc se serait-il permis de gâcher sa vie s'il le respectait et s'il le valorisait, ne serait-ce qu'un minimum ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Tellement perdu dans ses pensées, Dante ne se rend même pas compte qu'il parle à voix haute. Ses ruminations le happent, l'absorbant dans cette spirale infernale qu'il déteste tant et qui le dévore toujours un peu plus à chaque fois qu'il fait l'erreur de retomber dedans. Pourquoi est-ce que tu te sens toujours obligé de tout gâcher ? Pourquoi es-tu incapable d'être normal, ne serait-ce qu'une fois dans ta vie, le temps d'une heure, ou même, juste, cinq minutes ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu n'es qu'une épave, pourquoi est-ce que tu me tourmentes, pourquoi, pourquoi, pourquoi, bordel de putain de merde, pourquoi est-ce que tu me tues à petit feu ? Et étrangement, Samaël lui explique pourquoi. Pas le pourquoi qu'il recherchait, mais son pourquoi à lui. Un pourquoi dont il avait déjà conscience, tout simplement parce que Dante s'était bien expliqué d'un jour lui répondre parce que. Il se surprend parfois à se demander s'il avait pris la bonne décision, avant de se rappeler que Samaël serait incapable de changer, malgré tous ses efforts et malgré toutes ses supplications. Alors il se tait et il se contente de laisser les choses se faire, en silence. Il vit déjà avec la culpabilité de ne pas avoir su sauver sa mère. Si Samaël désire s'auto-détruire, ce serait sans lui. Dante ne survivrait pas à un deuxième échec de la sorte. Dante n'y survivrait tout simplement pas. 

Samaël continue de s'énerver, et Dante pourrait facilement retomber dans le piège d'antan, celui de riposter, de rétorquer, d'hausser le ton de sa voix et de lancer des attaques dans le vent, aveuglément, sans se rendre compte qu'il a été heurté de partout par celles de Samaël. Dante n'est plus comme ça. Il se contente de dresser son bouclier, et d'attendre que la douche de flèches enflammées ne se termine, comme elle le fait, à chaque fois. Il aimerait pourtant pouvoir lui dire que s'il sortait sa tête de son propre cul quelques fois, il parviendrait peut être à comprendre de lui même toutes les erreurs qu'il avait pu faire dans leur histoire. Sam continue sur sa lancée, le tenant responsable pour tous les maux du monde, comme à chaque fois, parce que c'est plus simple de lui reprocher, à lui, d'être un lâche, que d'accepter qu'il a un sérieux problème et qu'il se noie littéralement dans l'océan de ses addictions. Dante ne dit rien. Il se contente de fusiller l'homme pour qui il aurait auparavant tout sacrifié du regard, sans dire un mot de plus. Face à ce silence, Sam s'agite d'avantage. Le voilà qui brandit la valise. Dante s'attend presque qu'il sorte un briquet de sa poche pour y mettre le feu, avant de l'enfermer dans cet appartement, les condamnant à brûler, éternellement, l'un en face de l'autre. Mais Dante ne rentre pas dans petit jeu infantile et mesquin. Il avait depuis longtemps appris à prendre du recul et de la distance sur la situation, et c'est ce qu'il comptait faire jusqu'au bout, quitte à y perdre la vie. Il laisse Samaël méditer quelques secondes qui lui semblent interminables sur le sort de la valise, avant de se décider à intervenir de nouveau. Je te le dis, maintenant. déclare-t-il d'un ton plus froid que la Sibérie. Glaciaux, ses yeux bleus se plantent dans le regard de Sam, un gage du fait qu'il ne plaisante absolument pas. Autrefois, Dante se serait contenté de murmurer quelques vaines protestations en regardant les semelles de ses chaussures. Ce Dante là était mort, Samaël l'ayant tué. N'en restent que des vagues souvenirs, des échos lointains et oubliés au plus profond du nouveau Dante d'acier qui a émergé des cendres de cet amour raté. Il est temps de partir, Samaël. Pas Sam. Pas Maël. Juste Samaël. Parce que tant qu'il n'apprenait pas à chercher les réponses qu'il cherchait correctement, il pourrait continuer de les chercher longtemps. Dante, ce n'est pas son problème. Il avait passé une vie entière à essayer d'être parfait, et au final, cela ne lui avait rien apporté de plus qu'une mère morte, des ailes brûlées et un ex drogué. Depuis, il a décidé d'envoyer la vie et les valeurs chrétiennes paître. S'il veut être mesquin et rancunier, il se permettrait de l'être. Et avec Samaël, il est certain qu'il ne veut plus avoir le moindre effort à faire. Ses yeux regardent la porte d'entrée avec insistance, l'invitant, non, lui ordonnant, à le laisser retourner à ses occupations. Le concernant, cette visite est terminée, et si cela déplaît à Samaël, ce n'est certainement pas son problème.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:50

C'est chaleureusement qu'il lui sourit. Madame Thomas. Un cygne que la vie a cherché à abattre, sans jamais vraiment parvenir à lui briser les ailes. Malgré tous les obstacles qui ont su entraver son chemin, son essence n'a jamais souffert en dépit des aléas de la vie. Pourtant, Baldassare avait bien vu qu'il ne restait pas beaucoup de combat en elle. Elle s'accrochait, certes, tant bien que mal, depuis la séparation, mais ... Cela faisait bien longtemps que son innocence avait disparue, laissant place à des préoccupations plus concrètes et morbides. Malgré tout, elle avait fait de son mieux pour s'accrocher, tant bien que mal, à l'idée que les choses s'amélioreraient éventuellement, et Dante n'avait pas à coeur de voir la flamme qui se consumait doucement en elle s'éteindre. C'est pour cela qu'il avait continué à lui venir en aide, tant bien que mal, bien que celle-ci n'avait plus les moyens pour financer ses services et que celui-ci n'avait plus besoin de faire le ménage pour subvenir son mode de vie. Ce qu'il faisait pour elle, il le faisait de toute gaieté, la main sur le coeur – et s'il n'était pas toujours évident de se rendre à sa disposition, il avait toujours trouvé un moyen pour être au rendez-vous. Ainsi, lorsque Mme. Thomas lui avait demandé s'il pouvait aller chercher son fils à l'école primaire, Dante n'avait pas hésité un instant avant d'accepter, avec enthousiasme. Pour ce faire, il lui avait fallu reporter la répétition du soir d'une heure ou deux, mais si cela pouvait sortir Mme. Thomas de l'embarras, ça en valait suffisamment la peine. Alors, à seize heures trente, il avait été là, à la porte de l'école, vêtu de son plus beau manteau à motif Prince de Galles, un sachet huileux à la main, contenant un pain au chocolat fraichement acheté chez le boulanger français au coin de la rue. En voyant la frimousse du garçon apparaitre dans son champ de vision, l'Italien se met à sourire chaleureusement. Malgré son homosexualité, il avait toujours eu envie d'avoir des enfants. Y renoncer avait été le plus grand obstacle dans l'acceptation de sa sexualité.

***
[size]

Lorsque Dante foule le sol de l'établissement dans lequel Mme. Thomas gagne sa croûte, son nez se froisse légèrement. À peine entré, voilà déjà que l'odeur d'huile mêlée à la graisse et à la chaleur du four lui donne des hauts le coeur. L'idée de passer une semaine, ne serait-ce même qu'une journée entière dans ce lieu lui semble tellement cauchemardesque qu'il en éprouve une peine sincère et profonde pour la jeune femme : malgré des années passées à récurer les toilettes de personnes plus fortunées que lui, l'Américain préfèrerait mille fois nettoyer mille cuvettes que de s'exposer à autant de graisse atmosphérique. Malgré tout, il se fait violence pour afficher un air calme et serein. Travailler ici devait être suffisamment dégradant pour Mme. Thomas sans qu'il n'en rajoute insensiblement une couche, et il en était parfaitement conscience. Heureusement pour lui, il était plutôt bon acteur : il s'agissait là, après tout, de son occupation professionnelle. Lorsqu'elle le remercie, c'est avec humilité que Dante lui sourit. Inutile de me remercier: c'était un plaisir, comme d'habitude. Lorsqu'elle lui propose une consommation, le Baldassare se dit qu'il ferait mieux de ne pas abuser de la situation et qu'il devrait prendre son congés là, tout de suite. Un simple coup d'oeil à sa montre suffit cependant à lui faire comprendre qu'il avait encore beaucoup d'avance sur sa répétition (lui qui, pourtant, craignait d'arriver en retard), suffisamment de temps, somme faite, pour consommer « Non, c'est gentil, merci. Quoi que ... Peut être ... Un petit espresso, ce serait possible ? » Un jour, il romprait le coup de Samaël pour l'avoir rendu aussi dépendant au café. Cela faisait un moment qu'il se l'était promis, bien qu'il n'avait jamais pris le temps de réellement mettre en action ce projet. La vie était longue. Des occasions, ce n'était pas ça qui lui manquerait. S'installant sur un tabouret du bar, Dante attend que son espresso lui soit servi, avant de reprendre la parole. « Tant que je suis là, as-tu besoin d'autre chose ? » autant se rendre utile jusqu'au bout, après tout.[/size]
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:51

La tête basse, légèrement gêné, le voilà qui toque à la porte, en toute discrétion. Il n'avait jamais cru que ce jour viendrait, et pourtant, il s'était quand même donné la peine de tout préparer au cas où cela serait un jour nécessaire. Dante n'avait pas eu à réfléchir longtemps avant de choisir de confier son double des clés à Jephté : ne s'entendant pas particulièrement bien avec ses voisins de pallier et préférant finir sans domicile fixe que de donner un accès à sa demeure à Samaël, la seule personne de confiance qu'il semblait avoir dans son cercle de connaissances était le frère de ce dernier. Et s'il était parfaitement conscient que Jephté ne serait pas à l'abri d'une intimidation de son frère qui le contraindrait à violer l'intimité de son sanctuaire personnel, Dante lui avait fait suffisamment confiance (et disposait de bien trop peu d'alternatives) pour lui confier ce trousseau supplémentaire. De toutes manières, organisé tel qu'il l'était, il savait pertinemment qu'il n'en aurait jamais besoin : tous les matins, Dante se levait à la même heure, trainait les mêmes cinq minutes interminables au lit avant de se lever du même côté, systématiquement, de faire son sport puis d'aller se doucher, puis manger une banane, puis boire un double espresso, puis se brosser les dents, toujours dans ce même ordre. Il mettait toujours sa chaussette gauche en premier, et sa chaussure gauche en dernier, et prenait bien soin de boutonner chacun des boutons de sa chemise, même ceux de la manche, avant de la glisser sous l'étoffe de son pantalon et d'attacher sa ceinture. Il s'assurait toujours que ses clés étaient soigneusement rangées au fond de la poche droite de sa veste, pas une, pas deux mais bel et bien trois fois.

Puis, il rangeait son parapluie portable dans son cartable en cuir, s'assurait que son appartement était dans un état présentable, fermait la porte à clé et se dirigeait vers la bouche de métro la plus proche. À la fin de sa journée, son rituel était le même, dans le sens opposé : il rentrait en métro, sortait les clés de la poche droite de son manteau, déverrouillait la porte d'entrée, la fermait à clé derrière lui, entrebaîlleur inclus, puis posait son trousseau sur le buffet près de l'entrée avant d'ôter sa veste et de la poser sur le porte-manteau, puis de retirer ses chaussures, à commencer par la gauche, cette fois-ci, pour terminer par la droite. Il ne réfléchissait même plus à tous ces mécanismes, l'habitude de les vivre s'étant tant intégrée à son processus qu'elle relevait presque de l'instinct à l'heure actuelle.

Cela fait cependant deux semaines que sa routine se voit gravement menacée : cela fait maintenant deux semaines que Jephté est apparu épris de panique devant sa porte d'entrée pour lui faire part des dernières frasques de Samaël. Cela fait maintenant deux semaines que Dante a eu la plus grande frayeur de sa vie : celle d'avoir perdu la seule personne qui comptait réellement à ses yeux, et ce, pour l'éternité. Cela fait également deux semaines, maintenant, que Dante dort mal la nuit. Il s'agite et se remue dans tous les sens, criant dans son sommeil, tourmenté par des cauchemars qui le cicatrisent tout au long de la nuit. À chaque fois, le résultat est le même : un corps inanimé, ravagé par les drogues et les années, et le sien, tremblotant, impuissant, larmoyant, désespéré. Il revit la scène, encore et encore. Elle le hante dans ses cauchemars pour le suivre, jour après jour. Même éveillé, il ne parvient pas à se défaire de l'image du cadavre de Sam. Certes, Dante avait ressenti une énorme satisfaction lorsqu'il avait eu l'opportunité de le réprimander par téléphone, ce fameux soir, mais ... Depuis, un espèce de vide s'était installé à l'emplacement même où se trouvait ce qu'il croyait alors avoir perdu. Un peu comme si Sam les avait vraiment quittés pour de bon, ce soir là, l'inévitabilité déplaisante de ce jour s'étant transformée en véritable réalité.

Alors, lorsque son réveil a sonné, ce matin, et que Dante ne s'est pas levé, il était évident que sa journée serait compromise. Avec une heure de retard et la fatigue dans les yeux, il était évident qu'il n'aurait pas le temps de se préparer un double espresso, ni même un simple, et que la demi-heure qu'il consacrait généralement à ses cheveux serait passée à se préparer en toute hâte pour ne pas perdre de temps sur le reste de sa journée. Son jogging matinal se devrait d'être reporté au soir (voire, même, au lendemain matin) – mais évidemment, il a quand même trouvé le temps de mettre sa chaussette gauche en premier (bien qu'en manquant de justesse de perdre l'équilibre et de se casser une dent) et de mettre sa chaussure gauche en dernier. Au moment de claquer la porte derrière lui, Dante s'exclame avec agacement : « Cazzo ! » Il savait bien qu'il avait oublié quelque chose avant de sortir : son cartable. En fouillant dans la poche droite de sa veste, il se rend cependant également compte qu'il a oublié sa veste. Et cela veut également dire qu'il a oublié de prendre ses clés. « Cazzo, cazzo, cazzo, cazzo ... » marmonne-t-il de plus belle, avant de se résigner à aller traverser la rue pour se rendre à l'immeuble d'en face.

Un trajet d'ascenseur plus tard, le voilà devant la porte du 501. Il espère sincèrement que Jephté sera là : après tout ce trajet, la dernière chose qu'il souhaite, c'est de devoir faire recours à un serrurier.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:51

Lorsque la porte s'ouvre, son coeur s'arrête, un temps.







Puis, il reprend.






Lentement.






Doucement.



Puis, plus rapidement.

Avant de retrouver, peu à peu,
sa cadence naturelle.

Dante ne sait pas pourquoi la vue de Samaël chez Jephté le surprend tant. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il ne s'y attendait pas. Leur dernière conversation téléphonique fuse encore dans ses oreilles. Lui, habituellement si poli, habituellement si distingué, ne s'était pas privé de le noyer d'injures et de reproches. Il avait même eu recours à l'Italien tant la rage l'avait guidé dans ses propos. Ces mots, il ne les regrette pas : ils n'étaient pas faux, et il n'en pense pas moins. Cela ne change pas le malaise qu'il éprouve par rapport à toute cette histoire, Jephté l'ayant mis dans une situation impossible à laquelle personne n'aurait jamais dû le soumettre. Mais passons. Ses yeux fuyants se relèvent furtivement, le temps de constater que Samaël a le teint aussi frais qu'une carpe décongelée depuis une semaine et qu'il porte ... Un jogging ? Dante est persuadé qu'il lui avait fait brûler, jeter ou donner tous ceux qu'il possédait, autrefois. En avait-il dissimulé quelques uns, s'en était-il racheté depuis, avait-il emprunté celui de Jephté, celui de quelqu'un d'autre ... ? Il se secoue mentalement comme un poirier, histoire de chasser toutes ces pensées qui n'ont plus lieu d'être.

Bonjour Samaël. Tu ne ressembles à rien. remarque-t-il finalement, avec nonchalance. Ce qui est particulièrement triste, dans toute cette histoire, c'est que Dante ne cherchait même pas à être blessant : se contentant d'être honnête, ce qu'il dit, il le pense véritablement et Samaël en a parfaitement conscience. Sa gorge se noue en constatant que Maël n'ose pas soulever son regard, et encore moins l'affronter. Il semble que quelque chose a été irréversiblement brisé, depuis la dernière fois, plus encore que toutes ces années auparavant, lorsque Dante avait refusé sa bague et était parti tel un voleur, sans dire un mot. Ils s'appartenaient encore, malgré tout cela. Du moins, c'était ce que Dante s'était toujours dit, pour mieux faire passer la pilule. Mais à l'heure actuelle, que sont-ils, si ce n'est deux parfaits étrangers ?

Plus rien ne semble les unir.

Évidemment, Samaël ignore son accueil, ne prenant même pas le temps de lui dire bonjour. Jephté n'est pas là. Dante soupire. Il pourrait bien lui dire que ce n'était pas Jephté qu'il était venu chercher, mais lui, dans une tentative perverse de voir s'il n'y avait vraiment plus rien à sauver des cendres carbonisées d'une histoire qui, autrefois, il y a longtemps, leur appartenait exclusivement. Mais il se ravise. Ses yeux, toujours rivés vers ses souliers, constate qu'il serait temps d'y repasser un coup de cire tandis que la balle de baseball qu'il a l'impression d'avoir avalée lui empêche de vraiment dire grand chose. Alors il se racle la gorge, pour mieux retenter sa chance. Samaël lui avait demandé s'il voulait transmettre un message à Jephté, mais Dante secoue vigoureusement de la tête.

Ce ne sera pas nécessaire, si tout se passe comme prévu.

Sans même en demander la permission, voilà que Dante se fraye un chemin dans l'appartement, passant devant Sam comme s'il n'était même pas dans les parages. Se dirigeant vers le tiroir où il avait lui-même vu Jephté ranger ses clés, il n'y a pourtant pas si longtemps que cela, Dante commence à fouiller dedans, lentement, d'abord, puis avec un peu plus d'effort en constatant qu'il ne parvient pas à mettre la main sur le porte-clef en bois qui était pourtant attaché à son trousseau. Après une bonne minute passée à tâtonner à l'aveuglette, voilà qu'il examine attentivement les contenus du tiroir, avec assiduité. Il y voit des reçus, quelques pièces, des clefs et un carnet, des stylos aussi, un crayon à papier, un demi crayon à papier ... Mais pas de porte-clef en bois et, par extension, pas son seul moyen de rentrer chez lui. Ça, c'est plutôt embêtant.

Hmm. Curieux. contemple-t-il à voix-haute, avant de se retourner, malgré lui, vers Samaël. Il ne t'aurait pas dit où il aurait rangé mon trousseau, par hasard ? Des paroles qui semblent plutôt vagues, mais que Maël comprendrait indéniablement. Il avait l'habitude de la fâcheuse manie que le Baldassare avait de supposer que tout ce qui lui paraissait évident le serait également aux yeux des autres. Je suis assez pressé, en fait.se permet-il également d'ajouter, des fois que cela accélèrerait la mémoire de Maël. Si telle chose est encore possible.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:51

Difficile de savoir sur quel pied danser lorsque leur relation entière avait été plongée dans un champ de lave. 

Par sa faute. 

En vérité, Dante n'avait jamais voulu blesser Samaël. S'il lui avait brisé le coeur, ça n'avait pas été un choix. S'il l'avait émasculé, lors de ce dernier appel, ça n'avait pas été de gaieté de coeur. Samaël avait simplement la fâcheuse manie d'être si nocif pour tout ce qui l'entourait que les gens (Dante) se retrouvaient systématiquement (Dante) contraints de (Dante) choisir entre lui (Samaël) ou eux-mêmes (Dante). Et malgré toutes les bonnes intentions du monde, Dante n'était pas masochiste au point d'accepter que Samaël le consume à petit feu. Il avait toléré l'introduction des morsures et des menottes dans leurs moments d'intimité, il avait même accepté des choses un peu moins orthodoxes, mais ces moments s'étant déroulés dans le contexte du jeu de la séduction, les enjeux avaient toujours été moindres. 

Lorsque Samaël leur avait donné une peur bleue à disparaître pendant 3 jours, Dante avait véritablement cru qu'il lui était arrivé quelque chose de grave et qu'il en avait été partiellement responsable, d'une manière ou d'une autre. Ce genre d'enjeux étaient bien trop insurmontables pour qu'il puisse même s'imaginer la possibilité de les endosser. À contre-coeur, il lui avait fallu couper tous les ponts qui les reliaient, l'un à l'autre. Il avait pourtant essayé de s'y accrocher, à chacun de ces ponts, tant bien que mal. Mais chaque nouvelle déception et chaque nouvelle frayeur les avaient tous anéantis, un à un, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul. Il s'était retrouvé obligé de mettre un point final à cette histoire qui ne voulait pas réellement se terminer et pour ça, Dante avait décidé qu'il en voudrait longtemps à Samaël.

Se battant entre la rage, la rancoeur, la blessure et l'espoir (presque éteint) qui vivaient au fond de lui, tout ce qu'il parvient à partager, à l'heure actuelle, c'est son impénétrabilité. Pour ne pas changer. Merci. répond-il finalement au Texan, sans oser soutenir son regard. A-t-il peur d'y lire des choses qu'il n'est pas prêt d'entendre, ou de trahir les secrets qu'il se refuse à partager ? Cet échange de regards promet un jeu dangereux (voire, même, fatal) ce qui explique sa réticence à s'y prêter. 

Un long silence s'installe alors dans la pièce.


Tic.

Tac.

Tic.

Tac.

Tic.

Tac.

Tic.

Tac.

Résonne l'horloge imaginaire qui rythme les pensées du Baldassare.

L'air est si lourd dans la pièce qu'il pourrait s'étouffer dessus et en suffoquer. Légèrement oppressé par cette situation plus que gênante, le voilà qui se met à tapoter du pied, lentement, contre le parquet.

Tap, 

tap, 

tap, 

tap,

tap, 

tap, tap, tap.

Puis, avec plus d'insistance.

tap, tap, tap, tap, tap
tap tap tap tap tap tap
tap tap tap tap tap tap
tap tap tap tap tap tap

Un rythme qui masque les battements de son coeur, tandis que les secondes défilent à une lenteur accablante.

Comme s'il n'était pas là, voilà que Maël retourne s'installer sur son canapé. En temps normal, l'italien lui ferait remarquer qu'il n'est pas bon hôte et que la moindre des choses serait de lui proposer une tasse de thé, mais ce n'est pas un temps normal. Alors que Kavanagh s'enroule confortablement dans sa couverture, Baldassare se dirige quant à lui silencieusement vers la cuisine. Il met en marche la cafetière, cherchant à profiter de l'attente ici pour rattraper le temps qu'il avait perdu en se réveillant trop tard. Lorsqu'il revient, une tasse de café à la main, les paroles de Samaël s'abattent sur lui avec tout le poids d'une reproche et d'une agression.

Tu devrais t'en aller.

Son sang italien aimerait bien la jeter sur lui, sa tasse de café bouillante. Il aimerait pouvoir jeter la céramique contre le mur, hurler, crier, lui jeter des livres à la figure et lui donner, enfin, toutes ces gifles qui s'étaient perdues, toutes ces années, et qu'il s'était toujours intérieurement promis de lui donner au moment opportun (sans qu'une telle occasion ne se présente jamais).

Mais non.

Le Dante américain, celui qu'il apprivoise depuis sa naissance sans réellement savoir d'où il vient, se contente de déposer la tasse sur la table basse, devant la télévision.

Va falloir te débrouiller autrement.

Se plantant au bout du canapé, Samaël est pour la première fois directement dans son champ de vision et Dante profite de ce moment pour enfin affronter son regard. Leurs yeux bleus se confondent, Samaël avec ses forteresses impassibles, Dante avec ses iris intenses qui témoignent de la déception qu'il ressent en ce moment précis. Il s'agit là d'un regard censé exprimer toute la détresse qu'il a toujours pu ressentir, lorsqu'il était encore avec Samaël. Il s'agit là de l'expression la plus pure de la solitude qu'il a pu ressentir, toutes ces nuits où Samaël ne répondait pas à ses appels ou où il était tellement défoncé qu'il n remarquait même plus sa présence. Il s'agit de toutes les reproches qu'il n'a jamais eu le courage de lui faire par conviction qu'elles ne résulteraient jamais en aucun changement, comme cela avait été le cas avec sa mère. Toutes ces pensées, toutes ces notions, résumées à travers un regard si furtif, se traduisaient par un poids écrasant et un regard impossible à ignorer.

C'est noté. Merci quand même. Et comme à chaque fois, Dante ne demande pas son reste. Invité à fuir, alors que tous ses instincts le poussent à rester et à adresser les non-dits évidents qui empoisonnent leurs vies depuis leur premier contact, il y a maintenant quatre ans, le voilà qui prend la porte, une nouvelle fois. La main sur la poignée, il hésite un peu avant de se retourner, une dernière fois, sans vraiment savoir pourquoi. En constatant que Samaël ne le regarde toujours pas, il soupire profondément, avant d'ouvrir la porte.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:51

Un pas dehors, l'autre dedans. Situé entre deux mondes, deux espaces, deux vies. Il s'apprête à franchir le seuil, définitivement. Sa vue s'embrume, sa gorge se resserre tandis que ses dents commencent à mordre dans sa lèvre, la creusant comme des dagues, lacérant l'écorce de sa peau avec une douce harmonie. Et si c'était vraiment, définitivement, absolument terminé, à présent ? Dante. Il s'était toujours conforté dans l'idée que l'échec de son histoire avec Sam reposait entièrement sur les épaules de son grand blond ténébreux. Et si la vérité avait été bien moins simple que cela ? Et s'il avait tout simplement été lâche, et baissé les bras au moment où il fallait continuer de s'accrocher, à l'instant propice où donner une chance à leur histoire aurait tout changé ? Et s'il n'avait pas fait assez d'efforts ? Et s'il n'avait pas assez donné ?

Tant de questions, tant de contradictions. Et dans toute cette affaire sordide, la seule constante, c'est qu'il finit toujours perdant. Quelle que soit l'issue, vivre sans regrets lui serait impossible. L'herbe est toujours plus verte, et Dante empoisonne le gazon sur lequel il erre, en silence. Il aimerait attribuer tout cela à sa mère. À la pourriture qui la rongeait de l'intérieure et qu'elle lui aurait malencontreusement transmise, sans que ni lui, ni elle, ne s'en rende compte, progressivement, entre le jour de sa naissance (lui) et celui de sa mère (elle). Dante adore ça, en réalité. Se dédouaner de toutes responsabilités. Rejeter la faute sur les autres. La réalité, c'est qu'il n'a pas su rester avec Samaël car il était incapable de supporter son mode de vie. Ça avait été son choix, sa décision. Pourtant, le Baldassare était monté sur ses grands chevaux et s'était permis d'agir comme si le texan avait tout orchestré. Il n'avait plus répondu aux appels, ni aux messages. Même les larmes aux yeux, adossé au mur, ou dans sa baignoire, il avait tenu bon, se cramponnant à l'appareil électronique entre ses doigts, quelques secondes, avant d'expirer suffisamment profondément pour avoir le courage nécessaire à mettre son téléphone en mode « ne pas déranger ». 

Il s'était permis de lui en vouloir, il s'était autorisé la rancoeur. Celle d'un homme bafoué, humilié, délaissé. Il avait même eu la prétention de pouvoir ressentir de l'envie, de la jalousie ou de la tristesse lorsque la simple idée que Sam puisse recommencer sa vie avec autrui que lui lui aurait effleuré l'esprit. Quel capricieux, ce Dante. Obsédé par Samaël, il était incapable de ne pas l'aimer. Il se refusait de l'admettre, d'autant plus de se l'admettre. L'évidence n'en est pas moins réelle, pour autant, et gagne en pathos lorsque ses conséquences sont prises en compte. Car si Dante est incapable de ne pas aimer Samaël, il est évident que Samaël n'a pas le droit de ne pas aimer Dante. L'un et l'autre se complétant, comme le jour et la nuit, l'eau et le feu, le yin et le yang, l'homme dans la femme, à l'éveil de la lune ... L'un ne peut exister sans l'autre. Du moins, c'est ainsi que Dante envisageait la chose. Et dans son égoïsme le plus naïf et discret, cet amour éternel, cette flamme toute consumante qu'ils étaient destinés à ressentir, l'un pour l'autre, se devait de brûler à distance. Ils se devaient de s'aimer sans pouvoir s'obtenir. De se voir à travers des tranches de vies, cinq minutes par ci, une heure par là. Au même endroit sans jamais vraiment être là, ensemble sans jamais être unis. Leurs corps, assis sur la banquette d'un taxi, se touchant presque, simplement pour ne jamais avoir à se frôler.

Mais tout cela semble terminé, à présent. Et Dante s'en mordrait presque les doigts. Il s'était volontairement exilé de la vie de Samaël, l'avait provoqué, à répétition, mis à l'épreuve et mis au défi, au point de se l'aliéner. Il n'était plus le bienvenu, à présent. Dante comprend le message. Dante partira. Dante, jamais ne reviendra.

Attends !

Il manque de se manger le sol tant la surprise de ce rappel violent le ramène à lui. Si toutes les cellules de son corps l'invitent à faire volte-face pour confronter le regard de Samaël, tout ce que son cerveau lui permet, c'est de rester là, interdit, planté comme un piquet, sans bouger. Il lui tourne encore le dos, incapable de partir, incapable de rester. Entre deux mondes, entre deux vies ... Entre le Samaël qui est à lui, et celui qu'il n'aurait jamais.

Le silence oppresse. Plus que d'accoutumée, Dante a l'impression de se faire poignarder, suffoquer et noyer par celui-ci, en simultané. Un sentiment qu'il n'apprécie pas particulièrement. comme si sa bouche avait été remplie d'eau, avant qu'on ne lui verrouille les lèvres et qu'on ne plante trois couteaux dans son ventre. Des douleurs, à la fois pinçantes – et en même temps, omniprésentes. L'envie de partir est forte, mais Dante la dompte et l'apprivoise, le temps d'attendre, justement. Voir si une porte ne se rouvrirait pas. Voir si tout espoir n'est pas compris, et si la possibilité d'un renouveau n'est pas dissimulée, quelque part, tapie dans l'ombre, dans un coin de la pièce.

Malgré tout, Dante ne pouvait pas se préparer ni même s'attendre à ce que Samaël avait fini par trouver à lui dire. Interdit, le voilà, un pied dehors, un pied dedans, planté comme un imbécile à qui l'on venait d'offrir une grenade décapsulée. Incapable de savoir quoi faire de la bombe, il se retrouvera à exploser avec, lorsqu'elle détonnera. Un nouveau silence s'installe, et Dante se retrouve presque à regretter le précédent. Il s'agissait alors d'un silence, tendu, certes, mais d'un silence de possibilités. Samaël pouvait lui donner matière à l'insulter de nouveau. Il pouvait lui donner raison. Il pouvait l'inviter à rester. Il pouvait même lui faire comprendre qu'il avait changé, que tout irait bien entre eux et qu'il pouvait revenir sans craintes. Mais la magie des silences de possibilités, c'est que ces possibilités sont désirables tant qu'elles n'existent pas. Une fois le fait accompli, et le voeu concrétisé, elles perdent étrangement la plupart de leur attrait, comme si quelque chose leur avait été violemment arraché. Et la voix, brisée et anéantie de son amant d'antan, ne fait qu'accentuer la fissure qu'il ressent à l'intérieur de son coeur.

S'il y avait bien un jour pour que Dante soit reconnaissant pour quelque chose, ce serait celui-ci. Dante est reconnaissant que Samaël ne peut pas le voir, actuellement, depuis son canapé. Il est reconnaissant, également, que l'irlandais ne l'avait pas poursuivi jusqu'au seuil de la porte. Son sang italien s'éveillant dans ses veines réveillent tant de choses en lui que si Samaël avait eu l'idée de plonger ses iris abyssales dans les siennes, Dante aurait très certainement été perdu. Il lui aurait attrapé le visage pour l'embrasser, comme il en a rêvé, tant et tant de fois qu'il avait arrêté de les compter ou même d'y prêter plus d'attention que cela. Rêver de Samaël faisait partie de sa routine hebdomadaire, tout comme se brosser les dents chaque matin ou mettre sa chaussure droite avant la gauche faisait partie intégrante de sa routine. Se remémorer le goût de ses lèvres, s'imaginer une vie où ils n'auraient jamais rompu ou, tout simplement, où ils auraient pu se réconcilier, faisait partie de son quotidien. Pas un jour ne passait sans que le visage de Samaël ne vienne embrumer ses pensées. Il détestait ça. Il adorait ça. Et ça le dévorait. Succombant au chant des sirènes, il serait retombé dans la spirale infernale de cette histoire qu'il cherchait à laisser derrière lui à tout prix, sans jamais réellement avoir l'intention de s'en défaire entièrement.

Quel contradictoire, ce Dante. 
Quelle aguicheuse, ce Dante.

Quel emmerdeur de première, ce Dante.
[size]

Si Samaël avait été face à lui, il l'aurait embrassé.
Il aurait écrasé ses lèvres contre les siennes, sans une hésitation, car il venait enfin d'entendre les mots qu'il avait toujours rêvé d'entendre mais qu'il ne pensait jamais pouvoir un jour réellement obtenir de la part de l'être le moins introspectif qu'il avait eu la malchance de rencontrer.

Si Samaël avait été face à lui, il aurait baissé ses remparts et largué ses amarres pour mieux redonner une chance à leur histoire.

Si Samaël avait été face à lui, il aurait pleuré, un peu.

Si Samaël avait été face à lui ...

Et seulement si.

Mais Samaël était dans son canapé, et Dante avait son temps. Le dos toujours face au salon, le visage vers l'extérieur, il prend le temps de réfléchir à la meilleure façon de procéder. Que dire ? Que faire ? Comment réagir ? Une fois n'est pas coutume : il n'en a aucune idée. Lui qui, pourtant, ne peine jamais à trouver les bons mots, se trouve entièrement au dépourvu. Et livré à la merci du hasard.

Je suis un lâche. souffle-t-il finalement. Se retournant doucement, ses yeux, intenses mais toujours aussi impassibles se logent directement dans ceux de Samaël. Leurs pupilles dilatées et leurs cornées luisantes racontent une histoire qu'ils sont les seuls à refuser d'entendre. Et pourtant ... Je n'ai jamais voulu te faire du mal. avoue-t-il finalement, baissant simultanément la tête, comme un enfant le ferait quand il refuse d'admettre qu'il a tort et qu'il n'assume pas ses propres aveux.[/size]
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:52

Sur ces mots, Dante s'en va.

Il ne se retourne plus. Il ne regarde plus derrière lui. C'est terminé. Le passé, ancré, défini, définitif, même ... est oublié. Et Dante franchit le seuil de la porte, sans la moindre hésitation, sans le moindre regret. Il a vu Samaël pour la dernière fois de sa vie et, de ce poids, le voilà enfin libéré. Il rentrera chez lui. Il se félicitera de cette victoire. Il se réveillera heureux, le lendemain, et le surlendemain, et tous les jours qui viendraient par la suite. Il retrouverait le sourire en même temps que l'amour frappera à sa porte et sa vie sera enfin heureuse, comme il le mérite. Peut être même qu'ils adopteraient un enfant. Aux noëls, il aura le luxe de pouvoir se familiariser avec la famille de son amant. Et Dante aura enfin la vie dont il a toujours rêvé, depuis son plus tendre âge et qui, à ce stade, lui est clairement due. Ils vieilliront ensemble, main dans la main, pas sans jamais se disputer, mais certainement sans jamais se perdre de vue. Inséparables, à la vie jusqu'à la mort. Voilà la vie qui l'attend. Simplement car il a enfin tourné le dos à Samaël et tiré un trait à tout jamais sur ce passage de sa vie.

...

...

...

Mais Dante ne s'en va pas. Il serait facile d'argumenter que de cette histoire, jamais il n'en sortirait. Pas indemne, en tous les cas. Il reste là, désabusé et las, confronté à son échec colossal : celui d'être incapable de préserver tout ce qui le maintient au dessus de l'eau. D'abord sa mère. Ensuite Sam. Maintenant, les fantômes de ce qu'il restait du "autrefois" avec Sam. Petit à petit, l'oxygène qui alimente sa vie s'éteint, s'oxydant ou se consumant dans les braises d'un immeuble incandescent. Dante se noie dans son propre malheur, généré par cette solitude qui lui pend aux triples et le hante comme une ombre. Partout où il se dirige, le malheur le suit. Chaque sourire lui vaut une déception ; chaque joie lui coûte un revers de la médaille bien plus brutal encore.

Lorsque Dante est tombé sous le charme de son voisin, cinq ans auparavant, rien ne pouvait l'atteindre. Il marchait sur des nuages, la vie lui souriait et, pendant un bref instant, l'illusion qu'il pourrait échapper à sa sombre destinée s'était manifestée. Mais l'éternité ne dure qu'un temps, comme on dit, et sa mère n'aurait pu trouver meilleur moment pour sombrer de l'autre côté du voile. Un enterrement à financer. Des nuits blanches passées à réfléchir à la meilleure solution pour payer ses factures. Une période interminable passée à manger des pâtes afin de pouvoir finir ses mois. Une double dose de travail, pour arrondir le tout. Et les larmes, encore et toujours ; ces larmes traitresses qui accompagnaient sa culpabilité. Son histoire éclosante avec Dan n'a même pas eu l'audace d'essayer de rivaliser avec sa souffrance : aussi rapidement que la flamme s'était allumée, voilà qu'elle s'était éteinte. Ils ne se sont jamais revu. Ils ne se sont jamais reparlé. Car Dante ne mérite pas de belles choses, et la beauté ne mérite pas Dante. Sa grand-mère l'avait pourtant mis en garde, au cours de son enfance : « Ciò che Dio dà con una mano si ritira dall'altro. » Depuis ce jour, chaque moment de joie qu'il avait pu ressentir était immédiatement enchaîné par la frayeur de l'autre revers de la balance, qui tombait systématiquement. Toujours de la pire façon qui soit, toujours au même moment.

Il semblerait donc que cela soit terriblement logique que lorsque la carrière de Dante commence enfin à voler de ses propres ailes (bien que modestes), ce passé auquel il s'accrochait tant, malgré lui, se retrouverait à s'effondrer sous ses propres yeux. Il voit déjà la scène : un Samaël qui ne l'appelle plus. Un Samaël qui ne cogne plus à sa porte, à deux, trois, quatre, parfois même cinq heures du matin, comme un bourrin, parce qu'il avait trop bu ou était trop intoxiqué. Il ne se ferait plus harceler par les enveloppes intempestives contenant une clé USB ou un DVD de ses dernières performances, que Dante n'a jamais osé visionner ni jeter à la poubelle. Il n'entendrait plus sa voix piteuse et éreintée crépiter de l'autre côté de sa boite vocale, et ne pourrait plus soupirer en les écoutant, tous ces messages, dès le réveil. Car oui, Dante les écoutait bel et bien, tous, sans exceptions. Il avait beau ne jamais y répondre, sa curiosité et son addiction (car aucun autre terme ne peut convenablement décrire sa situation) à Samaël le poussait toujours à les écouter. Pas nécessairement dans leur intégralité, ni très attentivement, mais ... Ils faisaient partie de son rituel matinal. Et quand il n'en recevait pas, il réécoutait les anciens, qu'il ne supprimait pas toujours. Juste pour pouvoir entendre le son de sa voix, encore un peu.

Alors Dante ne bouge pas. Il reste là, quelques secondes, peut être une demi-minute, même, inspirant profondément en intégrant une dernière fois ... Tout ça. Le visage apeuré et bougon de Sam, l'odeur du plâtre et les murs blancs délavés. Sa façon à lui de dire au revoir. Ça fait toujours aussi mal, malgré la maturité et l'expérience. Avec le temps, la seule chose qui change, c'est qu'on finit par accepter que les adieux seront toujours douloureux. Étrangement, cette révélation ne fait rien pour atténuer la douleur : au contraire, elle a tendance à l'amplifier.

Avec du recul, peut être aurait-il choisi de partir sans se retourner, comme dans le premier scénario. C'est ce qu'il se dira, après le fait, en tous les cas. Car ce qu'il se produit par la suite lui est bien trop douloureux.

Dans l'instant furtif, si furtif qu'un simple clin d'oeil aurait suffi pour ne pas l'apercevoir, où Dante était resté immobile entre l'intérieur et l'extérieur, voilà que Samaël se précipite vers lui d'une fougue renouvelée. Il a beau tituber, trébucher une fois, s'arrêter pour vérifier que tout va bien, puis tituber de nouveau, entendre son ancien amant se mouvoir l'immobilise davantage, sans qu'il puisse vraiment dire pourquoi. Tellement happé par le texan, l'Américain ne se rend même pas compte que ce qui le tétanise de la sorte, c'est l'espoir.

Que tout puisse redémarrer.

Au moins l'espace d'un instant.

Dante a beau lui tourner le dos, il sent sa présence lorsque Samaël entre dans sa bulle. Il sent le souffle chaud et rauque de Sam lui brûler la nuque en guise de caresses. Et ses doigts, qui effleurent timidement mais avec brutalité son bras gauche, car Sam sait que Dante n'aime pas qu'on lui touche le bras droit. Pas depuis cette cicatrice qu'il s'était fait, enfant, et qui avait cherché à marquer son esprit avant de disparaître de sa peau. 

Il y met un peu de pression, le Samaël.

Dante, lui, se mord la lèvre.

Mais Sam serre de plus belle. Et Dante se déteste, et il refuse mentalement de le faire, mais son corps ne lui obéit plus et voilà qu'il se retourne. Et le pire, dans tout ça, c'est que Baldassare sait exactement ce qui l'attend. Tout simplement parce que ce moment, comme celui quelques instants plus tôt, où Sam avait enfin trouvé la lucidité pour assumer leurs divergences insurmontables, il en avait rêvé. Bien trop souvent. Bien trop longtemps. Bien trop douloureusement.

Un rêve qui, jamais, n'aurait dû se concrétiser.

Et pourtant ...

Dante est le fils de sa mère. Et celui de son père, lorsqu'on y pense bien. C'était comme pré-écrit dans ses gènes : sa faiblesse finit toujours par avoir le dessus sur lui. Il cède à ses rêves, non pas car il en a envie mais simplement car il est incapable de s'en empêcher. Simplement car l'emprise de Sam est si enivrante que de se laisser attirer une dernière fois dans sa toile d'araignée lui semble plus délicieux que de le voir s'évaporer à tout jamais. 

Sa peau brûle et frissonne et gèle en même temps lorsque Sam le regarde dans les yeux, vraiment, pour la première fois depuis ... Longtemps ? Bien longtemps. Baldassare s'en souviendrait si son sang s'était autant glacé dernièrement. Sam avait toujours eu le don de pouvoir le terrasser d'un simple regard.

Envoutant.
Ensorcelant.
Enivrant.

C'était son regard qui avait eu raison de lui, toutes ces années auparavant. Dedans, Dante s'y noie autant que dans sa propre misère. Ça lui avait semblé si confortable et familier, à l'époque, qu'il avait mépris cette facilité pour une évidence. Heureusement que le temps avait eu raison de lui et de ses idées sottes.

Le regard ne dure pas longtemps. Maël se détourne, comme s'il avait vu un fantôme dans son visage. Dante en souffre, bien qu'il ne le montre pas. Malgré tous ses rêves, un jour où Sam deviendrait un inconnu qu'il connaitrait mieux que quiconque ne figurait pas sur la liste. À choisir, il s'agirait davantage à un cauchemar.

Et tombe enfin l'autre revers de la balance.

Tu m'as offert les plus belles années de ma vie.

Et si Dante s'écoutait, il fermerait déjà des yeux et préparerait ses lèvres pour Samaël. Mais Dante ne fait rien. Il ne bouge pas, il ne s'approche pas, mais ne s'éloigne pas non plus. Passager passif de cet échange, il se contente d'observer, comme un spectateur, et de subir ce que Samaël aura bien envie de lui accorder. Avec du recul, son histoire avec Samaël avait vraiment été belle. Il en a conscience. Il n'a jamais cherché à le nier, en vérité. Le rappel qui lui est donné n'était cependant pas nécessaire, et s'en retrouve presque à en être traumatique.

Dante tremble lorsqu'il voit Samaël se rapprocher de lui. Une partie de lui a envie de le devancer. Une autre a envie de hurler et de partir en courant. Elles s'annulent et il ne bouge pas. Il se contente de frémir et de vibrer avec ses sueurs froides, incapable de résister tout en étant incapable de réellement s'abandonner à l'instant présent. Mais lorsque les lèvres de Samaël s'écrasent contre les siennes, Baldassare ferme des yeux.

Le baiser ne dure pas longtemps, mais c'est suffisant pour que Dante se retrouve à détester Samaël de nouveau. Car si des mois avaient été nécessaires pour se convaincre qu'il serait préférable de passer à autre chose (et, pour être vraiment transparents, des années, même ...), ces quelques secondes avaient suffies pour déchirer toutes ses illusions et effondrer le chateau de cartes de certitudes qu'il s'était construit. En un instant, Dante revit toutes les passions qu'il a connues, depuis leur rupture. Chaque baiser, chaque caresse, chaque sourire. Chaque coup de rein. Il revit tous ces échecs à leur juste valeur, et des souvenirs qui lui avaient autrefois semblé agréables et triomphants se révèlent à présent n'avoir été, eux aussi, qu'illusions. Des terribles et cruelles illusions. Car personne d'autre n'avait jamais su lui sourire comme Sam le faisait. Et personne d'autre n'avait jamais su le caresser comme Sam le faisait. Et personne d'autre n'avait jamais su l'embrasser comme Sam le faisait. Et personne d'autre n'avait jamais su lui faire l'amour comme Sam le faisait, ou l'enlacer après le fait, pendant qu'il s'endormait, épuisé, en restant collé contre lui, comme un parasite ou un ange gardien, jusqu'à l'aube. Personne d'autre n'avait été capable d'éveiller en lui la haine, l'amour, la peur, le désir, la rancoeur, la rage, l'inquiétude et la dépendance au même degré que Sam, dans les mêmes configurations et, parfois, même, toutes en même temps. Non. Alors que Sam l'embrasse, l'évidence qu'il avait essayé d'ignorer avec entêtement revient à la surface, et voilà qu'il se noie de nouveau. Il pourrait presque en hurler.

Car il n'y a que Sam.
Et qu'il n'y a jamais eu que Sam.
Et qu'il n'y aura jamais que Sam.

Et qu'il ne peut pas y avoir de Sam.

Et la conscience de cette réalité lui est tellement douloureuse qu'il a l'impression de mourir un peu à l'intérieur. Et le pire, dans toute cette histoire, c'est que Dante profite quand même du baiser. Ses mains se perdent sur le visage de Sam et, dans la cécité qu'il s'impose en maintenant les yeux clos, voilà qu'il redessine son menton et ses joues à l'aide de ses phalanges. Ça lui semble tellement beau que ses yeux se mettent à briller légèrement, menaçant de larmoyer à tout moment sans jamais réellement concrétiser cette menace. Dante prolonge le baiser autant qu'il le peut, avant que son corps ne cède à sa raison et qu'il ne s'apprête à lâcher prise. Heureusement pour lui, Samaël le devance. Le baiser se termine.

Et juste comme ça, il a froid de nouveau.
Et là où l'amour (et, jadis, le corps) de Sam avait su le remplir, il n'y avait plus que ce vide glacial qui le ronge depuis toujours. Depuis leur rupture. Depuis avant, même. Dante a l'impression de ne plus rien ressentir, comme si une part de lui s'était éteinte pour ne jamais se rallumer. Il est enragé. Il déteste Samaël. Il le déteste car il l'aime. Il le déteste car il se déteste. À cause de Samaël. Grâce à Samaël ? Grâce à Samaël, il avait appris à aimer. À cause de Samaël, il serait incapable d'aimer de nouveau. Il le sait, depuis un moment. Une vérité qui dévore tant elle est dévastatrice. Même là, alors que son corps, vidé et inerte perd le peu de vie qui lui restait, les doigts de Sam brûlent contre sa peau. Cette parcelle de vie est si douloureuse et lancinante qu'il se dérobe sans demander son reste. Ses doigts se referment sur eux-mêmes, sa main s'éloigne de celle de Sam pour se cacher dans sa poche, tandis que le froid glacial s'empare entièrement de lui de nouveau.

La prise de conscience renouvelée de cette indolence qu'il traine derrière comme le poids d'un bagnard lui est fatale. Ses yeux se plantent avec terreur dans ceux de Sam, avant de replonger vers le sol de nouveau. Sam peut être fier de lui-même : il venait enfin et irrémédiablement de finir de le scier en deux.

Le spectacle peut désormais se terminer.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:52

Un instant de faiblesse.

Il ne suffisait que de cela pour briser l'engrenage et relancer toute la machine à zéro. Il se l'était toujours dit. Il l'avait toujours su.

Cela n'a pas su le protéger de son propre instant de faiblesse.

Alors que les souvenirs l'assomment avec violence, lui assenant coup après coup l'évidence même qu'il serait incapable d'exister sans Samaël dans sa vie, ses yeux commencent à scintiller sous les reflets du soleil qui filtre à travers les carreaux. Quel crime avait-il bien pu commettre dans ses vies antérieures pour mériter pareil supplice ? S'il le savait.

Lui qui avait tout fait pour étouffer cet amour qui le dévorait à petit feus, le voilà de nouveau consumé par la rage de sa passion. Et qu'elle brûle, cette rage. Comme une fièvre endiablée qui jamais ne libère sa proie, elle l'invite à jeter Sam contre un mur pour le noyer de baisers. Elle lui intime des ordres, en vile tentatrice qu'elle est. Celui de le recouvrir de tendres caresses. Celui de se perdre dans le creux de son cou, inlassablement, pour redécouvrir son odeur, encore et encore, comme un souffle nouveau. Celui de se déshabiller, sans demander son reste, pour confronter son corps nu avec celui de son ancien amant, encore une fois.

Dans ses fantasmes se rejouent milles et uns ébats passés. Tous les orgasmes écumés après de torrides sessions de passion, où leur seule préoccupation avait été l'expression d'un amour qui prospérait bien, alors ; ces vagues de pur bonheur dissimulées derrière chaque sourire et chaque soupire lorsque, haletant, Dante retombait contre le matelas dans une exclamation de son émerveillement. « C'était ... magique. » Ou encore fabuleux. Ou extraordinaire. Ou tout simplement addictif. Pour toutes les fois où Samaël avait eu suffisamment de lucidité pour lui faire l'amour, Dante avait vécu à une intensité qui lui avait jusqu'alors toujours semblé impossible, et, depuis, toujours semblé incomparable : car le fait qu'un corps puisse aussi parfaitement se marier au sien ne lui aurait jamais traversé l'esprit, pas même en rêve, avant de ne l'avoir vécu. Maintenant que la barre a été levée à tel niveau, toute tentative de rivaliser avec ces souvenirs est compromise d'emblée.

Comment lui reprocher, ainsi, le désir abrutissant de regoûter, une dernière fois, au fruit interdit de toutes ses ardeurs ? De retoucher, ne serait-ce que du bout des doigts, ne serait-ce que pour un instant, une infime fraction de leur gloire d'antan ? Lorsqu'il n'était qu'un Dante éperdument amoureux d'un Sam, un Dante jeune, naïf, crédule et insouciant. Lorsque l'amour était une passerelle vers une promesse d'éternité et que le mariage était un souhait des plus pressants avant d'être une possibilité. Comment lui reprocher de vouloir retrouver toutes les parties de lui qu'il n'avait découvertes qu'à travers son histoire avec Sam, et qu'il n'a jamais su retrouver depuis ?

Ses yeux scintillent sous l'éclat du soleil. Sa vulnérabilité, mise à nue, fend l'air avec toutes les reproches qu'il est trop faible pour verbaliser. Il lui en reproche, des choses, à Samaël, en vérité. Il est trop propre et poli pour les assumer, mais ses reproches, il les cultive à la pelle. Dans un premier temps, Dante lui reproche de ne pas avoir été là, pour lui, lorsqu'il en avait besoin. Toutes ces conversations à sens unique où il se savait pertinemment en train de parler dans le vide n'avaient pas fait des merveilles pour son amour propre, ça, c'était évident. Dans un deuxième temps, Dante lui reprochait de ne pas avoir su l'aimer suffisamment. Si Sam avait essayé de lui promettre fidélité et longévité, la vérité était que son corps et son âme appartenaient à une autre depuis bien trop longtemps : la drogue. Tout ce dont Dante avait besoin, en réalité, c'était que Sam lui prouve, une bonne fois pour toutes, qu'il l'aimait assez pour choisir de vivre, pour lui : à défaut d'avoir assez de forces pour arrêter de s'auto-détruire, Sam aurait pu faire le choix de se laisser être aimé par Dante.

Ces regards lourds que Dante envoient à Sam ne sont pas gratuits. Ils lui valent le poids de devoir plonger ses yeux dans ceux de son ancien amant pour retrouver toutes les miettes de leur histoire qu'il y avait laissées. C'est dans ses moments de pur désespoir que Samaël semble retrouver toute l'innocence de son enfance. Dante n'a beau jamais l'avoir connu avant l'âge adulte, la simple idée d'un Sam naïf et sans défenses l'anéantit à chaque fois. Parmi tous les aspects malsains de leur relation, l'incapacité de Dante à choisir entre le désir d'aimer ou de d'élever Sam est probablement la plus tragique. Tiraillé entre le besoin de se faire remarquer et rassurer par lui et celui de le protéger et de le rassurer à son tour, il s'est tellement souvent retrouvé dans un rôle presque paternel à l'égard du texan qu'il a manqué de perdre de vue l'essence même de leur relation à plusieurs reprises. Jusqu'au jour où cette confusion fut insurmontable, et où Dante exprima son besoin de mettre une fin définitive à cette histoire.

Dante fuit le regard de Samaël car il se sait incapable de résister plus longtemps. La faiblesse continue de s'emparer de lui, dérobant le sol sous ses pieds et éveillant toutes les crises existentielles qu'il essaie pourtant d'étouffer, malgré lui, et ce, depuis leur rupture. La nuit, elles rampent sous son lit pour l'attaquer dans son sommeil, le paralysant en se moquant sournoisement de sa propre fébrilité.

Le désir de prendre ses jambes à son cou s'empare de lui, et voilà que Dante se retrouve sur le point de partir en voleur, sans même dire au revoir. Si seulement Samaël ne l'avait pas retenu.

Si Samaël ne l'avait pas retenu, Dante aurait ouvert la porte, et serait reparti. Il serait allé au travail, dans l'attente impossible que Jephté le contacte pour lui annoncer qu'il avait ses clés. Il aurait récupéré ses clés à la fin de la journée, se serait jeté sous la douche et aurait pondéré sur les évènements de la journée en bonne et due forme.

Mais Samaël le retient. Dante, déjà sur le paillasson, se contente de se retourner. Entendant quelques froissements dans ce qui lui semble être un tiroir, voilà que sa mâchoire se resserre tandis que son sang se glace.

Il n'aurait pas osé.

L'étau se resserre tandis que son coeur continue de battre. Badum. Badum. Badum. Badum. Badum. Samaël se retourne alors vers lui, un trousseau à la main. Le salaud. Son coeur bat la chamade. Boom. Boom. Boom Boom BoOm BoOM BOOM BOOMBOOMBOOMBOOM.










Dante retrouve ses esprits deux secondes plus tard, les mains tremblantes. Abaissant son regard vers sa paume ouverte, Dante y découvre son trousseau de clés. Le salopard. Il regarde les clés de nouveau. Le salopard le salopard putain de sa mère FIGLIO DE PUTANA TI UCCIDERÒ ! Aurait-il eu tous ses esprits, Dante aurait probablement jeté Sam contre le mur pour lui offrir un joli oeil au beurre noir tant sa rage est impitoyable. Sa colère n'a d'égale que son tempérament, après tout, deux héritages de son grand-père maternel qu'il n'a jamais connu mais qui, d'après les rumeurs, n'aurait pas été un homme des plus tendres. Au lieu de cela, il laisse Sam planter ses iris tranchants dans ses yeux de nouveau sans dire un mot. Il aimerait pouvoir hurler, crier, le noyer sous un torrent d'insultes, en anglais, en italien et peut être même en français s'il parvenait à se souvenir des quelques jurons qu'il avait pu apprendre au lycée, mais rien ne lui vient. Ses yeux continuent de scintiller, mais il n'y a plus la lueur du soleil pour contraster avec toute cette humidité.

La porte se referme dans un murmure fracassant. Dante, pétrifié, les mains tremblantes, grince des dents en fusillant les clés du regard. Ses jambes menaçant de faiblir sous le poids de sa stupeur, il les prend à son cou pour se jeter dans l'ascenseur et  descendre au rez-de-chaussée. Une fois en bas, l'américain traverse la rue à toute allure, impatient de rentrer chez lui. Il n'ira plus au travail, cet après-midi. Ni le lendemain, ni même le jour d'après. Dante essaie d'appeler l'ascenseur, mais celui ci est bien trop haut et il n'a pas le temps. Les crampes dans son estomac continuent de se resserrer autour de son désarroi, l'emprisonnant dans une douleur qui veut s'échapper par sa gorge mais qu'il ravale avec sa fierté. Montant à toute allure par le biais des escaliers, Dante se retrouve finalement face à sa porte. Les mains vibrantes, le Baldassarre peine à glisser la clé dans la serrure. Dans un dernier élan de force, il parvient finalement à les tourner une fois, puis deux. S'engouffrant à toute allure derrière la porte, le voilà qui la verrouille de nouveau, avant de fermer l'entrebâilleur pour se garantir de l'intimité. Reposant le trousseau de doubles dans le pot sur le meuble près de l'entrée, ses yeux cèdent finalement lorsqu'il voit son propre trousseau soigneusement rangé à sa place, et non dans la poche de sa veste, comme il le pensait.

Se laissant tomber contre la porte, il n'est plus le maître de ses actions, ni même des larmes qui tombent enfin après tant de retenue. Dante s'enterre la bouche derrière sa main droite, tentant vainement d'étouffer ses sanglots en se mordant la main. Ses yeux, meurtris par la toxicité de son ex et sa fureur contre sa propre incompétence, s'injectent rapidement de sang. Recroquevillé contre la protection chétive que représente la porte, il s'abandonne pour la première fois à tout son désarroi.

Samaël avait fini par avoir raison de lui.

À présent, le voilà entièrement anéanti.

Malgré tous ses plus vaillants efforts, le texan avait gagné : Dante n'est désormais plus qu'une loque d'un « lui » passé.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:52

Vendredi soir. Une journée comme une autre. Longue, stimulante, enrichissante et épuisante. Lorsque Dante arrive enfin chez lui, c'est en soupirant qu'il laisse ses clés tomber sur la commode près de la porte d'entrée. Avant de s'installer confortablement sur son canapé, cependant, l'américain doit s'assurer que la porte d'entrée est bien verrouillée. Il en profite pour fermer l'entrebâilleur, comme il le fait tous les soirs. L'on pourrait se demander si Dante agit de la sorte par peur de cambriolages ou d'une entrée impromptue de Samaël. En réalité, lui-même ne sait pas quel scénario l'inquiète davantage, ce qui explique pourquoi il maintient sa vigilance tous les soirs, quelle que soit l'heure à laquelle il rentre.

Maintenant qu'il est enfin posé chez lui, il peut s'autoriser le luxe de décompresser un peu. Il délace ses chaussures avant de les ranger soigneusement près de la porte. Dante enlève ensuite sa veste, qu'il pose sur la chaise la plus proche, conscient qu'il serait amené à la réutiliser le lendemain, ou peut être le Lundi, selon ses projets du weekend. À contre-coeur, il avait accepté d'aller diner dehors avec certains autres membres de la troupe. Il détestait ces évènements sociaux, où tout le monde continue de jouer des rôles alors que la représentation est terminée et où le brouhaha environnant (surtout par un Vendredi soir) engloutit inévitablement toutes les voix inintéressantes des uns et des autres. Malgré tout, en tant que bon joueur d'équipe, il savait pertinemment quelle était l'importance de (tenter de) consolider ses liens avec les autres membres de la troupe et, potentiellement, en tisser avec les nouvelles arrivées, et c'est pour cela qu'ils s'étaient tous rendus au restaurant.

Manque de chance pour lui, la troupe avait choisi de s'agglutiner au premier restaurant italien qu'ils avaient su trouver – et bien entendu, comme son nom semble italien, tout un chacun s'était empressé de lui demander son opinion sur les options de la carte et de leur fournir son avis d'expert sur le décor, le service et la prestation générale. Et bien entendu, afin d'éviter toute question embarrassante, irritante (et tout simplement déplacée) sur les raisons pour lesquelles sa mère ne l'avait jamais emmené en Italie ni rapproché de ses origines latines, l'Américain se retrouve contraint de jouer un rôle, lui aussi : celui de Dante, le charmant italien à l'Anglais impeccable qui est retourné tous les étés en Italie afin de rendre visite à sa nonna. Un Dante qui sait tout sur tout dans la culture italienne, est fanatique de l'Opéra et sait faire ses propres pizzas. La réalité, c'est que sa grand-mère venait à eux, lorsqu'elle pouvait encore se le permettre. La vérité, c'est que Dante déteste l'opéra, qu'il trouve incroyablement bruyant et mélodramatique pour pas grand chose ... Et la vérité, c'est que Dante n'a jamais fait une seule pizza de sa vie.

Autant dire que sa soirée a été aussi éprouvante qu'épuisante. S'affalant sur son canapé, l'américain remet ses lunettes en place avant de se tourner les pouces, quelques instants, le temps de décider comment occuper le reste de sa soirée. En vérité, il pourrait aller se coucher – il était après tout vingt-deux heures quarante, une heure plus que convenable pour rejoindre les bras de son cher et tendre Morphée et s'envoler vers le pays des rêves. Le seul problème, c'est que Dante n'a pas envie de dormir. Ou plutôt, Dante n'a pas envie d'arriver au lendemain. Pas tout de suite. Il ne veut pas se réveiller et commencer sa routine quotidienne pour se rendre compte qu'il est enfin Samedi, et qu'il a quarante huit heures à tuer avant de recommencer sa semaine habituelle. Il n'a pas envie de se retrouver seul face à la solitude de son propre silence, et l'absence du bonheur qu'il avait chassé de chez lui plusieurs années plus tôt. Il n'a pas envie de se réveiller seul, encore une fois, lorsque Morphée se sera fatigué de lui et serait parti rejoindre ses autres amants, de l'autre côté du globe, pour les aider, eux aussi, à trouver le sommeil. Non. Dante veut veiller, ne serait-ce que l'espace d'une heure ou deux, afin de pouvoir trouver du réconfort dans le confort de son appartement. Il aimerait pouvoir oublier, également, toute la fatigue de la soirée, si telle chose est possible. 

Un instant, le désir de bouquiner l'anime, avant qu'il ne se rende compte que sa vue n'est pas particulièrement coopérative, ce soir. La presbytie. Un véritable fléau. Il a toujours eu une vue normale, pourtant, jusqu'au matin où il s'est réveillé et où elle ne l'était plus. Et maintenant, Dante est presbyte. De loin, il voit parfaitement. De près ... Ce n'est pas la même affaire. Sa vision se trouble particulièrement lorsqu'il essaie de lire, ce qui complique l'affaire lorsque sa carrière dépend entièrement de sa capacité à lire. Souvent, il est d'ailleurs affligé de migraines qui l'empêchent de réellement se concentrer sur les mots, qui se confondent sur la page. Mais Dante est coriace, et Dante est persévérant : ce n'est pas une vue défaillante qui l'empêchera d'apprendre ses lignes. Cette méthode lui permet certes à effectuer son travail dans les temps, mais nuit à son état de fatigue sur le long terme – ce qui explique pourquoi ce soir, les pages lui sont complètement illisibles.

Il pourrait écouter un brin de musique, mais après avoir passé la soirée entière dans un restaurant noyé sous des mélodies pseudo-italiennes, Dante n'en a pas l'envie. Alors, il ramasse la tablette qu'il s'était offerte à Noël dernier, avec l'argent qu'il réservait habituellement pour ses proches avant de se rendre compte qu'il n'avait plus réellement de proches à qui faire des cadeaux, et décide d'ouvrir Netflix. Il se demande ce qu'il pourrait bien mettre comme émission pour le divertir, sans être particulièrement convaincu qu'il trouverait son bonheur : la journée avait été mauvaise, pourquoi cela changerait-il à présent ? Il feuillette un peu les titres sans grande énergie avant de se résoudre à regarder le dernier Bridget Jones, accompagnant cette décision d'un haussement d'épaules. Il savait déjà de quoi parlait le film : d'une femme insupportable qui aurait besoin de faire son choix entre deux hommes désespérés à l'idée de la conquérir, et du bonheur qu'elle trouverait inévitablement à la fin en choisissant l'élu de son coeur. C'est simplement la même histoire, encore et toujours, recyclée à toutes les sauces pour vider davantage les porte-feuilles des gens ordinaires comme lui. Mais soit. Ce n'est pas comme s'il avait mieux à faire, et il pourrait au moins trouver satisfaction dans le fait que Bridget Jones aura une vie sentimentale épanouie, elle. Après tout, si une femme aussi banale finissait par trouver le bonheur à force de persévérance, pourquoi son destin en serait-il autrement ?

Compte tenu de la longueur du film, Dante se décide cependant à se préparer pour aller dormir afin de ne pas être pris au dépourvu lorsque Morphée pointera inévitablement le bout de son nez. Il part donc se mettre en pyjama (ayant décidé que sa douche nocturne habituelle serait reportée au lendemain matin) avant de saisir son ordinateur et d'aller se poser dans son lit. Armé du fil dentaire, le comédien profite du générique de début pour nettoyer sa dentition, consciencieux que son sourire était l'un des points de vente les plus importants de son jeu de comédien. Une fois ceci fait, le voilà qui se faufile sous les draps afin de profiter de son navet pendant deux bonnes heures. Malheureusement pour lui, les évènements de la journée le rattrapent, et voilà qu'il commence à somnoler. Baillant aux corneilles, il tente tant bien que mal de suivre les premières minutes du film avant de se rendre à l'évidence : il n'y comprend strictement rien. S'avouant vaincu, l'américain rabaisse l'écran de son ordinateur et part se brosser les dents. Il s'apprête alors à partir se coucher lorsque la sonnette retentit à travers son appartement, manquant de le faire tomber à la renverse d'étonnement. Consultant rapidement sa montre, Dante fronce des sourcils en se rendant compte qu'il est onze heures et demie passées. Qui peut bien venir le déranger à pareille heure ? Il espère sincèrement qu'il ne s'agit pas de Samaël. Dans le doute, il se recoiffe rapidement face au miroir de la salle de bains, histoire de, avant de se diriger vers la porte d'entrée. Entrouvrant la porte grâce à son merveilleux entrebâilleur, le voilà pleinement éveillé de nouveau.

Qui c'est ? demande-t-il finalement, en regardant à travers l'entrebâillement de la porte d'un oeil curieux.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:52

En vérité, il n'y a pas trente six mille solutions. À heure pareille, rares sont ceux qui auraient gain de cause à venir perturber la quiétude de son humble demeure. Autrefois, sa mère aurait probablement été la suspecte idéal. Cette possibilité n'est cependant plus une option, paix à son âme. Serait-il un voisin insupportable, les locataires d'en face auraient bien raison de venir le réprimander, mais Dante n'est pas un voisin insupportable, loin de là. S'agit-il, alors, de Samaël ? Les tambourinements qui proviennent de l'autre côté semblent démontrer que oui, ce qui pousse Dante à soupirer. À tous les coups, il est ivre, ou drogué, ou les deux, et à tous les coups, ça va encore gâcher son weekend. Il pourrait prendre la décision de ne pas répondre, de feindre l'ignorance ou le sommeil, mais l'insupportable cocktail de sonnette et de coups de poings contre sa porte d'entrée le forcent à se lever par culpabilité : car s'il ne fait rien, il est évident que ses voisins risquent de lui lancer des regards noir le lendemain matin. Enfilant ses pantoufles, il se précipite vers la porte avant de l'entrouvrir, marmonnant un simple « Qui c'est ? » protocolaire, et plutôt inutile puisqu'il est évident que Samaël ne peut qu'être l'auteur de ce tapage nocturne.

Quelle est donc sa surprise lorsqu'il se retrouve nez à nez avec ...

Jephté ?

Les yeux grands écarquillés, voilà que ses pensées lui jouent des tours, fusant à mille kilomètres heure. Car si Samaël n'est pas de l'autre côté de la porte, il est évident que cela ne pouvait qu'être Jephté. Et pour que Jephté puisse se permettre de le déranger à heure pareille, sans préavis, c'est que ... Non. Dante ne veut pas y penser. Il a vécu ce jour mille et une fois en songe, mais l'idée qu'il soit finalement arrivé lui est impossible à digérer. Cela doit être autre chose. Cela ne peut qu'être autre chose. Jephté veut probablement juste lui dire qu'il avait oublié son téléphone chez lui, ou autre chose de tout aussi urgent, mais de pas aussi urgent que ... L'alternative. Tandis que ses pensées le distraient, Divine jappe avant de jaillir hors des mains de son propriétaire pour se glisser dans son appartement. Voilà qu'elle se met à sautiller en boucle autour du Baldassare, qui, désorienté, se retrouve à tourner dans tous les sens pour essayer de la suivre du regard. Ce n'est que lorsque Jephté lui demande si « il » est avant lui que son sang se glace et que son coeur manque un battement.

Le jour qu'il avait toujours redouté, ce jour fatidique et pourtant, si cruellement inévitable, venait enfin d'arriver.

Dans les iris de Jephté se plantent celles de Dante, emplies d'un mélange d'espoir, d'incrédulité, de terreur et de souffrance. 


Il devrait ouvrir la porte, mais le couinement canin qu'il entend de l'autre côté ne le rassure pas énormément – alors, l'américain prend une seconde pour calmer sa respiration avant d'entrouvrir la porte pour mieux confirmer ses soupçons. Dante sait qu'il devrait faire quelque chose, refermer la porte pour libérer l'entrebâilleur et ainsi permettre à son « ami, ancien pseudo-beau frère » d'entrer chez lui mais en réalité, il en est tout simplement incapable. Pétrifié par le choc et la stupeur, ses jambes manquent de le lâcher. Il avait naïvement pensé que vivre ce jour mille et une fois dans sa tête suffirait à l'y préparer. Quel cruel mensonge. Atroce, atroce illusion.

Comment ça ? se contente-t-il finalement de demander, le regard vitreux, toujours protégé de l'autre côté de sa porte. Un bouclier si solide qui, pourtant, ne semble que faible puisqu'il n'a pas su le protéger contre les schrapnels qui viennent de se loger dans son coeur. Et alors que Divine aboie dans le fond et que Jephté doit très probablement être sur le bord d'une crise de nerds dans le couloir, Dante se perd dans les dix mille pensées qui se succèdent dans sa tête.

Il est mort. Il est mort. Il est mort.

Bon, en vérité, il ne s'agit que d'une seule et unique affirmation, répétée dix mille fois. Et Jephté ne fait rien pour améliorer la situation. Voilà qu'il lui informe que cela fait trois, pas un, ni deux, ni même deux et demi, mais bien trois jours que Samaël a disparu. Disparu. Envolé. Sans laisser de traces. Comme s'il n'avait jamais existé.

Un instant, une vision terrible du passé lui revient. Il se remémore ce jour où il avait retrouvé sa mère et où ... Il porte une main à ses lèvres. Samaël ... Non ... Aurait-il réellement osé lui faire ça ? Leur histoire avait beau s'être terminée il y a un beau brin de temps, l'orgueil et la naïveté de Dante l'avaient tout de même toujours poussé à espérer que l'égoïsme de Maël n'était qu'une façade et qu'une part de lui, profondément enfouie, certes, mais pas inexistante pour autant, tiendrait suffisamment à lui pour ne jamais oser l'abandonner de la sorte. Qu'il se sent sot, à présent. Mais Jephté ressent tout de même le besoin d'en rajouter une couche. Évidemment que personne n'a eu des nouvelles de Sam. Ç'aurait été bien trop facile, sinon. Heureusement pour Dante, son naturel revient au galop, et voilà que tout le désarroi et la détresse qu'il avait pu momentanément ressentir se retrouvent (contrairement à ceux de Jephté) chassés par son pragmatisme naturel qui n'hésite pas à s'imposer pour reprendre le contrôle de la situation.

Refermant la porte, il défait l'entrebâilleur afin de pouvoir l'ouvrir, véritablement, cette fois-ci, et inviter le frère de tout ce qui pose problème à sa vie s'infiltrer dans son appartement. Et lui qui avait fui pour éviter d'être happé dans ce genre de spirales infernales ... Le voilà sacrément bien gâté.

Entre, entre. décrète-t-il calmement. Les sourcils froncés, son visage ne manque pas d'afficher toute sa contrariété. Son inquiétude, elle, cependant, a été remplacée par de la colère, à présent – une émotion qui fait fureur en son sein, faisant appel à tout son héritage culturel. La détresse est une émotion difficile à contenir. La rage, quant à elle, est comme le breuvage avec lequel ses ancêtres avaient pu se désaltérer, par le passé. Comme un carburant, ou l'huile d'un moteur, elle permet aux italiens de canaliser son énergie pour trouver la force d'agir.

Une fois que Jephté était entré, Dante s'empresse de refermer la porte, prenant bien soin à ce que Divine ne soit pas à risque de s'échapper avant que cette issue ne soit entièrement scellée. Il referme la porte à clé, mais ne remet pas l'entrebâilleur en place cette fois-ci, car Jephté ne restera probablement pas toute la nuit ... Si ?

Voilà qu'il regarde le frère de Samaël, sans vraiment savoir quoi lui dire. En vérité, Samaël est probablement juste complètement shooté, quelque part. Il faut vraiment qu'il arrête de laisser son imagination lui jouer des tours comme elle sait si bien le faire, il en a conscience. Il aimerait bien poser des questions à Jephté pour tout comprendre de la situation, mais celui-ci, comme frénétique, est trop occupé à frétiller d'inquiétude pour vraiment l'écouter. Dante se permet donc de mettre une main sur son épaule et de lui dire quelques mots dans un ton étonnamment calme. Peut être un peu trop.

Jephté, Jephté, calme toi. Reprenons depuis le début. Qu'est-ce qu'il s'est passé, exactement ? Il n'avait pas répondu à la question de Jephté, au final, mais son interrogation est une réponse en elle même – car s'il est évident que Samaël ne serait pas chez Dante, et s'il est conscient que Jephté le sait, au fond de lui-même, il est également clair et net que si ça avait été le cas, Dante n'aurait nul besoin de lui demander des explications sur la situation. Divine continue de courir, le grelot attaché au collier qu'elle porte autour du coup frémissant ça et là dans l'appartement. Mais Dante n'y prête guère attention. Ce qui l'intéresse, c'est de retrouver Samaël, mort ou vif. Préférablement vif, pour qu'il puisse avoir la satisfaction de le tuer de ses propres mains.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:52

Un soupir s'échappe d'entre ses lèvres, malgré lui. Évidemment que Dante va laisser Jephté entrer chez lui, à minuit, cela va de soit. Évidemment, également, qu'il va se laisser embarquer dans tout ce cirque ; le contraire aurait été étonnant. Pour toutes ses belles paroles, son addiction aux mésaventures de Sam reste assez nocive à sa rémission, mais Dante s'en moque : tout ce qui lui importe, c'est de figurer dans l'histoire, d'une façon ou d'une autre, quel que soit son état au bout du tunnel.

Pourtant, malgré tout le tourment intérieur qu'il serait susceptible de traverser en cet instant précis, Dante présente un front stoïque et composé. Jephté, vraisemblablement dans tous ses états, ne bénéficierait pas d'un Dante tout aussi affolé que lui. Il en revient donc de sa responsabilité de lui offrir l'illusion d'un calme qu'il ne possède en réalité pas. C'est la moindre des choses. Bien que l'aveu de Jephté concernant l'absence de nouvelles de Sam inquiète énormément Dante, c'est d'un ton tellement naturel qu'il déclare qu' « Il reviendra. » qu'il commencerait presque à y croire lui même.

Malgré tous ses efforts, cependant, se retrouver confronté au visage inondé de larmes du jeune Kavanagh est une vision à laquelle il n'aurait jamais pu se préparer. Son malaise, palpable, semble instantanément dresser un mur entre lui et Jephté, tandis que désorienté, le voilà qui ignore la chienne qui vient de sauter sur son canapé d'un blanc immaculé. « Je vais faire du thé. » Il parvient finalement à affirmer, masquant son malaise derrière ses manies de bon hôte. En réalité, tout prétexte lui est bon pour quitter la salle, offrant à Jephté un peu d'intimité tout en se libérant de l'obligation de le consoler alors que lui même est entièrement livré à la merci de ses propres peurs. Et si Samaël ne revenait jamais, vivant, tout du moins ? Dante secoue de la tête vigoureusement : ce n'est pas comme ça qu'il faut penser, il le sait. Mettant la bouilloire en route, ce n'est pas deux minutes qui s'écoulent, mais cinq : l'américain prend bien son temps avant de revenir dans le salon, priant que cela suffirait à permettre au texan de se ressaisir et de regagner un peu de contenance. À son retour, voilà que Jephté s'excuse. Dante remue de la tête en signe de négation. « Ne dis pas n'importe quoi. » déposant une tasse sur la table basse face à Jephté, Dante essaie de lui offrir un sourire qui se veut compatissant, avant de se raviser en comprenant que son visage ne coopèrera pas. « On va le retrouver, j'en suis persuadé. » finit-il finalement par ajouter. Il pourrait s'étranger devant autant d'investissement dans une quête pareille, s'il n'était pas aussi inquiet que Jephté (voire, même, plus) concernant le sort de son ancien amant.

Ce n'est que lorsque l'idée d'appeler Samaël avec le téléphone de Dante est émise qu'il grince des dents. Ses yeux se perdent un instant dans ceux du Kavanagh, déterminé à refuser cet emprunt ... Mais l'inquiétude et la curiosité de Dante, couplées avec le visage apeuré de Jephté, lui empêchent de refuser. Malgré tout, il ne compte pas laisser Jephté utiliser le combiné. « Je pense que tu as besoin de te détendre un peu. Je vais le faire. » décrète-t-il donc, posant un regard insistant sur la tasse encore fumante, comme pour inviter le Kavanagh à siroter du thé en attendant des nouvelles. Sortant son téléphone mobile de sa poche, Dante commence à pianoter des numéros sur le clavier. Au final, supprimer le numéro de Samaël de sa liste de contacts avait été un geste plutôt inutile, puisque le Baldassare le connaissait déjà par coeur, depuis bien trop longtemps. Il le savait, d'ailleurs, mais s'était quand même empressé de supprimer ce numéro, de façon symbolique, pour essayer de se prouver une émancipation de leur histoire qui, de toute évidence, n'avait jamais eu lieu. Inspirant profondément, l'italien-américain jette un dernier regard au jeune homme posé sur son canapé, avant de froncer des sourcils en remarquant les pattes sales de Divine en train de tâcher le tissus de son meuble. Il soupire un peu, se disant que ce serait un problème à régler ultérieurement, avant d'appuyer sur le téléphone vert pour appeler le jeune homme.

L'attente de quelques secondes qui ensuit est plutôt douloureuse, lui semblant interminable. Des regards silencieux sont échangés entre lui et Jephté, et Dante hésite même à raccrocher lorsque « Dante ? » retentit de l'autre côté de l'appareil. Sans avoir témoigné de sa colère en personne, il est difficile de vraiment comprendre la rage qui traverse alors l'esprit de l'Américain.

« Samaël ? » Il ne sait pas vraiment pourquoi il répète son prénom, comme pour confirmer qu'il s'agissait bien de lui alors qu'il connait assez bien sa voix pour être capable de la reconnaître parmi une centaine d'autres. Mais soit. « Tu es où ? » se permet-il finalement de demander avec bien plus de calme qu'il n'en possède en réalité. De l'autre côté de la salle, Jephté l'observe avec des yeux aussi globuleux qu'inquisiteurs. Lui sent son sang lui monter au nez. De l'autre côté de la ligne, le ton fier et arrogant de Samaël lui donne réellement envie de l'étrangler. « Pourquoi, t'as envie de te changer les idées ? » 

Un soupir s'échappe de ses lèvres face à la réflexion stupide de son ex. Parfois, Dante se demande vraiment comment il avait pu faire pour tomber sous le charme de Samaël et, pire encore, comment il s'était autorisé à rester aussi longtemps sous son emprise. « Oui, et c'est également la fin du monde. » À question conne, réponse conne, comme on dirait. Malgré tout, Samaël lui demande enfin si quelque chose est arrivé. « C'est une excellente question, Sam. Je crois même que Jephté se la pose depuis trois jours, alors j'espère sincèrement pour toi que tu es dans un hôpital quelque part après avoir fait un coma éthylique sinon tu risques de te retrouver aux urgences après que je t'aurais étranglé pour nou ... lui avoir donné la frayeur de sa vie. » Un peu violent comme menace, mais pour le coup, c'était également très mérité. Malgré toute son agitation, son coeur se remet cependant à adopter son rythme naturel, soulagé de savoir que l'abruti en question, à défaut d'être devenu plus intelligent, était au moins encore en vie. C'était déjà ça. 

Lorsque Sam se met à rire, cependant, l'envie de l'étrangler que Dante peine à contenir s'amplifie davantage. S'il ne trouve rien à répondre face à la réflexion concernant les messages, Dante se permet toutefois de répondre à l'hypothèse que Jephté n'aurait pas dû le mêler à tout ça. « Si tu n'étais pas un si gros cazzo, il n'aurait pas eu besoin de le faire. Ce n'est pas de sa faute s'il n'avait pas d'autre choix. » Un regard compatissant et sympathisant envers la frimousse apeurée de Jephté lui suffit pour comprendre qu'effectivement, s'il s'était retrouvé ici, c'était parce qu'il avait été incapable de trouver une meilleure solution. « Effectivement, j'aurais pu t'envoyer un message mais j'ai autre chose à faire de mon vendredi soir que de t'attendre. C'est fini, ça. » Des millions de pensées lui traversent alors l'esprit, ainsi que tous les non-dits qu'il cultive de façon malsaine depuis leur rupture, et qu'il aimerait bien lui balancer en plein visage. Au lieu de cela, Dante se tempère de nouveau, comme à son habitude. « Tu sais quoi, Sam ? J'en ai eu ma claque de toi. C'est justement à cause d'histoires à la con comme ça que j'ai rendu mon tablier, et pourtant, malgré tous mes efforts, tu parviens quand même à me pourrir la vie. Si tu veux parler à ton frère, tu n'as qu'à l'appeler toi-même : en ce qui me concerne, je ne veux plus entendre parler de toi. » 

Dante est tellement en colère qu'il en oublie que le Kavanagh n'a plus de batterie dans son téléphone. « Cazzo ! » jure-t-il, autant pour s'injurier lui que Samaël ou la situation. Reportant son attention sur Jephté, l'américain commence à parler alors qu'il ferait mieux de se taire. « Comme je te l'avais dit, ton imbécile de frère se porte à merveille. Maintenant, si tu veux bien, j'aimerais bien pouvoir aller dormir. » Il n'est pas ouvert aux négociations, et se rend compte que chasser Jephté de chez lui de la sorte n'est pas très sympathique. Malheureusement, sa colère envers Samaël est telle qu'il n'a pas d'autres options, et voir un Kavanagh, que ce soit celui qu'il a envie d'étrangler ou un autre, n'est vraiment pas la meilleure des idées compte tenu de son état actuel. Dante préfère chasser Jephté que de dire quelque chose qu'il regrettera le lendemain. « Je te souhaite une bonne nuit de sommeil. » déclare-t-il finalement en attendant que Jephté s'en aille.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:53

Cela fait une semaine qu'il a repris le travail. Comme à son habitude, Dante arrivait, le sourire aux lèvres, les dents étincelants. Charmant comme toujours, il complimentait la jupe de Jessica et son motif à tartan absolument divin, ou encore le collier de Rahel pour sa fabuleuse métallurgie élaborée. Il énonçait toutes ses répliques avec clarté et précision, déjeunait de temps en temps avec les autres membres de la troupe, laissant régulièrement un pourboire certes modeste, mais tout autant généreux compte tenu de sa situation financière. En rentrant le soir, il s'arrêtait parfois à la supérette du coin pour acheter un sandwich, quelques fruits frais et un gobelet de café pour les distribuer au premier sans abri qu'il se retrouverait inévitablement à croiser sur son chemin. Les choses étaient revenues à la norme ... Ou presque.

Car malgré sa volonté à affronter le monde réel de nouveau, ses nuits ne restaient pas sans tourments. Il avait beau boire autant de tisanes qu'il le pouvait avant de se coucher, Morphée ne l'attendait plus pour rentrer chez lui, abandonnant Dante dans un éveil des plus contraignants. L'américain lisait un peu, le temps de pouvoir se leurrer dans une torpeur artificielle, avant d'éteindre la lumière, reposant au même instant son roman sur la table de chevet, avant de se recroqueviller sur son côté en essayant de combattre le froid de sa solitude. Ce n'est que lorsque Morphée le prenait finalement en pitié et que le sommeil finissait par s'emparer de lui que les choses se corsaient particulièrement.

...

Au réveil, ses draps étaient toujours trempés, humides et chiffonnés. L'on pourrait croire qu'il avait dansé toute la nuit sous sa couette, une hypothèse qui ne serait pas entièrement faussée compte tenu des simulacres d'arts martiaux qu'il faisait dans son sommeil. Bien qu'il avait le sommeil léger, il lui arrivait (lorsqu'il en faisait, bien entendu) de se perdre si profondément dans ses cauchemars qu'il lui serait presque impossible d'en retrouver la sortie. S'il n'avait jamais eu un sommeil particulièrement tumultueux, plus jeune, la période suivant le décès de sa mère avait été bien plus compliquée à traverser. En rencontrant Samaël, les choses s'étaient relativement calmées : conforté par la pseudo-sensation de sécurité que le Texan lui donnait, le cocon forgé par ses bras oeuvrait tel un attrape-cauchemars : bien que certains glissaient parfois entre les filaments de la toile, la structure demeurait particulièrement solide.

Après la rupture, les choses ne s'étaient pas forcément détériorées. Si Dante avait toujours mis cela sur le dos de sa propre résilience, la vérité, c'était que l'Américain n'avait pas besoin de se retrouver confronté à sa solitude car il n'avait jamais réellement renoncé à l'idée que Samaël faisait partie intégrante de sa vie : s'il venait à faire un cauchemar, il savait que Sam répondrait au téléphone, quelle que soit l'heure, pour le calmer. Quel que soit son état, quel que soit son environnement, l'emprise que Dante détenait encore sur lui ces temps là lui prodiguerait indéniablement ce luxe.

Depuis leur dernier échange, les choses avaient changé. Ses cauchemars, plus virulents que jamais, ont décidé de revenir le hanter. Il n'avait pratiquement pas mis les pieds dehors pendant deux semaines entières. Si enfin il avait trouvé le courage de retourner au travail, son confort n'était pas revenu pour autant. Dante est cependant un survivant : ce genre de choses ne l'abattent pas longtemps.

À présent, il est vendredi. Dix-neuf heures et demie. Dix-neuf heures trente trois, plus précisément. Après une longue journée de répétitions pour mieux préparer la représentation qu'ils donneraient la semaine suivante, Dante peut enfin rentrer. Face au froid, il se dépêche afin d'arriver chez lui aussi rapidement que possible. Dépassant la bouche de métro, il hésite un instant avant de se décider à prendre le bus, préférant mille fois attendre dans le froid que de braver la boite à sardines que représente le subway New Yorkais. Malheureusement pour Dante, le bus ne choisit pas de l'attendre : au moment où l'arrêt entre dans son champ de vision, voilà que le véhicule repart déjà. Et bien évidemment, le suivant ne viendrait que vingt minutes plus tard. Ça ne serait pas drôle sinon.

Baldassare se retrouve confronté à un dilemme : attendre le bus suivant ou se manger quarante minutes de marche à pied ? Après un bref moment de réflexion, Dante se rend à l'évidence : à heure pareille, un vendredi soir, la marche serait l'option la plus sûre. Soupirant de lassitude, il se motive pour la trajectoire avant de se mettre en route, hâtant le pas autant que possible afin d'empêcher au froid de briser ses remparts. À cinq minutes de sa destination, il se décide cependant à faire un petit détour afin d'aller à la supérette du coin pour s'acheter quelques provisions. Une fois rentré dans le magasin, la vague de chaleur qui l'accueille lui soutire un soupir de soulagement, tandis que l'Américain commence à sillonner les rayons, s'étant décidé à acheter le nécessaire pour faire un risotto. 

Pour commencer, Dante s'arrête au rayon légumes. Il étudie bien les différentes barquettes de champignons afin de trouver ceux qui lui semblent les plus corrects. En vérité, il devrait vraiment retourner au marché local : la sélection de fruits et légumes y est non seulement plus impressionnante mais, également, de meilleure qualité. Lorsqu'il se décide enfin sur l'une des barquettes (la première qu'il avait ramassée), le voilà qui se dirige vers le rayon des laitages. Afin de faire un risotto correctement, il lui fallait du parmigiano regiano, après tout, et un pot de panna. Levant le bras en direction de la barquette de crème liquide, il s'apprête à la saisir lorsqu'une douleur stridente le pétrifie sur place. Elle semble commencer dans ses doigts, avant de remonter, rapidement, comme la gangrène, tout le long de son bras. Avant même qu'il ne puisse hurler de stupeur ou d'incompréhension, son corps entier se retrouve épris de ces douleurs, lui immobilisant même les cordes vocales.

Il ne sait pas quelle sensation se fait davantage ressentir : la douleur, lancinante et inattendue, ou la peur de l'inconnu qui l'accompagne ? Tout ce qu'il sait, c'est qu'il se retrouve à sursauter vers l'arrière, contre son gré : son corps agissant par pur instinct le projette dans un étalage de Calendriers de l'avent. Dégringolant sous une pluie de boites en carton, le voilà qui heurte le sol dans un choc perturbant. Sa vision se trouble, les lumières du plafond se transformant en halos lumineux, tandis que Dante se met violemment à cligner des yeux. Dans cet instant, le voilà qui se demande s'il ne serait pas de nouveau perdu dans un de ses fameux cauchemars.

Malheureusement pour lui, il est impossible de se réveiller de la réalité.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:53

Dante se retrouve dans une situation bien étrange.

dix

On commence par la douleur. Comme des frissons électriques qui lui parcourent les nerfs, la moindre tentative de mouvement semble accompagnée par une décharge. Ses bras et ses jambes ne semblent plus vouloir lui répondre, tant cette douleur chaude se propage dans tout son corps. Si l'usage de la parole ne lui a pas réellement été retiré, la stupeur générale et la douleur lui empêchent de faire grand chose de plus que de gémir.

neuf

Passons maintenant aux boites en carton, qui jonchent le sol. Elles se sont heurtées contre son corps, son crâne s'étant abattu sur le coin d'une d'entre elles. La douleur n'avait rien de comparable avec celle qu'il ressent dans ses bras. La plupart des boites sont abimées, à présent. S'il ne souffrait pas autant, il s'inquiéterait quant au fait qu'il devra très certainement payer pour tous ces produits rendus invendables par son accident. S'il ne souffrait pas autant.

huit

L'incompréhension est brutale. Les insomnies qui l'accompagnent depuis le décès de sa mère ont beau avoir été particulièrement ennuyantes sur le long terme, elles n'étaient jamais censé être autre chose qu'une nuisance inévitable. Les quelques migraines qu'il obtenait après chaque nouvelles reçues de Samaël ? Il les avaient attribuées à son propre agacement face aux péripéties de son ex. Les crampes qu'il avait souvent, au réveil, et qui l'accompagnaient à longueur de journée, elles, pouvaient être attribuées à ses séquences régulières à la salle de sport. Une des filles de la salle avec qui il avait eu la chance de pouvoir sympathiser grâce aux beaux mâles qui honoraient leur champ de vision lui avait avoué un jour que le seul moyen de se débarrasser des courbatures était de s'en recréer de nouvelles ; avec le temps, le corps finirait par se souvenir de l'exercice musculaire, au point de ne plus ressentir ces crampes et ces crispations. C'était il y a ... Quatre ans ? Et Dante avait appliqué ces consignes au pied de la lettre. Cela semblait avoir marché, d'ailleurs : les courbatures n'avaient jamais disparues, mais elles semblaient diminuer, petit à petit, au fil des années. À moins que tout cela n'était que psychologique ?

sept

Ses iris bleutées brûlent sous la lumière avide du plafond. Il se demande si les larmes qui lui montent aux yeux sont le produit de la douleur ou celui des rayons. Quoi qu'il en soit, voilà que sa vision se trouble. Dante se mord la lèvre, mais cela n'amoindrit en rien les sensations qui lui parcourent chaque muscle et chaque nerf.

six

Il lui reste encore six secondes d'agonie à endurer, avant qu'on ne daigne s'intéresser à lui. Mais ça, Dante ne le sait pas. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il a un peu froid, tout de même, face au bac à glaçons. Il aurait pu choisir un endroit plus agréable dans lequel faire un malaise, mais il semblerait que son karma déplorable n'a pas eu envie de lui faire faux-bond une fois de plus. Se contentant de claquer légèrement des dents, l'Américain se demande vraiment ce qu'il a bien pu faire pour mériter autant de malchance.

cinq

Ça commence enfin à remarquer son indisposition, du moins, c'est ce qui semble être le cas. Dante entend des chuchotements, puis des voix, qui se rapprochent. Finalement, voilà que pas mal de silhouettes floues se retrouvent dans son champ de vision. Ils doivent probablement tous se demander ce qu'il vient de se produire. Lui-même aimerait bien le savoir.

quatre

Malgré tout, personne ne semble réellement avoir envie d'aider. Ça chuchote, ça chahute, ça débat et, au final, tout ce que ça créé, concrètement, c'est ce sentiment de claustrophobie naissante dont le Baldassare aurait réellement pu se passer, s'il en avait eu le choix.

trois

Enfin, les choses semblent vouloir se calmer. La douleur, pour commencer. Avec les secondes, voilà qu'elle s'amoindrit, légèrement, avant de se transformer en pincements, puis en picotements, puis en ... chaleur ? Comme des chatouilles, inconfortables, certes, mais supportables malgré tout. Il ne tente toujours pas de se redresser, probablement par peur que la douleur resurgisse subitement. Dante se permet cependant d'inspirer profondément, maintenant que ses idées commencent à s'éclaircir tandis que son esprit s'allège du poids de sa souffrance.

« Tout va bien, je suis médecin. »

deux

Ces quelques mots suffisent à rassurer le Baldassare, qui s'imaginait déjà une journée emplie de convulsions incompréhensibles. Incapable de tourner son visage vers la provenance de ces paroles, ses oreilles guident son imagination, ponctuées par le rythme des pas du fameux « médecin ». Il entend la foule chahutante baisser en volume quelque peu, un indicateur que celle-ci s'était (ne serait-ce que marginalement) écartée afin de permettre à son sauveur de venir à sa rescousse. Quand Dante avait cinq ans, ce genre de geste héroïque suffisait pour lui donner des envies de mariage.

un

« Doucement, Monsieur. » 

Une voix d'eunuque douce et suave se fraye un chemin vers ses oreilles. Dante se demande pourquoi un post-adolescent de vingt-et-un ans se revendique médecin, avant de cligner des yeux en voyant l'homme mûr qui apparaît directement entre lui et la lumière du plafond. Il se demande un instant s'il n'est pas frappé par de violentes hallucinations, compte tenu du fait qu'il est incapable d'envisager qu'un homme si âgé puisse avoir une voix si jeune. Et pourtant ... 

Dante grince des dents lorsque les doigts du médecin se logent dans sa nuque. Il en gémit, même. De douleur, bien évidemment. Il semblerait qu'il ait des points tendres au creux du crânes. Ces fameuses migraines intempestives lui ont bien détruit le système. Les docteurs n'ont jamais vraiment réussi à trouver de remède (ni même d'explication satisfaisante) concernant la source de ces maux de tête. Avec le temps, il s'était habitué à faire du Doliprane son meilleur ami pour la vie. On lui conseille de s'allonger, mais Dante préfère se redresser un peu afin de s'adosser contre le plot en carton sur lequel reposaient autrefois la multitude de boites endommagées sous laquelle le voilà à présent enterré. Dante n'aime pas se sentir faible, ni même avoir l'impression que c'est le ressenti que les autres auront de lui. Alors, même s'il a la tête qui tourne et que son cerveau lui donne l'impression qu'une implosion nerveuse est imminente, l'Américain préfère se montrer fort en se redressant, au moins partiellement. Malheureusement pour lui, le voilà trop faible pour bouger. Il se contente donc de protester de manière inaudible alors que les boites se retrouvent balayées sur le côté pour lui permettre de s'installer à même le sol. Quelle humiliation. Baldassare ne s'en remettra décidément jamais. Dante grince également de stupeur lorsqu'il sent les mains glaciales se poser contre ses joues, mais ne parvient pas à les en détacher, malgré toute la volonté du monde. La douleur resurgit progressivement, lui abrutissant les membres tout en l'immobilisant de plus belle. Il a envie de hurler, à moins que ce ne soit réellement une envie de pleurer ... Mais au final, tout ce qu'il peut réellement faire, c'est se mordre la lèvre inférieure en baissant un peu ses paupières, car la lumière commence vraiment à l'aveugler. Que lui arrive-t-il, exactement ? Il aimerait bien le savoir. Lorsque son prénom lui est demandé, le comédien parvient malgré tout à marmonner son intitulé. Avec l'accent Américain, bien entendu, car toute sa vie, on ne l'a jamais connu autrement. « Dan ... tay. Baalda ... Baaldassaray. »

Il tente de rouvrir ses yeux à nouveau, mais tout ce qu'il voit, c'est la silhouette trouble d'une ombre bloquant la lumière. Le halo qui l'entoure est particulièrement lumineux, évocateur de bon nombre d'oeuvres religieuses de la Renaissance. On lui demande finalement si il désire une ambulance, mais sa terreur est telle que voilà qu'il se redresse abruptement, sans même savoir comment. Ses instincts semblent avoir dompté sa douleur, au moins assez pour l'aider à se redresser en position assise. Ravalant sa salive, il prend son temps avant de répondre un simple : « ... Non, je crois que ça va aller. » Dante secoue légèrement de la tête lorsque le médecin lui demande si ce genre de choses lui arrivent souvent. « Ça doit être la fatigue. » déclare-t-il alors avec désinvolture, en contemplant le vide. Une bouteille d'eau lui est alors tendue et Dante essaie de boire, tant bien que mal, avant de se rendre compte que le corps n'y est tout simplement pas. La bouteille tombe au sol, l'éclaboussant, lui et les souliers vernis de l'inconnu, avant de rouler jusqu'au bout du magasin, laissant derrière elle une trainée d'eau limpide. Dans sa confusion, l'italien (d'origine uniquement) s'accroche au regard du médecin, avant de ressentir un vent glacial lui parcourir la nuque, le forçant à détourner ses yeux de nouveau. Il lui faut pourtant se plier aux directives lorsqu'on lui demande d'ouvrir les yeux, de tirer la langue et de tendre son poignet. Dante se sent comme une de ces mamies à qui il fait toujours un sourire dans le métro, et pour qui il se sent toujours un peu compatissant, car il se dit qu'à leur âge, vivre ne doit vraiment pas être facile. Il avait toujours eu l'audace de croire qu'il vieillirait mieux ou qu'il mourrait plus vite, mais si les signes pointaient vers l'émergence discrète de sa propre gériatrie ? Un nouveau frisson lui parcourt l'échine. Il n'a que trente trois ans. Il n'a même pas encore gagné son premier Tony. Il ne peut pas partir aussi rapidement. Ça lui est tout simplement impensable.

Peut être est-ce la disparition de la stupeur initiale ou la honte de se sentir autant observé, mais Dante se retrouve de nouveau maître de ses émotions. Son corps n'a pas cessé de se battre contre lui, mais cela lui semble de nouveau ... Une situation qu'il peut réguler par lui-même. Il se demande cependant pourquoi il a de nouveau des courbatures alors qu'il n'en avait pas ce matin là, au réveil. Cette journée est décidément des plus étranges.

« C'est bon, je crois que ça va aller. » proclame-t-il alors d'un ton fier, et plus décidé, bien que moins imposant qu'à son accoutumée. La faiblesse ne l'a pas encore quitté, semblerait-il, un fait qui est cruellement évident lorsque le comédien tente de se remettre sur pieds avant de se laisser retomber au sol en ressentant les secousses dans ses jambes, visiblement encore sous le choc de toute cette mésaventure. Comme de la gelatine, elles semblaient déterminées à ne pas coopérer et menaçaient de le faire retomber d'elles-mêmes s'il ne se pliait pas à leur désir de rester à terre.

« J'ai juste besoin d'un moment. » rationalise-t-il finalement. Il serait facile de croire qu'il parle au médecin.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:53

L'humiliation le paralyse peut être davantage que la douleur, à ce stade. Lui, Baldassare, l'albatross, le paon, dans une telle situation de faiblesse et de vulnérabilité ? Si cet évènement ne s'était pas produit, là, maintenant, il l'aurait pensé impossible. Dans son arrogance, Dante s'était imaginé une vie bien longue et prospère, passée à faire du ski jusqu'à ses quatre-vingt dix ans. Il s'imaginait déjà maintenir sa santé de plomb, grâce à son abstinence des plus totales de toute substance nocive pour son corps, de l'alcool au tabac, en passant par les drogues. Même enrhumé (chose qui ne lui arrivait que très rarement), l'américain se refusait systématiquement à consommer des médicaments, comme pour préserver sa santé de tous les effets secondaires latents qu'on ignore trop souvent avec ce genre de cachets. Mais non : malgré tous ses efforts (visiblement bien vains), notre héros se retrouve à terre, pris de crampes abominables.

Un inconnu, qu'il n'avait pas remarqué jusqu'à ce que celui-ci ne se présente à lui commence à le questionner. Si Dante ne retient pas son nom, il parvient finalement, tant bien que mal, à partager le sien, malgré la douleur : le Baldassare est conscient qu'il s'agit d'une information importante, si le pire restait à venir. Tentant malgré la douleur de se redresser, il essaie de protester lorsque l'inconnu le touche, avant d'abandonner, la douleur l'affaiblissant au delà de sa conscience. Un bras soutient son dos, une main se pose sur sa poitrine, et tout ce à quoi Dante peut penser, c'est au fait qu'il déteste être le centre de l'attention. Enfin ... Non. Ce n'est pas tout à fait vrai. L'américain est comédien de vocation, après tout. Disons plutôt qu'il n'aime pas recevoir le mauvais genre d'attention : celui où les gens s'apitoient sur son sort ou parlent de lui dans son dos. Celui où il devient un nid à rumeurs ou une pauvre victime, vulnérable et sans défenses. S'il se devait d'avoir un public, il se devait de les émerveiller par son énergie contagieuse et son aura captivante, non pas pour ses limitations. S'il survit aux évènements de la journée, la honte pourrait facilement le terrasser à elle seule.

Dante est tellement préoccupé par l'image qu'il renvoie de lui qu'il en est incapable d'apprécier le sourire du fameux médecin (qui, à ses yeux, ne peut qu'être un charlatan, puisque, clairement, il se porte à merveille). On lui tend alors une bouteille d'eau, qu'il s'empresse à renverser sur son torse, bien évidemment pour correspondre au stéréotype de l'homme irrésistible aux vêtements trempés, et non pas parce que la douleur l'empêche de réellement se concentrer sur ce qu'il fait. Pourtant, c'est bel et bien le cas : la douleur le monopolise, et Dante en aurait presque les larmes aux yeux s'il ne souffrait pas autant. 

On l'invite à « prendre cela » et si en temps normal, l'italo-américain aurait fait tout un scandale pour refuser d'ingérer quoi que ce soit qui ne serait pas de provenance sûre (après avoir passé deux années aux côtés d'un toxicomane, il lui serait impossible de réellement faire confiance à quiconque lorsqu'il s'agit de manger ou de boire quelque chose), ses crampes débilitantes et les beaux yeux tous tendres du monsieur finissent par avoir raison de lui, suffisamment pour qu'il trouve l'énergie d'entrouvrir sa bouche afin que monsieur le « médecin » puisse lui mettre quelque chose de sucré dans le bec. Dante grimace un peu. Effectivement, c'est bien sucré. Cela doit faire plusieurs années que l'américain n'a pas mis chose aussi écoeurante entre ses lèvres. Oui, Dante est friand de chocolat, mais il le prend systématiquement noir, et donc, bien amer. Pour ce qui en est du reste ... Il n'a jamais été très sucreries, en vérité. Même son café, il le prend noir, sans lait ni sucres à l'horizon. Malgré les avertissements du « médecin », Dante se doit de protester (de façon fébrile, certes, mais c'est toute l'intention qui compte, n'est-ce pas ?) : « Je te dis ... que je vais ... très bien. » parvient-il finalement à grimacer entre deux spasmes. Comme pour prouver la normalité de sa condition, le Baldassare essaie de se redresser de façon triomphale, manquant de se manger le sol de nouveau lorsque ses jambes, de toute évidence, ne font pas le poids face à son poids (quel merveilleux jeu de mots). 

Heureusement pour ses os, voilà qu'on le rattrape. S'il était capable de prendre du recul, il se demanderait bien ce qu'il serait advenu de lui si monsieur le « médecin » n'avait pas été dans les parages, ce jour là. Heureusement pour lui, la question n'aura nul besoin d'être élucidée davantage, un deuxième inconnu ayant décidé de lui offrir une avant-première de « la vie de Dante si le gentil premier médecin ne s'était pas manifesté ». Visiblement, un « chirurgien traumatologue », cette fois-ci. Vraisemblablement, c'était encore pire que monsieur le « médecin » ; il n'y avait nul besoin d'avoir un doctorat pour le savoir et pour cause : sa mère lui avait toujours rappelé que tous chirurgiens n'étaient qu'escrocs. Ses pupilles se dilatent d'ailleurs lorsque ça se met à parler de « pied cassé », comme pour lui dire « Non mais ça va pas ? ». Il a beau avoir mal partout, Dante sait qu'il n'a pas de fracture. Certes, il n'a jamais eu de fractures pour pouvoir comparer sa situation actuelle à un antécédent douloureux, mais ... Il y a des choses qui se savent, tout simplement. Tout comme il sait qu'il n'a rien de grave. Ou tout du moins, c'est ce qu'il essaie de se dire, même si, de toute évidence, il n'en est plus si convaincu. C'est soulagé que son regard se détend lorsque son sauveur, le « médecin », affirme que Dante n'a pas besoin d'aide supplémentaire. Enfin, voilà qu'il l'écoute lorsqu'il lui dit qu'il n'a rien. 

Monsieur le « médecin » explose alors de rire et se met à dire des choses que Dante a du mal à suivre. Ça fait vraiment mal, en fait, toute cette histoire. Il sourit fébrilement vers la lumière en s'aventurant à un simple « Aha ... » avant de se rendre compte qu'il n'est vraiment pas en état de rire. Quelques secondes passent, un laps de temps qui lui semble interminable, avant que la douleur, elle, ne semble petit à petit subsister. L'américain ressent tout de même les courbatures, qui, vraisemblablement, resteront avec lui pendant au moins un ou deux jours de plus (et encore ...) mais pour ce qui en est des spasmes, aussi rapidement qu'ils sont arrivés, les voilà qui semblent s'en aller. Se redressant de nouveau, Dante prend appui sur le premier support qu'il trouve, à savoir, une des étagères positionnées derrière lui, avant de se redresser doucement, au cas où ses jambes le lâcheraient de nouveau. « ... Il semblerait que ... ça va mieux. » annonce-t-il finalement, d'une voix discrète et distraite. Son regard se porte à nouveau vers « monsieur le médecin », et voilà qu'il le voit véritablement pour la première fois. S'il ne sourit pas, le coeur y est. Dante incline légèrement sa tête, en guise de respect. « Merci pour l'aide. » Il devrait peut être prendre rendez-vous avec son généraliste, pour élucider toute cette affaire. Que lui était-il donc arrivé ?
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:53

Ses yeux s'écarquillent lorsqu'il est question d'appeler une ambulance. « NON ! Surtout pas ! » s'exclame-t-il finalement, en grimaçant. Une réponse qui venait du coeur. Si les douleurs ne le tuaient pas, l'humiliation d'être ainsi paradé, tel un infirme, le ferait. À 33 ans, avec toutes ses dents, Dante ne méritait pas d'être brancardé vers un hôpital tel une victime d'un malaise. En théorie, tout ce qu'il avait pu subir, cette soirée là, c'était une légère perte d'équilibre, encouragée par une journée fatigante, une vie stressante, et quelques douleurs aigües spontanées qui venaient d'on-ne-sait-où. Assurément, une telle situation doit être bien banale aux yeux du personnel de tout hôpital ; clairement, ce n'est pas le genre de situations qui nécessite une ambulance, et l'italien est prêt à le revendiquer, avec toute sa fougue et toute sa passion de comédien, si nécessaire. Et ce, même malgré la douleur.

Il semble que la frayeur de voir débarquer deux ambulanciers et un brancard fait son effet, d'ailleurs, puisque voilà que son corps se retrouve inexplicablement à retrouver un peu de motilité. Son visage se décrispe, son souffle se détend, et Dante se ressent enfin revenir à lui-même, après cet épisode on-ne-peut-plus humiliant. Profitant du relâchement de ses muscles pour remercier le fameux « médecin » d'un signe de la tête, Dante espère qu'après quelques autres exploits motiles tels que celui-ci, on lui permettra de rentrer chez lui sans trop de questions. Il est tard, après tout, et si l'américain désire rattraper tous les épisodes de série qu'il a pu manquer dans la semaine, il lui faudrait se mettre à la tâche sans plus tarder. Si seulement il pouvait rentrer chez lui ...

À présent que la menace s'est apaisée, et que le « docteur » lui sourit, Dante a comme l'impression de le voir pour la première fois. De réellement le voir, en tous les cas. Ses yeux se referment un peu en guise d'accompagnement au sourire qu'il envoie pour répondre à celui du monsieur. Il a vraiment de belles dents, il n'y a pas de doute là dessus. Une véritable chaleur émane également de ses yeux, comme s'ils étaient complices d'un délit dont seul eux avaient le secret. Dante aime bien ce genre de regards, habituellement. Le genre de regards espiègles qui met immédiatement en confiance, et qui inspire la proximité. Le genre de regards à la S ... Non. Il n'y penserait pas. Ce monsieur a un joli regard, voilà tout, et Dante ferait mieux de rentrer chez car lui car regardez-moi l'heure, il commence vraiment à se faire tard.

L'habit ne faisant pas le moine, comme on dit, et un sourire charmeur ne suffisant vraisemblablement pas à tout pardonner, Dante semble grommeler légèrement lorsque monsieur « docteur docteur » commence à lui dire de ne pas se relever. Par fierté, l'américain aimerait juste se redresser d'un coup sec, pour lui prouver qu'il en est capable. Malheureusement il se sent encore trop faible pour pouvoir espérer accomplir pareil exploit. Heureusement, son spécialiste semble appelé à quelque autre injustice, de l'autre côté du magasin, ce qui lui gagne suffisamment de temps pour emmagasiner des forces, et également pour attraper la main de la caissière, qui, vraisemblablement, était un peu trop distraite par le fessier de monsieur « j'ai un complexe du sauveur, regardez moi marcher avec mes petites fesses, voyez comme je suis beau ». Dante ne peut pas trop le lui reprocher, ayant lui-même été dupe, l'espace de quelques secondes. Malgré tout, il ne peut pas s'autoriser à rester distrait trop longtemps. Le temps presse, et sa mission est d'une importance capitale : convaincre la mademoiselle de convaincre le monsieur qu'il pouvait rentrer chez lui sans soucis.

« Tu as l'air intelligente, A ... A ... my ? C'est bien ça ? » Il avait vraiment fait faire de la gymnastique à son cerveau pour retrouver ce prénom qu'il n'avait pu entendre que distraitement alors que ses muscles étaient eux-mêmes occupés à faire de la gymnastique avec son corps quelques minutes plus tôt. Mais si son plan fonctionnerait, ce serait grâce aux efforts de la demoiselle, il en avait pleinement conscience. « J'ai besoin que tu me rendes un petit service, si tu le veux bien. Tu penses pouvoir m'aider ? » En guise d'acceptation, voilà que la jeune femme hoche de la tête, et que Dante sourit d'un enthousiasme presque trop spontané pour être sincère. « Merveilleux ! C'est incroyablement simple, en vérité. Vois-tu, Amy, ce dont j'ai besoin, c'est de pouvoir rentrer chez moi sans attendre. Mon chat m'a attendu toute la journée et si je ne rentre pas bientôt, il risque de vraiment s'inquiéter. Je suis persuadé qu'une femme aussi intelligente que toi est d'accord sur le fait qu'il est inadmissible pour un chat de rester si longtemps sans attention, n'est-ce pas ? » Un regard baigné d'innocence et d'angélisme lui est alors envoyé et, avec un peu de chance, voilà qu'il a réussi à s'obtenir le soutien de la jeune femme. Évidemment, le Baldassare ne possède pas le moindre chat (ni même une simple figurine en bois à l'effigie d'un chat), mais ça, il se gardera bien de l'annoncer. Tout ce qui lui importe, c'est de pouvoir rentrer chez lui sans plus tarder. À ce but, tous les coups lui sont permis (dans la mesure du raisonnable, bien évidemment). 

C'est alors que monsieur le « médecin » refait son entrée triomphale dans leur champ de vision, inspirant chez Dante une satisfaction qu'il peine à contenir et à dissimuler : à quelques secondes près, son plan serait tombé à l'eau. Heureusement pour lui, ça n'avait pas été le cas. (Mais y avait-il réellement un doute quant à son aptitude à gérer pareille situation avec brio ? Non. Évidemment que non, voyons.) Une pomme lui est offerte, et si le Baldassare n'en a pas particulièrement envie pour l'instant, l'enthousiasme avec laquelle elle lui est présentée lui empêche de faire autre chose que de l'accepter. « C'est gentil, merci. » Rien ne lui oblige la consommation imminente du fruit, après tout. Il pourrait toujours s'en servir le lendemain, pour le petit déjeuner. Oui, ce n'est pas une mauvaise idée, ça. C'est ce qu'il va faire. Et pour le diner, il commandera probablement une pizza. Il était peut être venu avec l'intention de faire un risotto, mais toute la commotion de la soirée et le retard accumulé avaient revu ses objectifs à la baisse. L'on pourrait s'attendre à ce qu'un homme du nom de Dante Baldassare préfèrerait s'étouffer sur sa main droite que de commander une pizza aux États-Unis. Ce serait oublier que Baldassare n'est italien que de nom. Issu du rêve américain de sa mère et d'un inconnu rencontré lors d'une énième soirée trop arrosée, la culture de Dante est américaine jusqu'à la moelle. Sa mère a beau lui avoir appris sa langue et quelques recettes familiales, l'alcoolisme avait rapidement dressé un voile entre elle et son fils, au point où il s'était retrouvé contraint de la materner, comme l'aurait fait une aide-soignante à domicile. Il avait facilement dix ans. Tout ça pour dire que Dante n'a pas le souvenir d'avoir mangé une véritable pizza italienne, de sa vie entière. Sa mère avait toujours été plus risotto et spaghetti, justement. De l'ananas sur une pizza ? Quelle curieuse invention ! Il n'y avait jamais vu le moindre inconvénient, n'y voyant qu'une garniture exotique parmi tant d'autres. Les merveilles de la cuisine américaine : toute l'audace et l'arrogance d'une culture de colons, exprimée à travers des hybridations toutes plus impies les unes que les autres. Comment y résister ? Oui, une pizza serait une bonne façon de terminer sa journée, il en est persuadé. Mais pour l'heure ... Il est temps de rentrer.

On lui propose un taxi, mais Dante secoue de la tête vigoureusement. « Ça va aller, vraiment. Je ne me suis jamais senti aussi bien ! » Une légère exagération, mais qui pourrait décemment reprocher à un comédien son flair pour le théâtral et le grandiose ? « Je n'habite qu'à cinq pas d'ici, je vais profiter de l'air frais. » affirme-t-il finalement. Il est conscient qu'il aurait mieux fait d'accepter le taxi pour mieux s'enfuir avant de monter dedans, car il est presque évident que ce « monsieur le docteur altruiste et bienveillant » insistera pour le raccompagner jusqu'au seuil de son appartement mais l'américain se retrouve bien trop fatigué pour élaborer tout un tas de stratagèmes alors il préfère jouer la carte de la fidélité. « Amy trouve que je vais mieux. N'est-ce pas Amy ? » lui demande-t-il finalement en lui adressant un regard on-ne-peut plus insistant, teinté d'un léger nuage de menaces.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:53

Citation :
Un battement de coeur, souffle qui s'arrête. La commissure des lèvres s'entrouvrent, libérant des mots qu'on redoute, secrètement. Un battement de coeur, quelques phrases énoncées – phrases qui font la différence entre la honte et la liberté.


Un soupir de soulagement s'échappe d'entre ses lèvres. Le concernant, le brun n'a pas besoin d'auscultation médicale, pas lorsqu'il s'est déjà auto-diagnostiqué et que le remède qu'il se préconise surpasse de loin toutes les molécules chimiques qu'on chercherait provisoirement à le faire avaler dans l'espoir d'avoir trouvé la bonne. Non, ce dont il a besoin, plus que tout, c'est d'un peu de quiétude, une infusion aux trois gingembres (avec une lamelle de gingembre fraiche pour couronner le tout), et une soirée des plus reposantes, loin des démons qui le hantent.

Et pourtant, malgré le désir pressant de se réfugier dans le confort de son appartement, un désir langoureux de prolongation s'empare traîtrement de lui, presque aussi subitement que cet élan de courbatures non-sollicitées, au moment où « monsieur le médecin » daigne poser ses mains sur son visage. Étrangement, ses paroles se répètent dans ses pensées : « Je m'appelle Hélios ». Des deux désirs, le premier finit par l'emporter, étouffant inévitablement ce deuxième qui, si Dante n'avait pas été aussi fatigué, aurait très certainement figuré premier de sa liste d'options. (N'oublions pas que grandir dans l'absence d'un père, ça vous dérègle tout un monde.) Il s'en mordrait certainement les doigts l'aube levée, mais Dante est confiant en son choix, le moment présent primant sur tout regret futur spéculatif.

Comme pour corroborer son mensonge, voilà qu'Amy se remet au centre de la conversation. Un instant, Dante la méprise : comment ose-t-elle l'aider à s'éloigner de « monsieur le docteur » ? L'instant est bref, et pour cause : Dante se sait perdant dans sa lutte interminable avec la gente féminine pour l'affection des beaux mâles viriles. Avec sa chance, le médecin est très certainement déjà en train de tomber sous le charme de la succube, à la poitrine si prononcée qu'elle semble sur le point d'exploser. 

Une main lui est offerte, mais Baldassare, consciencieux du piège que son imagination risque de lui tendre, cherche vainement à éviter de la saisir. Il ne se voit malheureusement pas d'autres options, se retrouvant donc contraint à attraper les doux doigts de « monsieur le docteur », qui l'aide à se hisser sur pieds. Au lieu de se focaliser sur la poigne ferme de ceux-ci, l'Italien s'imagine les traits dévorés par les rides, les veines variqueuses et les doigts rendus fébriles par l'arthrose qui sont certainement à une décennie de là. Cela lui permet de garder sa contenance sans se perdre dans les profondeurs de ses iris, et de puiser l'énergie nécessaire qu'il lui faut pour s'enfuir d'ici avant de ne trouver un prétexte qui lui permettrait d'éterniser cette entrevue. Malheureusement pour lui, « monsieur le médecin », décidé à bien faire au point de trop en faire, refuse de relâcher ses doigts de sitôt. Dante essaie d'éviter son regard, avant de capituler, conscient de l'apparence ridicule et faible qu'il se donnerait en refusant de considérer cet homme comme un égal. Alors ses pupilles se plantent dans les siennes, et un instant, Dante voyage quelque part de si serein que c'était comme si Samaël n'avait jamais existé.

L'instant dure, précisément : un instant. Et l'italo-américain cligne des yeux, de façon presque compulsive, sans même s'en rendre compte. « Monsieur le médecin » continue de parler mais Dante, étouffant le son de sa voix pour ne pas s'étouffer avec, peine donc à discerner le contenu de ses paroles rendues marmonnages. « Oui, bien entendu. » répond-il donc avec toute la grâce de son patrimoine. « ... Merci. » hasardant un dernier regard furtif et un sourire évasif à l'intenion de « monsieur le docteur », Baldassare s'engouffre éventuellement dans le froid cinglant de la nuit, qui lui gifle les joues, comme pour le ramener à la réalité et le faire redescendre sur terre. D'ici quelques jours, il aura tout oublié de cette entrevue. En attendant, elle le hante comme le fantôme d'une ex-femme assassinée dans un mauvais film d'horreur.

Chaque pas qu'il fait résonne contre le trottoir, plantant dans ses songes le souvenir entêtant et gagnant en intensité des regards affamés avec lesquels la dénommée « Amy » dévorait son mystérieux sauveur des yeux. C'est tout juste si celle-ci ne le déshabillait pas des yeux. Dante ne trouve vraiment pas cela très correct, c'est même plutôt indécent, mais il s'était bien gardé de le dire (et même de le remarquer !) avant de retrouver le souffle de l'air nocturne New Yorkais.

Ah, Amy. Quelle petite joueuse.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:54

Front humide, sourcils froncés, manches retroussés : Baldassare est un homme avec une mission. Seul face à l'intimidante planche à repasser qui a souvent raison de ses utilisateurs, Dante n'a jamais été de ceux à se laisser intimider par un vulgaire outil ménager. C'est de façon presque méthodique que l'américano-italien entame son repassage, commençant par les pantalons, sur lesquels il prend bien soin de marquer un pli au niveau des jambes, perpendiculairement aux coutures. Vient alors le tour des chemises. S'assurant qu'elles sont toutes boutonnées, jusqu'au col, voilà qu'il procède à les lisser, les unes après les autres, en commençant par le bas pour finir par le haut. Rien n'échappe à sa méthodologie rigoureuse : draps, taies d'oreilles, serviettes de bain, gants de toilette, chaussettes et slips passent tous uns à uns sur la planche, Baldassare essayant d'ignorer les légères crampes qui s'amplifient petit à petit le long de ses doigts. Il en viendrait presque à se demander s'il ne fait pas de l'arthrose. Ce serait curieux, pour un homme de son âge, le comédien n'écartant pourtant aucune possibilité, compte tenu de la santé en carton que sa mère lui avait probablement créée en prenant peu soin d'elle lors de sa grossesse. 

Les vices de nos parents nous poursuivent jusqu'à notre mort. Il avait lu cette phrase dans un livre, quelque part, un jour. S'il lui serait difficile de se remémorer sa provenance, elle l'avait marquée à tel point qu'il avait manqué de se la tatouer sur le bras ou le pied, ou la cuisse gauche. Au final, son incapacité à trouver l'emplacement idéal à ces belles paroles avait eu le meilleur de lui, Dante étant incapable d'accepter quoi que ce soit qui ne soit pas parfait, et la tatouage n'a donc jamais vu la lumière du jour. Le corps de Dante est un testament de son indécision : un canevas vierge aux yeux des moins entrainés se révèle, pour ses yeux d'experts, comme étant le champ de bataille sur lequel une centaine d'idées s'étaient affrontées pour s'entre-tuer sur la plaine. Il se rappelle de la lune qu'il avait voulue se faire au niveau du poignet gauche, mais en fait ce serait mieux passé sur le droit, ou alors il aurait pu faire tout un bracelet de lunes, autour de son poignet, ou de sa cheville, ou ... Rien qu'y repenser suffirait à le rendre fou. L'indécision légendaire du Baldassare n'a plus de preuves à faire : il s'agit clairement d'une indécision à toute épreuve. 

Dante s'apprête à repasser le pyjama vert émeraude qu'il porte exclusivement lorsque les jours se raccourcissent et que la chaleur estivale s'abandonnent bras rassurants du gel hivernal. Abaissant le programme du fer pour ne pas brûler le délicat tissus de soie, Baldassare pose son fer sur le pan du pantalon vert avant de siffler de douleur lorsqu'un des muscles de son dos décide de se réveiller pour manifester son mécontentement. Douleur lacérante. L'italien ne comprend pas vraiment tous ces maux qui l'affligent, depuis quelques semaines. Comme si les avertissements du médecin de supermarché avaient, en réalité, été des malédictions déguisées : « si tu ne pars pas te soigner, ta souffrance s'accroîtra. » La douleur, inattendue et non-désirée, est si aigüe que l'américain manque de se brûler la main avec le fer. À quelques millimètres près, il était bon pour un saut à la pharmacie. Inspirant profondément, il grince des dents en comprenant qu'un souffle profond n'aidera en rien sa situation, l'empirant plus qu'autre chose. Le muscle ne semble pas vouloir lâcher prise sur sa mobilité. C'est avec réticence que Dante cède à ses avances. Malgré toutes les apparences, le comédien déteste se soumettre. Même lorsqu'il était seul face à Samaël, dans le confort de leur chambre, il ne se soumettait jamais réellement à lui : systématiquement en contrôle de la situation, de son plaisir et de celui de son amant, il était le seul maître de leurs ébats. S'asservir aux exigences d'un muscle capricieux lui semble presque rabaissant, en comparaison. Pourtant, Dante n'a pas le choix.

Éteignant le fer, l'américain boite jusqu'au canapé, où il se laisse tomber dans un soupir. Une main dans le dos cherche à masser la douleur. C'est précisément dans ce genre de moments que son célibat lui toise, lui rappelant tout ce qu'il avait jeté de côté en mettant un terme à sa dernière relation (et en ayant été incapable d'en soutenir une nouvelle depuis la dissolution de son union avec Sam). Certes, s'il était encore avec Samaël, celui-ci se serait probablement enfilé trop de cocaïne pour pouvoir lui offrir un massage un tant soit peu efficace, mais le romanticisme de l'italien le pousse à vouloir naïvement croire en une fiction surpassant sa triste réalité. Sa vie ne lui a jamais semblé plus précaire.

Malheureusement pour Dante, son répit n'est que de courte durée. Lui qui venait pourtant de hisser ses deux jambes pour le canapé de sorte à s'allonger, un coussin sous le dos pour (vainement) tenter de soulager sa colonne vertébrale se retrouve à présent interpellé par plusieurs coups qui toquent doucement contre la porte boisée de son appartement. Dante attend un peu, espérant qu'il s'agisse d'une fausse alerte ou de la porte de l'appartement adjacent, avant de constater, vu l'insistance des coups, qu'ils lui sont très probablement adressés. Un soupir s'échappe d'entre ses lèvres tandis qu'un faible « J'arrive ! » est grimacé entre ses dents grinçantes. Celles-ci s'entrechoquent davantage alors que l'américain se redresse pour boiter (pour ne pas dire ramper) jusqu'à la porte. Hasardant un oeil à travers le judas, le comédien grommelle davantage en réalisant que son visiteur lui bloque la vue. À tous les coups, il s'agit de Samaël : il n'y a que lui pour manquer de finesse et de maturité au point d'en venir à se comporter comme un enfant de cinq ans.

Dante ne veut pas revoir son ex. Le goût salé de son baiser lui brûle encore les lèvres et les tripes, des braises qui refusent de s'éteindre dans la fournaise de son coeur. Sans exagération aucune, ce baiser s'était avéré être une expérience des plus traumatiques pour l'italien, qui avait mis plusieurs semaines à se remettre de son impact sur sa vie. À présent que sa situation semble s'être arrangée, il est évident que Dante n'a aucun désir de se replonger au coeur de toute cette mésaventure – mais il avait reporté l'échéance bien trop longtemps et tous les messages non lus qu'il avait reçus sur son téléphone ne semblent qu'accentuer la nécessité d'une réponse de vive voix. En réalité, Baldassare avait toujours su que ce baiser ne marquait pas un point final dans leur histoire mais, simplement, un point d'interrogation. Cela ne change rien au fait qu'il n'a absolument aucune envie d'y apporter une réponse, encore moins aujourd'hui alors que son dos le plie en deux. Samaël avait toujours eu le chic pour choisir les pires moments pour venir le déranger. C'en devenait presque inquiétant. Dire qu'il y a à peine quelques minutes, le comédien repensait à cette relation vouée à l'échec, et au confort dans lequel il se retrouverait actuellement si Samaël était toujours là pour lui masser le dos ... Parfois, la vie oeuvre dans un tel mystère que planifier pareilles coïncidences relèverait de l'échec.

Dante éponge légèrement la sueur de son front d'un revers de son avant bras droit (le gauche étant habité par sa montre), avant de recoiffer hâtivement ses cheveux, qui devaient sans doute être tombés en désordre pendant son repassage. Son miroir dans le hall d'entrée avait vraiment été rentabilisé depuis qu'il l'avait acheté à la brocante. Ce n'est qu'après s'être assuré que sa fragilité temporaire était imperceptible et qu'il était aussi immaculé qu'à son habitude que Dante se permet d'ouvrir la porte pour se confronter au regard de son ex. Son visage, crispé et austère, parvient merveilleusement à transformer sa douleur en exaspération grâce à quelques manigances techniques d'acteur dont seul lui a le secret. Avant même que la porte ne soit entièrement ouverte, cherchant subtilement à lui faire comprendre qu'il n'avait dupé personne, Dante se permet de poser la question qui était devenue le résumé de toute leur relation : « Qu'est-ce qu'il y a encore, Samaël ? » Prononcé de façon identique à chaque fois, avec toute la condescendance d'une institutrice d'école, Dante a depuis longtemps déchanté de l'innocence infantile de son ex. Si elle avait eu son charme, jadis, il avait fait son temps, laissant en son sillage une exaspération dont il lui serait difficile de se défaire. Un tableau bien moins charmant, en somme. Dante n'ose cependant pas soutenir son regard, en connaissance de cause de ce qu'il s'était produit la dernière fois qu'il avait fait pareille erreur.

Pourtant, s'allume en lui cette même lumière qui s'allume à chaque fois. Le désir d'être aimé, que Samaël le prenne dans ses bras. Entre la douleur qui lui plie le dos et celle qui lui fend le coeur, Dante se retrouve vraiment dans une situation de pur malheur.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:54

Froid. Vide. Le néant. On oublie presque qui on est, parfois, lorsque le temps ne le permet pas. Lorsque la douleur engourdit et abrutit. Lorsqu'on oublie qui on est, on se perd dans ses idées.

Une réaction, quelques mots, et un regard qui ne veut pas entendre pour éviter d'avoir à comprendre. Un refus de paroles, ça ne se refuse pas. Le regard vide, l'air distrait, il écoute à moitié, se perdant de l'autre. Il se retrouve sous les draps. Emmitouflé, bien au chaud. Il se retrouve, le dos collé contre le matelas, détendu par le support moelleux des ressorts. Il n'a ... rien. Dante, lui, n'a rien non plus : rien à dire, rien à ajouter. Pas de commentaire cynique à faire, pas d'aveu à offrir, pas d'injure à infliger. Il n'y a que la torpeur. Et la douleur, au dos, qui scie en deux. Des lames aux dents d'acier. Un requin qui tranche les vertèbres, impitoyable, sans merci. Et Dante qui se perd, tiraillé entre la fierté du paraître et la vérité qui, littéralement, le blesse. Ne montrer aucune vulnérabilité. Ne révéler aucune faiblesse. Un Baldassare, ça souffre en silence. 

Regard de marbre, impassible. Froid, encore. Plus froid que les vents glaciaux de Brooklyn, la nuit. Ces vents qui gèlent les muscles, amplifiant ses maux entêtés. La braise que Sam éveille habituellement au creux de ses reins peine à se réveiller sous le couvert de ses spasmes.

Ébranlé comme sa porte, il manque de tomber à la renverse, par terre, contre le sol, crâne fracassé au contact avec son carrelage d'acier, fracture, sang, tout le pataquès. Si le jeu infantile de l'amertume auquel les anciens amants se prêtent depuis toujours lui avait autrefois semblé délectable, aujourd'hui il lui apparaît tel un supplice. Serait-il Tantale, dans ce scénario ? Condamné à livrer ses organes de charogne à la merci de vautours ? Ou s'apparenterait-il davantage à Atlas, le titan dont les épaules faiblissaient sous le poids littéral de l'Olympe ? Ses épaules se resserrent. À coup sûr, Dante est Atlas, dans ce scénario.

Samaël est confronté face à une scène domestique des plus banales. Un salon, rangé de façon presque vicieuse. Il semblerait aussi stérile que toute la personnalité de Dante si la planche à repasser n'ornait pas triomphalement le centre de la pièce. Un vestige oublié de leur temps ensemble, la trace de brûlure laissée par un Sam trop maladroit pour prendre soin des affaires de Dante persiste à ce jour. Malgré les représailles et les sermons qui s'étaient ensuivis, l'italo-américain n'avait jamais trouvé le temps de la remplacer. Aujourd'hui, il s'agit davantage d'une question de commodité. L'idée de garder ce souvenir intact l'arrange plus qu'il ne voudrait se l'avouer. La planche, rescapée de leurs nombreux ébats acrobatiques, vantait également une robustesse à toute épreuve.

En temps normal, Dante aurait cherché à faire briller le feu en lui pour perdurer le contact et éterniser le combat. Se laisser vaincre, sans au moins tenter de se débattre, ne lui correspond absolument pas. Ce jour là n'est pas un temps normal. Au plus bas de sa forme, Dante ne veut pas penser à Samaël. Il ne veut pas penser à hausser la voix, à crier, à agiter des bras, tout simplement car éviter de boiter avec sa douleur au dos relève de l'exploit. Tout ce qu'il désire, c'est que son ex déguerpisse, vite fait bien fait. De préférence, avant qu'il ne remarque que quelque chose ne tourne pas rond.

« Si ce n'est que ça ... » marmonne le comédien. L'idée de lui affirmer ne plus l'avoir lui aurait très certainement traversé l'esprit si celui-ci n'était pas déjà présentement occupé à gérer un autre point sensible. Au lieu de cela, il coopère sans cérémonie. Marchant timidement vers le pot aux clés situé à droite de la porte d'entrée (dieu soit loué qu'il ait si peu de marche à faire), l'américain fouille un peu dans le pot pour en attraper le trousseau sur lequel se trouve encore le porte-clé en forme de demi coeur déchiré. Le trousseau sert de rappel à l'époque où un Baldassare, encore naïf et innocent, le coeur à la main, à fleur de peau, avait su se montrer assez kitsch pour acheter un trousseau qu'il pourrait partager avec Samaël. Sentimental, l'idée de s'en débarrasser ne lui avait jamais effleuré l'esprit. Dessus, un simple "S" évoque le nom de son ancien amant. Dante ignore ce qui est advenu du "D". Cela fait bien deux ans que leurs trousseaux ne se sont pas rencontrés.

« Tiens. » Dû à la douleur, il réagit à peine aux prochaines remarques du blond. « Probablement, oui, je ne sais pas. Désolé. » Des paroles tellement vides qu'elles semblent récitées par un robot. De toute évidence, il n'a pas entendu ce qu'on venait de lui reprocher. Ou alors, il s'en fiche. Un peu des deux, en réalité. En sentant le regard baladeur de son ex éterniser son séjour inattendu, la patience de Dante commence à s'effilocher. « Ce sera tout ? Je suis très occupé. » Son regard, sec et insistant, ne laisse place à aucune ambiguïté : dégage.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:54

En temps normal, son coeur en pincerait de devoir se séparer de ce trousseau. Ci-git le dernier vestige de son amour pour Samaël : un énième objet dont il n'avait jamais su se séparer, mais qui se retrouve hors de sa possession, comme la plupart des autres reliques de leur relation. En l'état, Dante est cependant incapable de ressentir d'autre pincement que celui qui lui coupe le souffle et lui scie le dos en deux. Si Samaël n'était pas là pour raviver sa fierté, il en aurait probablement des larmes aux coins des yeux. La simple idée que celui-ci aurait assez d'arrogance et d'idiotie pour méprendre qu'elles soient versées pour lui et ce trousseau ridicule suffit cependant à lui permettre de garder la face devant son ex : si la douleur ne le tuerait pas, l'idée que Samaël puisse croire qu'il souffre par sa faute le tuerait aisément.

Cordial, pincé et direct, Dante essaie par tous les moyens de se débarrasser de Samaël comme d'un mauvais esprit. Malheureusement pour lui, Samaël, lorsqu'il a faim de confrontation, est aussi impossible à chasser qu'un démon possessif. Celui-ci se met d'ailleurs en tête que Dante joue une mascarade, s'empressant de le confronter comme si le Baldassare avait des comptes à lui rendre. « Qu'est-ce que tu racontes encore ? » lui demande finalement le comédien, d'un air aussi contrarié qu'exaspéré. « Tu ne vois pas que je suis occupé ? Va t'en. S'il te plait. » Dante aurait mieux fait de se taire, ses implorations trahissant bien qu'il n'est pas dans son état normal. S'il ne souffrait pas autant, il lui aurait simplement ordonné de partir. Ce n'est que vulnérabilisé par la douleur que l'italo-américain se sent incapable de lui imposer ses décisions au point de se retrouver contraint de recourir à des supplications. Dante grince des dents. Bouger son épaule de cette façon là n'avait vraiment pas été une bonne idée. Visiblement, son masque en était même tombé, à en juger par l'expression adoucie qu'affiche présentement son ex – et si l'appel de sa fierté se fait fort, et pressant, celui de la douleur est si urgent que Dante fait une rare impasse sur son ego. Dante s'apprête à hocher de la tête lorsque la main de Samaël s'abat sur son épaule, l'achevant sous une douleur cinglante. « AH ! » s'exclame-t-il alors en repoussant violemment la main de son ex. « Laisse ... Ça va aller ... » murmure-t-il finalement, avant de marcher de façon presque robotique vers le canapé. Se laissant finalement tomber dessus, il se met à inspirer profondément, soulageant par la même occasion les douleurs qui lui parasitent le dos.

« Tu ne m'en voudras pas si je ne t'escortes pas vers la sortie. » déclare-t-il finalement, d'un ton magnanime, bien que saccadé. Une part de lui espère que Samaël comprendra. Comprendra quoi ? Tout. Sa fierté. Sa vulnérabilité. L'humiliation que représente sa perte de fierté et son expression de vulnérabilité. Peut être que Samaël le respectera, même. Suffisamment pour s'en aller, et le laisser gérer cette douleur de par lui même, sans subir les regards inquiets et condescendants de son ex. Peut être que Samaël l'aurait suffisamment écouté, au final, pour pouvoir accepter que tout ce dont Dante a besoin, en cet instant précis, c'est de se retrouver seul face à ses propres faiblesses. Mais certainement pas accompagné, et encore mois de lui. L'américain refuse de se confronter au regard de Sam, terrorisé par ce qu'il serait capable de lire dans ses yeux. Cela faisait des années que Sam n'avait pas été suffisamment lucide pour pouvoir lire ses émotions à travers ses pupilles, mais lorsque le texan y mettait du sien, il savait lire en Dante comme dans un livre ouvert – et cette possibilité l'effraie particulièrement dans la mesure où, pour la première fois de sa vie, le comédien se retrouve effrayé par ce que l'avenir lui réserve. Ça l'inquiète profondément.
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MessageSujet: Re: DANTE + +la finesse en dents de scie   DANTE + +la finesse en dents de scie EmptyDim 25 Aoû - 23:54

Le syndrome de la page blanche.

Ne plus savoir quoi écrire, quand, ni comment. Ne plus trouver le temps, également. Affirmer sa voix de narrateur, pour la première fois, et endosser le rôle que l'histoire m'a créé. Me demander, également, à quoi bon. À quoi bon, Dante ? À quoi tu joues ? Pourquoi te renfermes-tu ainsi du monde, des autres, de toi même, de moi également ? Qu'est-ce que cela t'apporte-t-il donc ? Quelle satisfaction, quelle jubilation peux-tu réellement puiser au sein de l'aliénation de tout ce qui t'entoure ? Donne moi un signe, Dante. S'il te plaît. 

Ton narrateur, qui te remercie d'avance.


_________


Sa douleur le destabilise. Ce n'est pas de sa faute si tout se retrouve maintenu à bout de bras – lui-même se retrouve propulsé à des kilomètres de ses propres songes tant ces crampes le hantent. Elles le suivent, en silence, rodant comme des renardes, le guettant en cachette pour mieux bondir à l'attaque à la première opportunité propice. Elles le dévorent, le scient de l'intérieur, le plient en deux; au point, parfois, de lui faire larmoyer les yeux.

Voilà déjà que ça recommence. Le souffle qui s'amincit, les cornées qui picotent ... Le signal d'alerte est déjà lancé. Dante, atterré, se retrouve déjà à ressentir la panique remonter le long de son estomac, nouant ses nerfs en noeuds serrés. Si Samaël se retrouve à le voir ainsi ... Non. Il ne peut pas penser comme ça. Pourtant, les hoquets qu'il ravale et les brûles piquantes qui animent le coin de ses yeux indiquent un début imminent de larmes – et Sam seul sait à quel point le Baldassare déteste se retrouver exposé dans sa propre vulnérabilité. 

Un épisode notable: le retour tardif de Samaël, après plusieurs jours de silence radio absolu. Ayant oublié son téléphone sur le comptoir de la cuisine, n'ayant laissé aucun numéro de contact, il s'était présenté en tournage à l'étranger sans laisser à son Dante de quoi entrer en contact – c'est à peine s'il avait eu la présence d'esprit de lui faire part du voyage. Désabusé dans ses propres insécurités, l'Italo-Américain avait bien failli mettre le feu à leur appartement une bonne demi-dizaine de fois. Pendant quarante-huit heures, son estomac s'était retrouvé vide, ses nuits, elles, pleines de cauchemars éveillés. Lorsqu'il avait entendu la clé tourner dans la serrure de façon si timide, à l'aube du troisième jour, il ne s'était pas fait prier pour se ruer vers la porte d'entrée afin de gifler Samaël et de le réprimander – en italien, bien entendu, sinon ce ne serait pas de véritables réprimandes – au point de le menacer de rupture si jamais pareil accident se reproduisait. Ses cris s'amplifiant au rythme de ses larmes, l'humiliation qu'il ressentait se devait d'être re-dirigée vers le responsable de cette faiblesse.

Aujourd'hui, il n'y a pas de fautif. Cela n'empêcherait certainement pas Dante d'abattre son courroux sur son ex si celui-ci refusait catégoriquement de satisfaire ses manières particulières. Il l'avait fait bien assez souvent par le passé pour ne plus savoir à quel moment ses reproches étaient justifiées et à quel moment elles ne l'étaient plus – Samaël avait pris grand soin à le transformer en véritable harpie, aux cordes vocales dissonantes produisant une myriade de cris étranglés.

« Bien sûr que non ça va pas aller Dante. Regarde-toi: t'es en train de t'éloigner de tout et de tout le monde. On se fait du soucis pour toi. »

La colère. La solitude. L'épuisement. La résignation. L'émoi. Tous se battent en lui et il lui faut toute sa concentration pour ne pas succomber à leurs promesses sucrées-salées. Le désir de s'en prendre à Maël, simplement car celui-ci a l'audace de ne pas le laisser en paix, de ne pas lui donner cette quiétude dont il a pourtant tant besoin, au point d'en faire son seul et unique voeu, n'est pas inexistant. Il s'apprête à le noyer de reproches et d'injures, appuyant sur tous les points de pression pour s'assurer que la culpabilité galoperait dans son âme, avant de se retrouver happé par la douleur une nouvelle fois – cette fois-ci, un pincement strident au poumon, comme un point de côté, mais en pire encore car on ne sait même pas comment on l'a attrapé ni si l'on parviendra à s'en débarrasser. Alors Dante se tord. Contractant son corps comme le ferait un contortionniste, le Baldassare cherche vainement à se positionner d'une façon confortable avant d'accepter l'échec de ses essais avec désespoir: la douleur ne part pas. Les larmes, elles, arrivent. Il se mort la lèvre pour tenter de rattraper le coup, sans succès. Une larme rebelle qui naît au coin de son oeil gauche pour glisser le long de sa joue. Un spectacle pitoyable à voir – il en est parfaitement conscient. Ses doigts se crispent tandis qu'il essaie de se maitriser, juste assez, le temps de trouver de quoi hoqueter quelques dernières paroles.

« Laisse moi ... S'il te plait. » Il espère que Sam comprendra ce qu'il lui demande. Il espère qu'il parviendra à trouver assez de lucidité en lui pour lui rendre un peu de la dignité que ces douleurs lui ont si violemment ôtées, en déguerpissant avant d'en voir le pire, peut être même en agissant comme s'il n'avait rien vu. Une partie de lui préfèrerait évidemment qu'il reste, simplement car la peur de rester seule n'est pas inexistante – mais Dante se garde bien de donner parole à cette partie de lui. Le Dante que Samaël aimait est un homme fort et indépendant : il ne peut pas se permettre de ne pas incarner toutes ces valeurs qui, pourtant, lui coutent parfois bien plus qu'elles ne lui rapportent.

L'homme parfait n'existe pas mais Dante préfèrerait se tuer à la tâche que de ne pas essayer.
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